Licenciement : des employés d’Esquel dénoncent « pressions et chantage » exercés

Une indemnité de 20 jours par année de service suggérée par direction

Les négociations en vue d’indemniser les 1 700 travailleurs mauriciens d’Esquel Group s’annoncent difficiles. Vendredi dernier, l’avocat Assad Peeroo, accompagné d’un groupe de travailleurs, a en effet porté plainte au ministère du Travail concernant des « pressions » exercées sur les employés pour qu’ils acceptent une proposition de 20 jours par année de service. Celle-ci a été rejetée, car l’avocat estime que la compagnie a les moyens d’en payer plus. De son côté, le ministère du Travail a demandé de ne signer aucun document sans son accord. Il n’est pas exclu non plus que les employés entament une action légale.

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Pour Vikash, un employé comptant une dizaine d’années de service, la situation est extrêmement difficile. Il souligne qu’après toutes ces années de service, il ne s’attendait pas à une telle tournure des événements. « Surtout que les opérations de l’usine fonctionnent normalement et qu’il y a toujours des commandes. Là, actuellement, il y a environ 40 000 pièces à compléter. Mais on est en train de faire du chantage. On nous dit que si nous ne parvenons pas à compléter cette commande au 15 novembre, nous n’aurons même pas les 20 jours par année de service proposés. »

Ce dernier ajoute que cette proposition a déjà été rejetée par l’ensemble des travailleurs. Ce que confirme l’avocat Assad Peeroo, qui estime que la compagnie a les moyens d’en payer plus. Pour l’heure, estime Vikash, l’usine peut payer 33 jours par année de service. « Pour 2019, la compagnie a déclaré des profits de Rs 2,4 Mds et des pertes de Rs 212 M. On n’a qu’à faire le calcul pour voir la différence. Donc, on peut nous payer une indemnité décente. »

Ce dernier dénonce également ce qu’il considère comme des « pressions » de la direction pour accepter sa proposition. « On nous avait dit de signer au plus tard lundi midi. Autrement, on allait mettre la compagnie en liquidation et il faudrait attendre de vendre tous ses “assets“ pour être payés. J’estime que c’est très malhonnête de la part de la compagnie. C’est la raison pour laquelle nous avons porté plainte au ministère. Là-bas, on nous a dit de ne rien signer. »

De son côté, Assad Peeroo dénonce le “move” de la compagnie et se dit prêt à aller en cour si la compagnie ne change pas son fusil d’épaule. Le ministère du Travail a également dépêché une équipe à l’usine pour s’enquérir de la situation. Rappelons que l’Esquel Group, compagnie hongkongaise, comptait jusqu’à tout récemment quatre usines à Maurice. La branche de Goodlands a été fermée il y a quelque temps, suivi de celle de Flacq, en juillet de cette année. L’annonce avait été faite en mars, avant le confinement. À l’époque, on demandait aux employés de se prononcer sur un VRS, car le Portable Retirement Gratuity Fund allait entrer en vigueur.

L’annonce de fermeture des branches de Grand-Bois et de Beau-Bassin a été faite, elle, le mois dernier. Initialement, on avait proposé aux employés de Flacq qui souhaitaient poursuivre leur carrière d’être transféré à Beau-Bassin.

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