Vous venez d’éternuez lorsque vous ressentez quelques gouttes d’urine s’échapper. Un peu honteux, vous vous rendez rapidement aux toilettes pour constater les dégâts. Quand cela arrive lorsque nous sommes avec une grippe, ce n’est pas si dérangeant. Mais souvent aussi, cela peut survenir lorsque nous rions trop fort, lorsque nous soulevons un carton un peu lourd, ou même chez certaines personnes lorsqu’elles montent les escaliers… On parle alors de fuites urinaires, plus connues comme l’incontinence.
L’incontinence est un phénomène courant : ce sont des fuites urinaires, incontrôlables et quotidiennes pouvant survenir à n’importe quel moment du jour comme de la nuit. Vous pensiez que les fuites urinaires ne touchaient que les personnes âgées ? Détrompez-vous, les troubles urinaires concernent un large public. Ils peuvent se manifester à n’importe quel âge, chez les hommes et les femmes, même si celles-ci y sont plus sensibles pour des raisons anatomiques et physiologiques. Or, bien qu’elle soit courante, l’incontinence urinaire reste souvent un sujet tabou. Pourtant, des millions de personnes de tous âges et de tous horizons y sont confrontées au quotidien. D’ailleurs, si gênantes et handicapes, il existe des moyens de comprendre, de diagnostiquer et de traiter cette pathologie. Explication.
Diverses causes
L’incontinence urinaire ne se présente pas de manière homogène. Au contraire, les causes varient d’une personne à l’autre, ce qui signifie que les symptômes et les types d’incontinence peuvent différer. On peut classer les différents types d’incontinence urinaire en trois catégories principales :
L’incontinence urinaire liée à l’effort : Il s’agit d’un problème mécanique résultant d’une faiblesse des muscles du périnée et du sphincter qui maintiennent normalement la vessie fermée. Lorsque ces muscles ne fonctionnent plus correctement, des fuites urinaires peuvent survenir lors de situations telles que la toux, les éternuements, le rire ou un effort physique.
L’incontinence d’impériosité : Ce type d’incontinence se manifeste par des envies pressantes et incontrôlables d’uriner. Elle peut être causée par des affections telles qu’une infection urinaire, un cancer de la vessie, un polype, une inflammation vaginale ou des problèmes neurologiques.
L’incontinence par regorgement : Il s’agit du type d’incontinence le plus courant chez les hommes. Une perturbation de la fonction d’évacuation de la vessie, souvent due à une augmentation du volume de la prostate, entraîne un débordement. Cela affaiblit les muscles de la vessie et provoque des fuites urinaires constantes.
Chez les femmes : une réalité courante
Les fuites urinaires font partie intégrante de la vie de nombreuses femmes. Elles touchent fréquemment les femmes en raison de facteurs anatomiques et hormonaux. Certaines causes courantes incluent :
Pendant la grossesse : Les modifications hormonales et la pression accrue sur la vessie peuvent provoquer des fuites urinaires temporaires.
Après un accouchement : L’accouchement peut affaiblir les muscles pelviens, conduisant à des fuites.
Lors de la ménopause : La baisse d’œstrogènes peut entraîner une perte de tonicité des tissus pelviens.
En raison d’une activité sportive intensive : Certains sports sollicitent particulièrement le périnée, provoquant parfois des fuites.
Chez les hommes : une question d’hyperactivité vésicale et de prostate
Bien que moins courantes que chez les femmes, les fuites urinaires masculines sont également une réalité à ne pas ignorer. De plus, le tabou qui entoure cette question peut être particulièrement pesant pour les hommes, avec un sentiment de remise en question de leur virilité. La prédominance de ces fuites est souvent due à une hyperactivité vésicale, également appelée incontinence d’impériosité ou urgence mictionnelle, parfois liée à une prostate agrandie avec l’âge. Une intervention chirurgicale sur la prostate ou la vessie peut également déclencher une incontinence d’effort.
L’incontinence urinaire chez l’enfant et l’adolescent : ne la laissez pas s’installer !
Chez les enfants et les adolescents, l’incontinence urinaire peut se manifester sous forme d’énurésie, couramment appelée « pipi au lit ». Cela peut également se produire pendant la journée en réponse au stress ou lorsque l’enfant retient son urine hors de la maison. Il est essentiel d’identifier les causes de l’incontinence urinaire chez les enfants et les adolescents, et de leur fournir un soutien pédagogique pour éviter de futurs problèmes à l’âge adulte.
L’incontinence urinaire chez les personnes en situation de dépendance
L’incontinence urinaire touche également les personnes dépendantes en raison d’un handicap temporaire ou chronique, comme une maladie invalidante ou neurodégénérative, ou suite à une intervention chirurgicale majeure. Lorsque l’autonomie est réduite et la mobilité limitée, il peut être difficile de se rendre aux toilettes sans assistance, ce qui peut entraîner des fuites urinaires malgré le contrôle de la vessie. Dans ces cas, il est essentiel de proposer des solutions confortables et non stigmatisantes pour permettre aux personnes en situation de dépendance de retrouver une certaine sérénité dans leurs activités quotidiennes.
Chez les séniors : un trouble répandu
Le vieillissement est un facteur majeur de l’incontinence urinaire, affectant à la fois les femmes et les hommes. Cette condition ne touche pas uniquement les personnes âgées, mais aussi les séniors, c’est-à-dire les individus actifs âgés de 50 à 55 ans. En effet, elle peut survenir chez les actifs de 50-55 ans et s’amplifier chez les plus de 75 ans. Le vieillissement modifie la morphologie et les fonctions de la vessie et du sphincter, ce qui peut entraîner des fuites urinaires, souvent avant la retraite, et qui s’aggravent avec l’âge. Outre les trois types d’incontinence mentionnés plus haut, d’autres facteurs indirects peuvent contribuer aux fuites urinaires chez les séniors et les personnes âgées, notamment des problèmes moteurs, des troubles de la coordination des mouvements, des environnements inconnus ou mal adaptés, ou le fait d’être alité et dépendant suite à une maladie.
Impact sur la qualité de vie
La survenue de ces fuites urinaires peut être difficile à vivre car elles peuvent avoir des conséquences significatives sur la qualité de vie, entraînant une exclusion sociale, des problèmes d’hygiène, ainsi que des gênes des embarras ainsi que des handicaps. Raison pour laquelle souvent, en dépit du fait qu’il s’agit d’un trouble fréquent qui touche de nombreuses personnes, quel que soit leur âge ou leur genre, l’incontinence urinaire demeure un sujet tabou.
En parler
Or, il existe des solutions pour mieux vivre avec ce problème. Que vous soyez une femme, un homme, un jeune ou un sénior , il existe des moyens de comprendre, de diagnostiquer et de traiter ce problème. Le premier pas vers le contrôle est l’information.
C’est pourquoi il est important d’en parler à son médecin qui posera un diagnostic. Le diagnostic de l’incontinence comprend généralement un examen médical approfondi, qui peut inclure des tests de diagnostic spécifiques, tels que la mesure de la capacité vésicale.
Traitements et solutions : retrouver le contrôle
La survenue de fuites urinaires peut être difficile à vivre, qu’elles soient temporaires ou permanentes mais ce n’est pas une fatalité. De nombreuses personnes continuent à vaquer à leurs activités quotidiennes, qu’il s’agisse de se déplacer, de faire du sport ou de fréquenter la piscine. Des solutions confortables et non stigmatisantes sont disponibles pour permettre aux personnes qui en souffrent de continuer à profiter de la vie. La prise en charge médicale combinée à l’utilisation de sous-vêtements adaptés à l’incontinence peut contribuer à atténuer les désagréments liés à ce trouble. Oser en parler peut conduire à la découverte de solutions qui permettront de maintenir une vie intime épanouie. De même, une bonne hygiène de vie, des exercices de renforcement du périnée et des médicaments, tels que les antispasmodiques, peuvent être efficaces. Chez les femmes, les traitements locaux à base d’œstrogènes peuvent également aider. En dernier recours, la chirurgie peut être envisagée, avec des options telles que l’implantation de bandelettes sous-urétrales ou l’injection de toxine botulique.
Quelques remèdes
Plusieurs traitements permettent de soigner un trouble d’incontinence urinaire. Voici quelques remèdes du plus simple au plus lourd.
Avant d’envisager la prise de médicaments à vie ou une intervention chirurgicale, commencez par améliorer votre hygiène de vie :
Surveillez votre alimentation. Une surcharge pondérale pèse sur le plancher pelvien
Consommez des fibres qui réduisent le risque de constipation qui fragilise aussi le pelvis
Limitez votre consommation de boissons diurétiques surtout le soir et en fin de journée
Soignez une toux avant qu’elle ne devienne chronique. Des toussotements répétés exercent une pression sur les muscles pelviens. Ils peuvent en outre cacher un problème ORL plus grave. De la même manière, stoppez la cigarette qui accentue les propres de toux
Pratiquez des sports qui entraînent le pelvis comme le Pilates ou spécifiquement des exercices de rééducation périnéo-sphinctérienne.