FÊTE DU PRINTEMPS : À la découverte des minorités ethniques chinoises

Cette année, le nouvel an chinois commence le 10 février. La fête se déroulera sur une quinzaine de jours jusqu’au Festival des lanternes qui marque la fin des festivités. Habituellement célébrée à Chinatown, à Port-Louis, cette fête traditionnelle de lumière, organisée par la Lantern Festival Association, se déplace pour la première fois à Beau-Bassin. Pour compléter cette célébration, un défilé de mode fera découvrir les tenues vestimentaires de quelques-unes des 56 minorités ethniques réparties en Chine. Armand Ah Kong, secrétaire de la pagode Kwan Tee de Les Salines, nous dévoile quelques-unes des pièces qui y seront présentées.
La fête des lanternes sera célébrée le samedi 23 février à la place taxi de Beau-Bassin à partir de 18 heures. Elle durera jusqu’à 22 heures. Malgré ces origines historiques liées à la tradition bouddhiste, ce jour de célébration est devenue l’occasion d’un rassemblement social. Une vingtaine de lanternes lumineuses seront suspendues le long de la rue. S’ajoute à cette célébration un défilé de mode qui présentera les tenues typiques de quelques-unes des ethnies chinoises. 56 groupes ethniques vivent en Chine, dont les caractéristiques et traditions s’expriment dans leurs habits uniques et ornements avec décorations spécifiques. Les costumes ethniques sont souvent considérés, comme étant une forme de représentation de l’Histoire et du folklore et portent les symboles des croyances des minorités. Parmi les ethnies reconnues officiellement par la République Populaire de Chine figurent Zhuang, Mandchous, Dong, Mongols, Tibétains, She, Lisu, Lahu, Tatar, Lhoba.
Ainsi, les spectateurs pourront admirer de splendides vêtements ethniques, des parures éblouissantes, des broderies. La Pagode Kwan Tee de Les Salines, Port-Louis, possède une grande collection de costumes de groupes ethniques de diverses régions de Chine. Elle détient également des collections d’accessoires d’origines ethniques.
Toutes les pièces, collectées de la pagode, seront portées par quelques jeunes membres de la Lion and Dragon Dance Federation. «Le but de ce défilé de mode est de faire connaître la Chine, ses minorités ethniques et sa diversité culturelle», nous dit Armand Ah Kong. «À Maurice, il existe trois catégories de clans chinois, les Fukien, les Cantonnais et les Hakka. Les Fukien sont les premiers à être arrivés à Maurice, soit entre 1820 et 1828. Parmi, mon arrière grand-père qui était membre de la société à gérer la pagode Kwan Tee, la plus vieille pagode de toute l’hémisphère sud», nous dit Armand Ah Kong. Les Fukien viennent de la province de Fujian, dans le sud-est de la Chine. Ensuite seraient arrivés les Cantonnais, du nord de Hong-Kong. Dans les années 1970 sont venus les Hakka, originaires de Moï Yène (Mei Xian). Ce défilé permettra d’entrer dans le monde incroyable de ces nationalités chinoises et de découvrir plusieurs peuples.
Pour donner un avant-goût aux spectateurs, le secrétaire de la Pagode Kwan Tee, nous présente en exclusivité des tenues typiques de quatre groupes ethniques chinoises, notamment les Yi, les Urghur, les Yao et les Dai. Chaque groupe ethnique a ses propres coutumes et utilise diverses matières pour fabriquer ses vêtements: fourrure, coton, lin et soie. Les couleurs, motifs, styles et ornements associés sont nombreux et reflètent souvent un mode de vie ou une région géographique. On découvre de jolis vêtements tissés, imprimés ou brodés. Comme cette tenue en rouge et noir qui appartient au peuple Yi. Les Yi sont un groupe ethnique moderne de Chine. Ils vivent principalement dans des secteurs ruraux du Sichuan, du Yunnan, du Guizhou et du Guangxi, habituellement dans des régions montagneuses. Ils sont reconnues par la constitution chinoise même si les Han représentent 92% de la population totale.
De même que la minorité Yao qui vit principalement dans le Guangxi, le Zhuang au sud de la Chine, le Hunan, le Yunnan, le Guangzhou, le Guizho et le Jiangxi. La plupart d’entre eux sont des agriculteurs, rassemblés en petites communautés essaimées un peu partout dans les régions montagneuses.
Chaque minorité se distingue par les couleurs, les matières ou encore les motifs et la broderie utilisés dans la confection de leurs vêtements. Les peuples vivant dans les vallées, par exemple, ont une culture vestimentaire haute en couleurs et les motifs peuvent inclure des éléments de la nature, tels que des montagnes, des ciels, des étoiles, des plantes et animaux. Ceux qui vivent dans des régions froides, comme les Urghur portent les vêtements en soie et s’emmitouflent dans de longs manteaux de fourrures.
Les Dai est le nom officiel d’un groupe ethnique vivant dans les préfectures autonomes Dai du Xishuangbanna et de Dehong. Les Dai sont très proches du peuple Thaï qui forme la majorité de la Thaïlande. Ils suivent leur religion traditionnelle ainsi que le Bouddhisme theravâda, et adoptent des coutumes et des fêtes similaires à celle d’autres peuples Thaï. Ils appartiennent aux rares groupes originaires de Chine qui pratiquent l’école theravâda du bouddhisme. Les Dai sont agriculteurs, cultivant des variétés tropicales telles que le pamplemousse, au delà de leur nourriture de base qu’est le riz.  L’un des symboles de beauté chez la femme Dai est le Golden peacock qui peut être décliné en serre-tête pour accessoiriser les tenues de fêtes.
On découvre aussi que les tenues vestimentaires des ethnies chinoises peuvent comporter des turbans, robes larges, ornements d’encolure, ceintures, ventrières et chaussures en satin brodé.

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour

- Publicité -