DANSE : L’attitude latino

Un, deux, trois petits pas… changement de partenaire… Le temps d’une soirée, Scope s’est chaussé en bailarína (danseuse) pour mieux comprendre le phénomène des danses latines à Maurice, en assistant aux cours du Salsa Social Club à l’Amnezia Club.
Ballerines et talons hauts pour les dames, mocassins et espadrilles pour les hommes. Sourire aux lèvres, déhanchés sensuels, pieds emmêlés aux rythmes du mambo, de la salsa, de la rumba et du merengue. Lumières éteintes, teintes rouges. Dans l’ambiance des rythmes latinos, les Mauriciens sont tentés par le tempo…
Sexy.
Droite, gauche, droite… Quelques faux pas pour certains, alors que d’autres décollent illico. Les danses latines font chavirer Maurice autant que les telenovelas. Le jeudi 14 mars, à l’Amnezia Club d’Ebène, une cinquantaine d’amateurs de danse étaient présents pour les cours animés par Joel Villeneuve Anaudin et Ornella Bhoyroo du Salsa Social Club.
C’est le nouveau craze du moment. ¿ Por qué ? Selon Joel Anaudin, qui enseigne la danse latine depuis deux ans, cela aide à se sentir sexy; le danseur gagne de l’assurance et cela lui permet de mieux bouger. C’est le cas pour Karuna, 25 ans, qui assiste à ces cours depuis trois mois : “Danser la salsa me permet de me sentir très féminine. J’ai confiance en moi.”
Endiablés.
Avec plusieurs spectacles donnés en moins de dix ans, Coréame est l’une des premières troupes à avoir apporté cette touche latine à notre île. Menée par Stellio et Andréa Grenouille, Coréame vient tout juste de représenter Maurice au Festival de Montpellier au début du mois de mars. De magnifiques performances qui font rêver, des costumes justaucorps et qui mettent en valeur, les Mauriciens veulent aussi bouger aux rythmes endiablés.
Depuis 2011, les danses latines ont pris une autre tournure. Le Salsa Social Club, dirigé par Joel Villeneuve Anaudin, fait découvrir aux Mauriciens une panoplie d’activités multiples de l’univers de l’Amérique du Sud, lors des séances hebdomadaires qu’il anime à travers l’île, après les heures de bureau. “La danse latine peut se danser n’importe où aujourd’hui. Même dans les boîtes de nuit, on entend de plus en plus de sons latino house”, affirme ce dernier.
Salsa.
Deux heures de danse intense. Différents styles mis en pratique et des titres de The Mambo King, Eddie Torres, ont fait vibrer ces danseurs amateurs. Lors de cet après-midi de cours, beaucoup d’importance a été accordée à la salsa. “C’est une danse qui a de l’importance pour chaque personne. La femme pose et fait ressortir sa féminité, alors que l’homme peut se sentir hyper sexy. Il peut être très masculin, pas efféminé, et sans consommer. C’est une danse de macho”, souligne notre interlocuteur.
Umar, qui pratique la danse depuis l’âge de neuf ans, donne une description très précise de la salsa : “C’est une danse très sensuelle et intime mais qui ne choque pas pour autant. La salsa est très professionnelle et spectaculaire.” Cela va plus loin pour Emma Pawan, danseuse enseignante au sien du Salsa Social Club : “La salsa est anticommunautariste et universelle. J’ai découvert cette danse il y a deux ans en Afrique du Sud. J’y ai pris goût et, à mon retour à Maurice, je voulais absolument continuer à la pratiquer.”
Cadencés.
En vacances ou établis à Maurice, tout comme Emma Pawan, les étrangers qui sont aussi fans de ces pas cadencés cherchent également des endroits pour pouvoir s’exercer. Nandan, originaire de l’Inde, trouve que ces cours son quite fun, mais précise qu’il est important de suivre le beat et les steps. Quelque chose de pas très évident à faire et dont on ne ressort pas indemne. Comme ces danses s’exécutent sur la pointe des pieds, à la fin du cours, “bonjour les ampoules”, pour reprendre les mots d’Umar.
Bien que ces danses aient plus d’une soixantaine d’années d’existence, elles font aussi se déhancher les plus jeunes. C’est le cas d’Annaëlle, tout juste âgée de 16 ans : “C’est mon premier cours. Il n’y a pas beaucoup de jeunes mais j’aime vraiment apprendre ce genre de danse.” Pour Joel Villeneuve Anaudin, avec toutes ces générations et cultures qui s’intéressent à la salsa, la rumba et d’autres danses, c’est une vraie communauté qui se crée.
Croyance.
De nouveaux styles de danses latines s’introduisent aussi dans nos clubs. Joel nous confie que le salsaton (fusion de salsa et de reggaeton) est aussi très prisé en ce moment. “Il ne faut pas croire que la danse latine signifie uniquement salsa ou merengue. Il y a aussi la bailanda bachata, qui est un genre de slow, ou encore le kizomba, qui est un mélange de zouk et de tango”, ajoute-t-il.
Contrairement à certaines danses comme le ballet où les femmes sont plus présentes, la danse latine attire également les hommes. Mais pour Toshak, qui était assis dans un coin de la salle, attendant sa petite amie, “les filles dansent quand même mieux”. Au cours du Salsa Social Club, approximativement le même nombre d’hommes et de femmes bougeaient au beat des remix espagnols du deejay, Mr Robert.
Les danses latines se conjuguent finalement aussi bien au masculin qu’au féminin. Mêmes pas effectués et même complicité échangée, ces rythmes nous transportent et nous ramènent à Cuba…

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