Tubes planétaires ou spécialités locales: le tour du monde des vaccins anti-Covid

Certains sont injectés partout sur la planète, d’autres dans quelques pays seulement: une vingtaine de vaccins contre le Covid-19 sont actuellement autorisés dans le monde, même si quelques projets ont dû être abandonnés.

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– Les poids lourds

Ces derniers mois ont scellé le triomphe mondial des deux vaccins à ARN messager, technologie jusque-là inédite: celui de l’alliance américano-allemande Pfizer/BioNTech (commercialisé sous le nom de Comirnaty) et celui de la société américaine Moderna (commercialisé sous celui de Spikevax).

Ils sont respectivement autorisés dans 100 et plus de 70 pays, dont l’Union européenne et les Etats-Unis, selon un décompte de l’université canadienne McGill.

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Selon une étude chinoise mise en ligne le 26 septembre mais pas encore évaluée par d’autres scientifiques, l’efficacité des deux vaccins à ARN messager semble supérieure à celle des autres, y compris contre le variant Delta, désormais dominant au niveau mondial. Pour parvenir à cette conclusion, les chercheurs chinois ont compilé toutes les données d’efficacité jusque-là disponibles.

– Les mal-aimés

D’abord source de gros espoirs, deux vaccins ont ensuite vu leur étoile pâlir dans les pays riches: celui conçu par le laboratoire anglo-suédois AstraZeneca et l’université d’Oxford, et celui de Janssen-Cilag, filiale du laboratoire américain Johnson & Johnson. Tous deux sont basés sur la même technologie, dite « à vecteur viral ».

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L’AstraZeneca (vendu sous le nom de Vaxzevria) a été l’objet d’une défiance grandissante à cause d’un risque accru de caillots sanguins, qui reste toutefois statistiquement faible. Approuvé dans l’UE mais pas aux Etats-Unis, ce vaccin est aujourd’hui largement redirigé vers le programme international Covax, destiné à fournir les pays pauvres.

Quatrième vaccin à avoir été autorisé dans l’UE, le Janssen a vu se retourner contre lui ce qui était censé être son point fort: le fait qu’il ne s’administre qu’en une seule dose, contrairement aux autres qui en nécessitent deux. C’est le variant Delta qui a changé la donne, car les études ont montré qu’une dose unique de vaccin, quel qu’il soit, ne suffisait pas face à lui.

– Les plus locaux

Plusieurs vaccins sont essentiellement injectés dans leur pays d’origine et d’autres qui en sont proches en vertu d’alliances géopolitiques.

C’est le cas du Spoutnik V russe, approuvé dans quelque 70 pays mais qui n’est reconnu ni par l’UE ni par l’OMS (Organisation mondiale de la santé). Pour l’heure, la Russie a approuvé quatre vaccins maison: le Spoutnik V, l’EpiVacCorona, le CoviVac et le Spoutnik Light (à dose unique).

La Chine a développé des vaccins via les laboratoires Sinopharm (qui en a sorti deux), Sinovac (le vaccin CoronaVac), CanSino ou Anhui Zhifei Longcom (le vaccin RBD-Dimer). Présents dans une cinquantaine de pays environ, ceux de Sinopharm et Sinovac sont reconnus par l’OMS.

L’Inde, elle, a donné fin août le feu vert au produit d’un de ses laboratoires, Zydus Cadila, qui est devenu le premier vaccin à ADN jamais autorisé chez l’humain. Auparavant, le pays avait approuvé un premier vaccin maison, le Covaxin du laboratoire Bharat Biotech (sans compter la version locale de l’AstraZeneca, appelée Covishield).

Enfin, Cuba dispose de trois vaccins nationaux, Abdala, Soberana Plus et Soberana 2.

D’autres gouvernements ont homologué leur propre vaccin sans pour autant qu’il soit déjà injecté à large échelle, comme en Iran (Barekat), au Kazakhstan (QazVac) ou à Taïwan (Medigen).

– Les prochains

En plus du Spoutnik V russe et du chinois CoronaVac, deux autres vaccins font actuellement l’objet d’un examen continu par l’Agence européenne du médicament (EMA), ce qui ouvre la voie à une demande prochaine d’autorisation dans l’UE.

D’abord, l’américain Novavax, un vaccin dit « sous-unitaire », à base de protéines qui déclenchent une réponse immunitaire, sans virus.

Ensuite, l’allemand CureVac, qui a toutefois dévoilé des résultats d’efficacité très décevants fin juin, bien qu’il soit basé sur la technologie de l’ARN messager.

Au total, en comptant tous ceux qui sont déjà autorisés, 121 vaccins contre le Covid-19 ont fait ou font l’objet d’essais cliniques sur l’humain, selon le dernier point de l’OMS, daté du 24 septembre. En outre, 194 autres en sont au stade de développement pré-clinique et n’ont pas encore été testés sur des humains.

– Les morts-nés

Si un nombre conséquent de vaccins a abouti en un temps record, d’autres projets ont été abandonnés en cours de route.

Le dernier en date est le vaccin à ARN messager de Sanofi, stoppé mardi: malgré des résultats intermédiaires positifs, le laboratoire français considère qu’il arriverait trop tard sur le marché.

Fin janvier, le laboratoire MSD (appelé Merck sur le marché nord-américain) avait annoncé qu’il mettait fin à deux projets de vaccins contre le Covid, dont l’un développé avec l’Institut Pasteur en France, en raison de résultats d’efficacité décevants.

Quelques semaines avant, en décembre 2020, l’Australie avait abandonné la mise au point d’un vaccin contre le Covid: ses concepteurs avaient découvert qu’il pouvait interférer avec des tests du VIH, le virus du sida, et causer potentiellement de faux dépistages positifs.

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