Brendan Fraser signe un retour inattendu à Hollywood avec l’Oscar du meilleur acteur

Brendan Fraser a signé un retour inespéré à Hollywood en remportant dimanche l’Oscar du meilleur acteur pour sa puissante interprétation dans le drame « The Whale ».

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L’acteur, qui a délecté le public avec ses rôles d’aventuriers musculeux dans des comédies des années 1990, a séduit l’académie des Oscars en incarnant un professeur obèse reclus et tourmenté par le chagrin.

« C’est donc ça le multivers », a déclaré Brendan Fraser, incrédule et ému, en recevant la statue dorée.

« The Whale » de Darren Aronofsky marque le come-back de la star de 54 ans, qui avait mis sa carrière entre parenthèses au début des années 2000 pour raisons personnelles et après avoir accusé un ponte de l’industrie cinématographique d’agression sexuelle.

Tombé dans un oubli relatif, l’acteur apparaît méconnaissable lors de ce long-métrage dans le corps de Charlie, un homme de plus de 250 kilos qui ne peut plus sortir de chez lui et réussit à peine à se lever de son canapé.

Adapté d’une pièce de théâtre de Samuel D. Hunter, l’oeuvre raconte les retrouvailles de ce professeur d’anglais et de sa fille — jouée par Sadie Sink, jeune star de la série « Stranger Things » — avec qui il a coupé les ponts.

Enveloppé d’imposantes prothèses, Brendan Fraser utilise sa voix et ses expressions faciales pour faire ressentir son angoisse et ses explosions de passion et d’espoir.

« Charlie est le personnage de loin le plus héroïque que j’aie jamais interprété », a confié l’acteur en septembre à la Mostra de Venise. « Son super-pouvoir est de voir le bien chez les autres et de le faire ressortir. »

– Ascension vertigineuse –

Né en 1968 dans l’Indiana, de parents canadiens, Brendan Fraser se découvre tôt une passion pour l’art dramatique grâce au théâtre.

Diplômé du Cornish College à Seattle, il s’installe au début des années 1990 à Los Angeles, qui l’accueille à bras ouverts.

Il ne tarde pas à décrocher ses premiers rôles, notamment dans le téléfilm « Présumé coupable » en 1991 aux côtés de Martin Sheen, ou encore la comédie « California Man » en 1992, où il joue un homme des cavernes décongelé par des adolescents.

Grand, charismatique, Brendan Fraser, avec ses yeux bleus, devient une figure familière du grand écran, interprétant des personnages à la découverte de mondes inconnus.

Il fait pleurer les spectateurs dans le drame « La Différence » (1992), les fait rire dans « George de la jungle » (1997), puis trembler avec les aventures de Rick O’Connell (1999) dans « La Momie » et ses deux suites.

Il joue dans plus de 40 longs-métrages dont « Endiablé » (2000), « Un Américain bien tranquille » (2002), nommé aux Oscars, et « Collision » (2004), Oscar du meilleur film, jusqu’à sa disparition soudaine des affiches hollywoodiennes.

– Traversée du désert –

En 2018, dans la foulée du mouvement #MeToo, l’acteur accuse Philip Berk, ex-dirigeant de l’Association de la presse étrangère de Hollywood (HFPA), qui organise les Golden Globes, de l’avoir agressé sexuellement en 2003.

L’impact psychologique de l’agression, conjugué à des problèmes de santé liés notamment à ses blessures sur les plateaux de tournage — Fraser réalisant souvent lui-même ses cascades — et un divorce médiatisé et tumultueux avec l’actrice Afton Smith ont raison de lui.

S’il participe à quelques séries télévisées, il se tient éloigné du cinéma pendant une dizaine d’années jusqu’à ce que « The Whale » et son histoire de rédemption ne mettent un terme à sa traversée du désert.

Brendan Fraser a ainsi récemment participé au thriller de Steven Soderbergh « No Sudden Move » et au film « Killers of the Flower Moon » de Martin Scorsese, avec Leonardo DiCaprio, qui doit sortir prochainement.

L’acteur, qui a aussi obtenu fin février le prix d’interprétation masculine remis par le syndicat des acteurs américains (SAG), l’a emporté aux Oscars face à Austin Butler (« Elvis »), Colin Farrell (« Les Banshees d’Inisherin »), Paul Mescal (« Aftersun ») et Bill Nighy (« Vivre »).

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