ACTIVITÉS NAUTIQUES : Quand paddle rime avec yoga

Habituellement constellée de bateaux pour des balades en haute mer, la pêche ou l’observation et la nage avec des dauphins, la baie de Tamarin attire aussi depuis quelque temps de nombreux adeptes du stand-up paddle (SUP), technique originaire d’Hawaï qui se pratique sur une longue planche et qui se pilote debout en pagayant. Ayant le vent en poupe, cette activité nautique se décline sous plusieurs formes : d’abord pour l’agrément d’une virée en mer, par temps clément — et cela va sans dire, ou plutôt cela va mieux en le disant : en portant un gilet de sauvetage ! —, mais aussi pour la pratique du yoga… Ils étaient une trentaine samedi dernier à s’être retrouvés sur cette plage du sud-ouest pour pratiquer pour la première fois le stand-up yoga paddle. L’initiation à cette nouvelle attraction a été organisée par Lux Resort & Hotels dans le cadre de la Journée mondiale du bien-être célébrée chaque deuxième samedi du mois de juin.
Il est 8 heures à Tamarin. Pendant que quelques bateaux de plaisance promènent leurs passagers au loin, des silhouettes glissent tranquillement dans la baie. Debout sur leur planche de surf, pagaie à la main, hommes et femmes s’élancent sur une eau calme, sous le soleil doux de ce samedi matin. Le stand-up paddle, dernier-né des sports de glisse qui se pratique sur n’importe quel plan d’eau, a fait son entrée chez nous il n’y a pas longtemps.
Le SUP a connu ses heures de gloire dans les années 1960 à Hawaï. Passé de mode, il a été remis au goût du jour dans les années 2000 par le célèbre surfeur américain Laird Hamilton et grâce aussi par des magazines féminins montrant des actrices comme Cameron Diaz, Julia Roberts, Tori Spelling ou Eva Longoria debouts sur leur planche suscitant un regain d’engouement pour ce sport.
Sur eau calme uniquement
La pratique la plus commune est celle de la balade en mer. « Le stand-up paddle permet d’avoir une vue plus large sur la baie et d’admirer ses alentours. La panorama se dévoile mieux qu’à bord d’un kayak par exemple. Certains même l’utilisent pour admirer le lever du soleil et reviennent émerveillés », nous dit Fred, l’un des skippers de la Tamarin Bay Boat House que nous rencontrons sur la plage. La facilité à le pratiquer est l’un des atouts principaux de ce sport. Pour le skipper, il s’agit juste de trouver l’équilibre. « Le SUP se pratique sur une eau calme, c’est très important. Aujourd’hui, il fait très beau et il ne vente pas, mais il y a des jours où il n’est pas conseillé de se balader en paddle. Le paddle, c’est une affaire d’équilibre. Ensuite, il faut aussi savoir nager », nous dit le skipper. Car, il se révèle parfois difficile en mer. « Il est impératif de toujours porter son gilet de sauvetage », nous dit Fred.
En plus des habitués de cette activité, ce samedi-là, une trentaine de personnes, adeptes du yoga, sont venues s’initier au stand-up yoga paddle dans les eaux de Tamarin. Oui, vous avez bien lu : le yoga peut aussi se pratiquer sur l’eau. La Suisse Katja Rhyner, experte internationale du yoga, de la nutrition et du bien-être, a été invitée par Lux Resorts & Hotels pour marquer les célébrations de la Journée mondiale du bien-être. Elle était à Maurice pour une initiation.
Avant de voguer sur l’eau, elle a animé, avec Jeff Butterworth, Chief Spa & Wellness officer du groupe hôtelier et Global wellness day ambassador de l’Océan indien, un briefing sur le déroulement du cours de yoga et des règles de sécurité à adopter.
C’est un bateau de plaisance qui nous a conduits sur le spot où des planches sont déjà installées et reliées chacune à une corde, de sorte que personne se retrouve loin les uns des autres pendant la séance et pour éviter toute dérive. Tour à tour, les élèves y prennent place. Enveloppée de son gilet de sauvetage, une jeune pratiquante du yoga d’origine indienne a voulu tenter l’expérience, mais à peine s’est-elle jeté à l’eau qu’elle s’est retrouvée en difficulté et n’a pu rejoindre son matelas. C’est Jeff Butterworth qui l’aidera à remonter à bord. « Je ne peux pas prendre le risque de vous faire redescendre si vous ne pouvez pas nager », lui dit-il lorsque celle-ci insiste pour essayer le SUP. La prudence est de mise. Pas de chance, elle se retrouvera à suivre le cours sur le bateau.
Sur son paddle, Katja Rhyner, ouvre la séance. Des exercices d’échauffement et d’étirement s’enchaînent pendant quelques minutes, puis l’exécution des premières postures. Dans la pose du lotus, les élèves enchaînent le « Yoga Mudra », ensuite la posture du cobra, la pince, la torsion… Contrairement au yoga traditionnel s’exerçant sur la terre ferme, sur l’eau, des figures simples sont effectuées pour se familiariser avec le SUP. Le tout, c’est d’arriver en exécutant les postures de garder l’équilibre. Sur le paddle, on travaille plusieurs parties du corps. Chose, comme bien on pense, très difficile pour les novices, qui ne réussiront à se tenir en équilibre qu’après avoir multiplié les essais. Les élèves tant bien que mal arriveront, au rythme d’une respiration calme, à garder en douceur les postures. Et la séance prend fin avec la tradionnelle salutation au Soleil, effectuée en face de l’astre par les yogis le matin et en fin de journée. Puis, allongés sur le dos et bercés par les clapotis des vaguelettes, les participants se laissent aller à quelques instants de relaxation. Ici, ils sont en totale connexion avec la nature, au contact des quatre éléments que sont l’eau, l’air, le vent, la terre. Des moments de sérénité innefables pour les participants.
Qu’apporte de plus, à ceux qui le pratique, le yoga sur l’eau ? Pour Katja, cette séance de yoga sur l’eau facilite la relaxation en profondeur. De plus, dit-elle, en yoga paddle, on ne cherche pas à tenir ses postures à la perfection, mais avant tout à garder son équilibre. Cela rend la pratique plus exigeante. Le SUP est une discipline qui peut être pratiquée sur la mer, lac, étang, rivière. Sur n’importe quel plan d’eau. « D’ailleurs, j’ai moi-même commencé à pratiquer sur un lac. Le fait d’exécuter des postures de yoga sur la mer entraîne un travail musculaire plus profond que sur la terre ferme. Et puis, c’est fun, non ?».

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