Macron va s’adresser aux Français ce mercredi, forte colère après l’adoption de la réforme des retraites

Emmanuel Macron va s’adresser aux Français ce mercredi lors d’un entretien télévisé, une intervention très attendue après l’adoption de sa réforme des retraites au Parlement qui n’a pas mis fin à la contestation, avec des manifestations dans de nombreuses villes, émaillées parfois de fortes tensions.

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Le président français répondra mercredi aux questions des journalistes dans une interview en direct sur TF1 et France 2, ont annoncé l’Elysée et les chaînes.

Avant cela, Emmanuel Macron va consulter tous azimuts pendant toute la journée de mardi pour ressouder son camp et tenter de rebondir alors que son second quinquennat apparaît déjà entravé après moins d’un an.

Il doit recevoir à 08H00 GMT la Première ministre Elisabeth Borne, en première ligne, qui a échappé de peu la veille au renversement de son gouvernement, avec le rejet à neuf voix près d’une motion de censure transpartisane à l’Assemblée nationale.

« Je suis déterminée à continuer à porter les transformations nécessaires à notre pays », a assuré lundi soir la Première ministre, conviée à l’Elysée avec plusieurs ténors du gouvernement et les chefs de la majorité relative.

Emmanuel Macron doit ensuite déjeuner avec Yaël Braun-Pivet et Gérard Larcher, présidents de l’Assemblée et du Sénat, avant une réunion en soirée avec les parlementaires du camp présidentiel.

– « Le combat continue » –

Grâce à la procédure décriée du 49.3, qui permet à un texte d’être adopté sans vote sauf si le gouvernement est censuré, la réforme – qui prévoit notamment le recul de l’âge légal de départ à la retraite à 64 ans – a été officiellement adoptée lundi.

Cet épilogue parlementaire, qui s’est joué par un vote plus serré qu’attendu (avec notamment 19 députés Les Républicains (LR, droite) sur 61 apportant leurs voix à la motion de censure transpartisane), n’a toutefois pas fait retomber la pression sur l’exécutif. Au contraire.

« Le combat continue », ont scandé tous les leaders de la coalition de gauche Nupes.

Les opposants à la réforme comptent notamment sur des recours devant le Conseil constitutionnel, également saisi par Elisabeth Borne, et ont dégainé une demande de référendum d’initiative partagée (RIP), dont les Sages doivent examiner la recevabilité.

Certains veulent continuer aussi le combat dans la rue.

Jean-Luc Mélenchon, leader de La France Insoumise (gauche radicale), a appelé à « une censure populaire » qui doit « s’exprimer « massivement, en tout lieu en toute circonstance ».

« Rien n’entame la détermination des travailleurs », a prévenu de son côté le puissant syndicat CGT, tandis que le secrétaire général de la CFDT Laurent Berger a appelé à la mobilisation pour la prochaine journée de grèves et de manifestations prévue jeudi.

M. Berger s’est aussi dit inquiet de la « colère » et des « violences » qui pourraient s’exprimer du fait de l’adoption d’une loi qui n’avait « pas de majorité à l’Assemblée nationale ».

Lundi soir, des poubelles renversées et brûlées, des barricades, des jets de projectiles sur les forces de l’ordre, et des fumigènes ont marqué certaines des manifestations qui ont éclaté spontanément un peu partout en France après l’adoption de la réforme.

– Réquisitions et interpellations –

287 interpellations ont eu lieu, dont 234 à Paris, lors de ces manifestations qui ont rassemblé dans la capitale de petits groupes mobiles déambulant dans les arrondissements du centre en brûlant poubelles, vélos et divers objets, a indiqué mardi une source policière.

Les sapeurs-pompiers sont intervenus 240 fois, selon cette source.

A Donges (ouest), les forces de l’ordre sont intervenues dans la nuit de lundi à mardi pour débloquer le terminal pétrolier, occupé depuis une semaine par des grévistes, a constaté un photographe de l’AFP. Une source proche des grévistes jointe par l’AFP avant la fin de l’intervention a fait état « d’affrontements ».

Mardi matin, le gouvernement a annoncé des réquisitions de personnel au dépôt pétrolier de Fos-sur-Mer (sud-est) face au blocage.

Tout au long de la journée lundi, la colère s’était illustrée par de nouveaux rassemblements, des piquets de grève, des routes bloquées, des transports perturbés ou encore des stations-service à sec pour la première fois depuis le début du conflit social.

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