ANOSKA : Une cité qu’on oublie vite

Au lendemain d’avril 2015, mois effroyable pour la cité Anoska à 16e Mille, c’est le branle-bas dans certains ministères. Notamment l’Intégration sociale et l’Egalité des Genres. Avec le meurtre d’Eleana Gentil, une adolescente de la cité, le pays encore sous le choc apprend que les autorités ont décidé de s’occuper de la région, jusque-là plutôt marginalisée. Mais les actions n’ont pas suivi les intentions. Aujourd’hui encore, Anoska, que des ONG peinent à aider dans la durée, est une cité qui patauge dans la précarité.
Considérée comme une poche de pauvreté, Anoska peine à s’en sortir sans l’intervention des organisations non gouvernementales. Déracinées de La Pipe pour les besoins de la construction du Midlands Dam, les familles, d’origine rodriguaises pour la plupart qui s’y étaient installées, continuent encore à en vouloir à l’Etat de les avoir relogés sans aucune mesure d’accompagnement. Evoquer le passé et leur présente situation ne fait pas toujours plaisir aux habitants. « Ena tro letiket lor Anoska ! » nous dit Ricarl Pierre-Louis, le président du village d’Anoska. Dans la réalité, Anoska n’a rien d’un village. Il n’y a aucune structure qui facilite la vie communautaire. Anoska est une cité repliée sur elle-même. Figure incontournable des lieux, l’homme, tel un patriarche, détient la clé d’Anoska. On lui a, naturellement, conféré une autorité qui fait qu’au final tous ceux qui veulent intervenir sur une base humanitaire à Anoska ou pour toute autre raison doivent s’assurer de sa permission, semblable à une bénédiction ! D’ailleurs, c’est lui que le projet Lovebridge a désigné comme son maillon sur place dans le cadre de ses activités. Mais pour débarrasser Anoska de ses étiquettes, de cette image de cité pauvre où tout va mal, le travail demeure colossal Les premières ONG qui y avaient jeté l’ancre et oeuvré pendant des années auprès des familles et de leurs enfants ont baissé les bras. A Anoska, les choses sont parfois un peu compliquées. Mais quoi qu’il en soit, comme après chaque drame qui secoue le pays, certains ont redécouvert l’existence d’Anoska et ont voulu réinventer la roue, en promettant un avenir meilleur à la cité et ses quelque 500 âmes ! En 2015, un comité interministériel avait fait d’Anoska sa priorité, mais dans les intentions seulement.

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