L’Europe vient en aide à la France pour lutter contre les feux

Des pompiers de plusieurs pays européens se déployaient vendredi sur le terrain pour aider la France à lutter contre plusieurs incendies ravageant des forêts en proie à des vagues de chaleur et une sécheresse historique, dont un gigantesque brasier dans le sud-ouest du pays.

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Sur la zone du pire feu de forêt français du moment, près de Landiras, dans le Sud-Ouest, 1.100 sapeurs-pompiers combattent jour et nuit un incendie, épaulés « dès l’aube » selon les autorités, par des pompiers allemands puis roumains.

Ces derniers forment une partie du contingent de 361 soldats du feu, parmi lesquels des Polonais ou Autrichiens, appuyés de Canadair italiens, grecs et suédois, venus en renfort.

Dans un large périmètre autour de Hostens (Gironde), le feu a ravagé en deux jours 7.400 hectares de forêts et forcé 10.000 personnes à quitter leur domicile, parfois pour la seconde fois depuis un mois. En juillet déjà, 14.000 hectares avaient brûlé dans ce secteur.

Si les épaisses fumées se sont dissipées vendredi matin, laissant place à un ciel bleu moutonné de nuages, reste que le feu est « toujours actif » et s’étend sur 40 km, selon le sous-préfet d’Arcachon Ronan Léaustic. L’incendie « n’a pas évolué mais les conditions météorologiques nous incitent à être d’une vigilance extrême ».

« La journée (vendredi, Ndlr) risque d’être compliquée puisque les températures continuent à augmenter, et l’hydrométrie continue de baisser », a-t-il ajouté.

Vendredi, les températures sur place devraient atteindre les 37°C, après 41°C jeudi.

 

– « Merci pour nos maisons » –

 

Le Jura (Est), au climat normalement plus modéré, est touché à son tour depuis mardi par deux incendies qui ont dévoré environ 660 hectares de forêt.

Et les feux font toujours rage en Isère (centre-est), en Ardèche, dans la Drôme (sud-est)… Sans compter d’innombrables départs de feux plus petits chaque jour du nord au sud.

Un incendie s’est même déclaré dans la nuit dans la forêt de Brocéliande (nord-ouest), un haut lieu de la légende arthurienne, détruisant 230 hectares de végétation. Deux bombardiers d’eau suédois sont arrivés en renfort pour aider à combattre l’incendie, selon les autorités locales.

« Nous sommes tous des pompiers, et nous comprenons la situation. Ca doit être vraiment dur de combattre des feux de cette durée et de telle ampleur », a déclaré Simon Fritz, un pompier professionnel arrivé de Bonn dans le Sud-Ouest.

Sur place, plusieurs habitations évacuées arboraient des témoignages de gratitude –  « Merci pour nos maisons » ou « Merci les pompiers » peints sur des draps blancs.

Face à cette situation « exceptionnelle », plusieurs grandes entreprises françaises ont pris des mesures pour faciliter la libération de leurs employés pompiers volontaires, répondant à l’appel du gouvernement.

 

 

– « Débordés » –

 

« On se croirait en Californie, c’est gigantesque… pourtant il y a une culture du feu de forêt » localement, a raconté à l’AFP, les yeux cernés, Rémy Lahay, pompier professionnel depuis 20 ans. « Mais là, on se fait déborder de partout. »

La sécheresse qui sévit sur la région et les températures caniculaires, se conjuguant avec un air très sec, créent toujours un « risque très sévère d’éclosion de feu », selon la préfecture.

En tout, plus de 40.000 hectares ont brûlé cette année en France selon le gouvernement, ou 50.000 hectares selon des données satellitaires européennes: c’est dans tous les cas plusieurs fois la moyenne annuelle des 15 années précédentes, comme en Espagne, alors que l’été n’est pas terminé.

Et la pluie n’est pas attendue avant dimanche en France.

Dans le centre du Portugal, même spectacle de désolation: plus de 1.500 pompiers étaient jeudi mobilisés pour venir à bout d’un feu de forêt qui ravage depuis plusieurs jours le parc naturel de la Serra da Estrela, détruisant quelque 10.000 hectares, selon des données européennes.

L’un des effets du changement climatique est que les vagues de chaleur vont se multiplier, s’allonger et s’intensifier.

Les scientifiques estiment qu’en Europe, le nombre de morts liées au stress thermique pourrait doubler, voire tripler, selon l’ampleur du réchauffement de la planète au cours du siècle.

La canicule actuelle en France a commencé le 31 juillet et est la troisième de l’année, après celles de fin juin et de mi-juillet. S’y ajoute un mois de juillet classé comme le mois le plus sec depuis mars 1961.

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