ELLE DIT COMMUNIQUER AVEC SA FILLE : Cathy Muller, de l’anéantissement à l’espoir

Originaire de la Suisse, Cathy Muller, 50 ans, pratique le channeling (ou canalisation) depuis une quinzaine d’années. Soit depuis qu’un événement tragique est venu bouleverser son existence: la mort de sa fille aînée alors âgée de 10 ans. Son don de channel, elle l’a développé lorsque sa fille Lina aurait cherché à communiquer avec elle tout de suite après son décès en lui transmettant régulièrement des messages lui permettant d’accepter son départ et de voir la mort différemment. Récemment en vacances à Maurice où elle est connue pour la création d’un vortex énergétique à Riambel, ainsi que pour ses livres et magazines, elle a accepté de nous rencontrer pour nous livrer ses expériences du monde de l’invisible.
Cathy Muller que nous rencontrons à Flic-en-Flac à la veille de son départ est toute simple. Cheveux blonds effleurant les épaules, regard profond, yeux noisettes limpides, visage sans artifices, et allure décontractée, cette femme qui partage sa vie entre ses capacités de médium, qui s’organise entre son activité de formatrice, de thérapeute ainsi que la découverte et création de vortex dans le monde, n’aime pas parler d’un pouvoir particulier. Pourtant, son quotidien est ponctué de messages de l’au-delà. Cependant, elle n’aime pas utiliser le terme « médium » pour la qualifier, mais plutôt « channel » pour ses talents de canalisation. Ce don, dit-elle, elle l’a développée après la mort de sa fille aînée, Lina. Rien ne l’y disposait.
Tout commence en 1998. Cathy, son époux Mauricien et leurs trois enfants vivent en Suisse. La petite famille mène une vie tout à fait normal jusqu’au jour où elle apprend que Lina âgée, de 9 ans, est gravement malade — elle est atteinte d’un cancer de la lymphe. Une réalité insoutenable pour ses parents. Mais grâce à son envie de vivre, son état semble s’améliorer peu à peu. Un an plus tard, tandis que Lina est en rémission, la famille vient à Maurice. Mais peu de temps après, la fillette décède, laissant toute la famille dans l’anéantissement total. Obsession des souvenirs, interrogations et profond sentiment d’injustice… Cathy est effondrée. L’absence de Lina devient intolérable. «Quand elle est partie, ma vie s’est arrêtée, éteinte», dit Cathy. Mais elle n’a pas le choix: elle doit survivre pour ses deux autres filles, âgées de 9 ans et d’un an respectivement. «J’ai continué à fonctionner parce que j’avais d’autres enfants, mais tout mon être était de l’autre côté du voile».
Des signes
Elle commencera à imaginer comment cela pouvait être de l’autre côté. Jusqu’à la maladie de Lina, Cathy Muller menait une vie heureuse, cartésienne et rationnelle. «J’avais une agence immobilière. J’étais croyante mais je n’étais ni ouverte ni fermée à tout ce qui touchait au monde invisible». Au cours de sa maladie, Lina a fait des expériences de mort imminente (EMI) « Lorsqu’elle s’est réveillée, elle m’a expliqué, avec ses mots d’enfant, ce qu’elle voyait de l’autre côté et avait même fait un dessin: « Je suis passée par un tunnel, couchée sur mon lit d’hôpital. Celui-ci suivait des rails qui menait à un château. Maman, c’était tellement beau, je ne peux décrire. Il y avait la nature, les animaux et plein de lumière. Tellement c’est beau », m’a-t-elle dit». C’est à ce moment que Cathy s’interroge sur la vie après la mort. Elle ne tardera pas à avoir des éléments de réponses, venant de sa fille ! «Très vite après son décès, nous avons été témoins de nombreux signes: la pendule s’est arrêtée à l’instant même de sa mort. Les bougies s’allumaient toutes seules pendant que nous étions à table ou la stéréo qui s’enclenchait pour faire passer la musique qu’elle aimait, une peluche dont la mécanique se mettait en action toute seule, etc. Lina était bien là, bien présente, bien vivante, voulant à tout prix nous faire comprendre qu’elle n’avait pas disparu de nos vies et qu’elle allait nous aider à surmonter notre chagrin».
Mais lorsque la mort nous ampute d’un être cher, cela engendre des peines et des souffrances terribles que tout peut être interprété comme des signes. Comment savoir si ces « preuves » ne viennent pas de notre imagination en période de deuil ? Selon Cathy, c’est le contenu des messages transmis par sa fille qui a levé toute ambiguïté. «Signe après signe, c’est devenu une certitude: c’était elle !», dit-elle.
Lorsque Lina est décédée, Cathy et sa famille s’installent à Maurice où elles y résideront pendant neuf ans. Durant la période qui a suivi sa mort, Cathy sera témoin de nombreux autres signes. «Deux jours après sa mort, mon téléphone a sonné et ça s’est affiché CIEL. Quand j’ai pris le téléphone, j’ai eu au bout du fil des voix incompréhensibles. Pour moi, c’était un signe de l’au-delà. Un autre jour, c’était le collier de Lina qu’elle tenait dans sa main et qui s’est mis à bouger tout seul. «J’ai alors posé la question: « est-ce que c’est toi Lina? » Et le collier s’est mis à bouger plus fortement. Je me suis dit que comme le collier bougeait, elle allait aussi pouvoir s’exprimer avec des mots. Et c’est ce qu’elle a fait». Mais le plus étonnant, ajoute-t-elle, c’est que ni elle, ni son mari et ses autres enfants n’ont ressenti de la peur. Malgré l’absence physique de sa fille, elle ressentait inexplicablement sa présence. C’était comme si elle était là, leur faisant des signes, pour qu’ils comprennent que ce n’était pas la peine d’être triste puisqu’elle est heureuse tout ensemble « ailleurs » et parmi eux.
Messages
Très vite, sa fille passera des signes à la communication avec eux. Grâce à un système de communication facilitée que la famille avait mis en place lorsque Lina était aux soins intensifs et qu’elle ne pouvait s’exprimer, Cathy a pu avoir des messages provenant de l’autre monde. «Elle m’indiquait, à l’aide de son collier, des lettres d’alphabet que j’avais inscrites sur un tableau pour former ainsi des mots, des phrases, etc. C’est comme ça que j’ai eu mes premiers messages». Que contenaient ces messages? «Au début, le contenu des messages étaient ceux de confiance, d’espoir pour me tenir en vie, car je n’avais plus envie de vivre.» Suivront d’autres messages qui aideront Cathy à remonter la pente. Et cela fait quinze ans qu’elle reçoit des signes et messages de sa fillette. Pour elle, bien qu’elle lui manque physiquement, elle se dit rassurée que sa fille «n’est pas morte», du moins tel que nous envisageons habituellement la mort. C’est sa fille qui lui redonne goût à la vie. C’est elle qui lui fait découvrir un autre monde que nous nous qualifions à la va-vite de paranormal, terme que Cathy récuse, car pour elle c’est une manifestation d’amour pur.
Un jour, raconte-t-elle, Lina n’est pas venue seule, « elle m’a présentée à des Maîtres de l’au-delà » qui lui ont fait progressivement comprendre qu’elle n’a pas été choisie par hasard et qu’elle avait, en quelque sorte, une mission : un message à transmettre aux… vivants. «Ils m’ont transmis des enseignements et demandé d’écrire des livres». Lina lui a dicté son premier ouvrage « Passerelles vers l’au-delà » lettre par lettre pour former des mots sur le tableau mentionné plus haut. Un livre qui permet d’accepter le départ des proches que l’on a perdus tout en offrant de beaux messages d’espoir, commente-elle. «Lina m’a fait rencontrer de nombreux Etres de Lumière, opérant pour aider les humains et la planète. C’est ainsi que j’ai pu communiquer de manière de plus en plus facile et rapide avec de nombreux êtres angéliques, laissant tomber l’alphabet pour l’écriture intuitive.» Sous la dictée, pour ainsi dire, des ces « Etres de Lumière », seront alors publiés une dizaine de livres, dont « La clé », « Lina, ma vie d’âme », « Le guide du bonheur »… Des ouvrages porteurs d’espoir : « Maman, qu’est ce qui pourrait nous arriver de pire ? – D’être éloignées l’une de l’autre, Lina. – Cela n’arrivera jamais. La mort ne nous a pas séparées. La vie nous a amenées dans des chemins sinueux, mais l’amour a gagné. À l’éternité… », lit-on dans « Ma vie d’âme ».  
Cathy Muller continue de communiquer avec sa fille Lina. Mais pas seulement avec elle. «Elle communique avec nous tous. C’est le guide principal de sa soeur Lucie, toutes les deux étaient très proches. Lucie a eu un choc émotionnel si puissant au décès de sa soeur qu’elle a déclenché une ataxie cérébelleuse. Aujourd’hui, elle est épanouie malgré son handicap qui la contraint depuis l’âge de 13 ans à se déplacer en chaise roulante. Lina est également le guide principal de Sanjana, sa demi-soeur qui avait un an et demi à son départ. Puis, il y a le petit garçon, Sam, qui a 7 ans et demi, mais lui vit sa vie d’enfant».
Vortex
Aujourd’hui Cathy voit la vie différemment — elle n’est plus celle qu’elle était il y a quinze ans. La disparition de sa fille lui a ouvert un autre monde qui a bouleversé la conception qu’elle avait de la mort : «J’ai compris que l’âme est une partie de nous, qu’elle survit à notre corps matériel, qu’elle est éternelle, que la mort est une étape comme la naissance. Cette terrible épreuve m’a permis d’apprendre à communiquer avec la Source et les Maîtres qui nous guident». Cathy Muller a ainsi fondé l’association des Travailleurs de l’Amour (TDA) qui a pour but de dispenser des soins divers mais aussi de former des thérapeutes en soins énergétiques, dit-elle. Thérapeutes en soins énergétiques, ne doit pas hérisser le rationalisme de certains : décédée d’un cancer, sa fille, à travers ses messages, lui a confié la mission aussi d’aller vers ceux qui souffrent de maladie, physique ou émotionnelle, ceux qui sont dans le dueil, pour les réconforter et ces thérapeutes  sont formés dans ce but précis.
En 2007, guidés par « les Etres de Lumière », Cathy Muller et les membres du TDA ont situé et mis en activation le premier vortex à Maurice, à Riambel. Ce centre d’éveil spirituel présente la particularité d’héberger le premier des 14 vortex énergétique de la terre. Le rôle de ces vortex est de permettre une interactivité entre les différentes dimensions, dont la nôtre. Ainsi, à travers ces tunnels nous reliant aux plans supérieurs, peuvent intervenir des Etres de Lumières, principalement ceux spécialisés en thérapies énergétiques, le but de ces vortex correspondant principalement à la guérison tant physique que spirituelle, explique-t-elle. Véritable spirale d’énergies pures, il propose une « douche énergétique » à quiconque se place dans son périmètre. « Ce vortex permet une prise de conscience rapide des blocages et un nettoyage énergétique. Les autres vortex seront progressivement découverts à travers le monde.»
Tout en poursuivant les formations, thérapies et conférences, Cathy Muller projette aussi l’écriture d’un nouveau livre: Les enfants du Paradis «où Lina et moi receuillerons des témoignages de parents ayant perdu leur enfant et des communications qu’ils ont eues avec celui-ci».

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