AGALÉGA EXPO PHOTOGRAPHIES : Images humaines d’un archipel retiré

Si le voyage est un élément essentiel dans l’exposition de photographies de Arvin Authelsingh (enseignant en arts visuels au Mauritius Institute of Education, artiste, graphiste), le séjour qu’il a effectué à Agaléga en 2013, restera un épisode à part dans sa vie professionnelle et son travail photographique. Une quête personnelle, un voyage ponctué de couchers de soleil, des métaphores visuelles qui vont en s’accentuant au fur et à mesure qu’on découvre les lieux visités, ceux d’une végétation intacte, de vestiges historiques, d’un archipel éternellement vierge. La photographie a permis à ce jeune auteur de concilier l’intime et le professionalisme. Ainsi, dans son contenu comme dans les formes qu’elle prend, l’exposition d’Authelsingh se fait le reflet et l’observatoire d’un archipel, du nord au sud, à travers “A glimpse of Agalega”. Le Hennessy Park Hotel, Ebène se fait le témoin de cette création contemporaine jusqu’au 14 avril 2014. On n’entre pas facilement à Agaléga. Les visiteurs n’ont d’autre choix que la voie maritime, desservie par le Mauritius Pride. En 2013, Arvin Authelsingh fait l’expérience du voyage dans un archipel peu habité à travers un projet de développement durable : “The trip to Agaléga was done when along with a group of teacher trainers, we went to Agaléga for a project under the Africa adaptation Programme for climate change (AAPCC). During the trip, being an artist and photographer this encoraged me to explore a new horizon…”, déclare l’artiste. Et de poursuivre son récit : “The two islands the north and south island have their own activities… coconut and fish are abundant. Students need to use the boat to travel from both island to attend secondary school. It took me 2 days to reach there through the Mauritius Pride and 2 days to come back…”Pour rappel, l’archipel d’Agaléga est situé à 1,000 km au nord de Maurice. Dans les îles Nord et Sud, la densité de la flore et les plages au sable fin offrent la possibilité de faire des images inédites. Le pays du coprah comprend deux principaux villages : Vingt-Cinq et Ste Rita (dans l’île du Sud). A travers une quinzaine de photographies en couleur Arvin offre sa vision de l’archipel : celle d’un jeune qui a apporté son regard sur les îles visitées au point de vue artistique, écologique, historique, exotique aussi. Mais l’artiste est parvenu à sortir Agaléga des clichés à travers des images frontales et sans concession qui se suffisent à elles-même. L’exposition se révèle pertinente parce que l’archipel fait face à des enjeux écologiques et qu’il faut absolument préserver son authenticité. Un caractère authentique que la photographie parvient à rendre. On voit la subsistance des choses ayant échappé à la destruction, les rares mémoires encore vivantes. Le contexte dans lequel Authelsingh a voyagé est bien restitué. Ni nostalgie, ni mélancolie, ni misérabilisme dans ce récit de voyage mais de l’émotion et des sensations. De la modestie et de la pudeur dans ces images qui scrutent la réalité. Les détails qui semblent anodins trahissent l’esprit du périple. Le choix de la couleur s’impose spontanément et souligne en délicatesse des images du temps présent qui racontent le passé. Outre l’atmosphère générale qui rendent les photographies particulièrement attachantes, il y a une part d’onirisme. C’est sans doute lorsque l’émotion guide la photographie documentaire qu’on réalise de belles images de voyage. Lorsque le Mauritius Pridelève l’ancre l’archipel retrouve son calme légendaire. Arvin Authelsingh a depuis délaissé un peu le travail d’auteur pour des photographies de rites et autres célébrations.

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