Emizibo: Création et reconstruction sans limite !

Il fait actuellement figure d’enfant terrible de la scène artistique néo-expressionniste. Il y a lieu de croire que les oeuvres signées de son sigle « Emizibo », hors les murs, dans les bâtiments privés et autres maisons de styliste, ont la meilleure scénographie qui soit. Emilien Jubeau, designer et décorateur dont les créations ont fait l’objet de différentes expositions et manifestations, a plus de cinq ans de carrière et rêve de reconnaissance dans le milieu artistique à Maurice. Aujourd’hui, on assiste à une évolution de son travail. Emilien pense en termes de création interdisciplinaire : théâtre, happening, ateliers, décoration intérieure. Il vient d’aménager avec une intensité flamboyante l’atelier POSSAL de la styliste et mannequin Sweetie Ramlagun à Phoenix. L’occasion de revenir sur le travail de ce jeune artiste.
La production prolifique des thèmes à la fois rageurs et inspirés de sa propre culture suscite l’admiration. Après avoir signé le décor de l’opéra Hansel et Gretel, Emilien Jubeau (Emizibo) occupe toujours le devant de la scène. Comment décrire son travail? Pas un art d’imitation mais un art de la conception. Emizibo considère les mouvances de la lumière, la vastitude de l’espace ou envisage l’intensité expressive. Pour POSSAL, l’atelier-magasin de Sweetie Ramlagun (aménagement et création), il a choisi les simplifications de formes, de couleurs et de perspectives. Il s’en tient à l’espace qui lui est donné, le dissèque, le modifie en facettes architecturales. Emi nous dit qu’il a voulu créer un espace qui soit à la fois une salle d’accueil, un bureau et une salle d’exposition. Dessins, peintures, luminaires en tuyaux pvc, passoires, tableaux optiques ornent l’espace. Dans la pièce centrale (Boardroom), on voit une table avec un carré de vitre en son centre, des meubles dessinés façon Emilien. Tout relève du baroque, du pop art et de l’effet optique. Le meuble de bureau est constitué d’un moteur de voiture récupéré et d’une vitre posée dessus. La pièce a été baptisée « Brain ». Dans l’atelier qui porte le nom de « Fabric Garden », on voit divers objets récupérés. Le bureau du designer de POSSAL s’appelle « Heart of creation ». Dans les coulisses, pour se changer, on voit des portemanteaux fabriqués à l’aide de tuyaux galvanisés. Il y a aussi sur les façades des robinets (ça relève d’une réflexion personnelle d’Emilien sur l’eau). Emizibo, fidèle à ses précédentes expérimentations, travaille sur des vocabulaires antagonistes (l’ancien et le nouveau, les pastels et les couleurs intenses, le baroque et l’illusion optique). Son travail montre bien que le design intérieur peut aller au-delà du nouvel espace syntaxique qui lui est donné. Il établit une sorte de rapport obsessionnel avec les objets qui l’entourent : tuyaux, robinets, pneus, moteur de voiture. Pour définir son rapport au monde, Emilien entretien un dialogue permanent avec les objets à la fois fascinants et menaçants. Le monde industriel lui procure toutes sortes d’idées. Il a voulu créer avec POSSAL un atelier-galerie qui soit un inventaire d’objets (verre, fer, bois) et de peintures. Comment placer une multitude d’objets de récup, puis les ajuster, obtenir un effet optique ou de distanciation? Emizibo a su créer un bel espace pour une perception entre défini et indéfini.

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