Les actions d’Adani Enterprises chutent de 10% à l’ouverture, la cotation suspendue

Le titre d’Adani Enterprises, fleuron du conglomérat du magnat indien Gautam Adani, a chuté de 10% vendredi à l’ouverture et sa cotation a été suspendue, poursuivant sa déroute déclenchée par des accusations de fraude comptable.

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Adani Power, Adani Green Energy, Adani Total Gas – dans laquelle le géant français TotalEnergies détient une participation de 37,4% – et Adani Transmission ont également vu leur cotation suspendue.

Les échanges du titre Adani Enterprises ont depuis repris, mais il a immédiatement chuté de 5%, déclenchant une nouvelle suspension.

La capitalisation boursière combinée du conglomérat a chuté de plus de 100 milliards de dollars depuis que la société d’investissements américaine Hindenburg Reseach a publié un rapport explosif la semaine dernière dans lequel elle l’accuse de fraude comptable.

Gautam Adani a vu sa fortune personnelle dégringoler de plusieurs dizaines de milliards de dollars, l’excluant du Top 10 des grandes fortunes mondiales établi par Forbes en temps réel. Il a perdu en conséquence son titre d’homme le plus riche d’Asie.

Le groupe Adani a annulé mercredi soir son offre publique de suivi (FPO) de 2,5 milliards de dollars d’actions d’Adani Enterprises qui avait été sursouscrite la veille, le magnat en difficulté ayant considéré qu’il ne serait pas « moralement correct » de poursuivre l’opération.

Cette vente était censée contribuer à réduire les niveaux d’endettement préoccupants de l’entreprise et à restaurer la confiance en élargissant sa base d’actionnaires.

Mercredi, le titre de Adani Enterprises avait fini les échanges sur une chute de 28,45% à 2.128,70 roupies (26 dollars).

– « Manipulation éhontée » –

Selon l’agence Bloomberg, ce plongeon serait lié à une information selon laquelle le groupe bancaire Credit Suisse avait cessé d’accepter les obligations du conglomérat Adani comme garantie collatérale pour les prêts sur marge accordés à ses clients de la banque privée.

Interrogé par l’AFP, Credit Suisse n’a pas souhaité faire de commentaires.

Depuis, d’autres groupes bancaires comme Citigroup aux États-Unis ont fait de même, toujours selon Bloomberg suscitant des inquiétudes quant à la manière dont Adani va pouvoir lever des fonds frais.

Le conglomérat de M. Adani subit durement les accusations d’Hindenburg Research faisant état d’une « manipulation éhontée des actions et d’un système de fraude comptable sur plusieurs décennies ».

Le conglomérat y avait réagi dimanche en se disant victime d’une attaque « malveillante » visant à salir sa réputation.

« Ce n’est pas seulement une attaque injustifiée contre une entreprise spécifique, mais une attaque calculée contre l’Inde, l’indépendance, l’intégrité et la qualité des institutions indiennes, ainsi que l’histoire de la croissance et l’ambition de l’Inde », a-t-il répliqué dans une longue déclaration qui semble ne pas avoir convaincu les investisseurs.

Selon ses détracteurs, la proximité d’Adani avec le Premier ministre Narendra Modi, également originaire de l’État du Gujarat, l’a aidé à remporter des marchés et à éviter une surveillance adéquate.

Le magnat indien Gautam Adani, en pleine tourmente, a nié vendredi que son ascension au rang d’homme le plus riche d’Asie soit due au Premier ministre indien Narendra Modi.

« Ces allégations sont sans fondement », a-t-il déclaré sur la chaîne la télévision India Today, ajoutant que le fait que les deux hommes soient nés au Gujarat faisait de lui une « cible facile ».

« Le fait est que mon succès professionnel n’est pas dû à un seul dirigeant mais aux réformes politiques et institutionnelles initiées par plusieurs dirigeants et gouvernements sur une longue période de plus de trois décennies », a-t-il ajouté.

-AFP

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