UN GRAND MOMENT DE SOLITUDE : Un amour de psy

Un grand moment de solitude parodie la profession de psychothérapeute, tournée en dérision par Josiane Balasko. À ses côtés, Kader Boukhanef, Georges Aguilar et Justine Le Pottier se sont donné la réplique dans une pièce déjantée. Ce grand moment s’est déroulé à l’auditorium du MGI.
Brigitte Gaillard rend visite à Simon Perez, un confrère agoraphobe, qui ne met plus le nez dehors depuis qu’il a été pris en otage. Cela arrange bien Brigitte car sa consultation déborde d’objets disparates : elle est accumulatrice compulsive ! Mais les troubles obsessionnels compulsifs sont ici assez facultatifs car la substance de la pièce est une histoire d’amour dissimulée derrière des scènes plus ou moins drôles.
Brigitte Gaillard débarque dans la consultation cossue de Simon Perez, cette fois avec un hacker recherché par la police et une jeune femme paumée. Cette dernière vivote dans un squat, à l’affût de menues magouilles. Ce beau monde loge désormais dans l’appartement de Simon Perez. Malgré sa vulgarité et des attitudes de garçon manqué, Rosalie est une fille bien. Simon s’en aperçoit et commence à s’attacher à elle. Un grand moment de solitude ne semble n’avoir d’intérêt qu’en raison de cette histoire. Elle lui demande de la prendre dans ses bras; il avait aussi besoin de tendresse…
Le hacker en cavale et la psy accumulatrice compulsive deviennent secondaires. Sans doute est-ce par une absence de liens affectifs avec le public, venu en grand nombre samedi dernier. Ces deux personnages sont certes drôles en se tripotant sans cesse. Ou par leur déguisement de religieux afin de passer inaperçus, mais cela ne va pas au-delà du rire facile, assez proche de la pitrerie du rire gras. Signalons l’adoption du parler jeune par un psy coincé, que l’on peut qualifier d’idée brillante.
Par la force des choses, Simon Perez récupère le chien de Rosalie voué aux tests en laboratoire. Ils s’aiment et vivent heureux… jusqu’à ce que Brigitte Gaillard ne vienne chercher l’hospitalité pour son frère, ancien moine se rendant à Bangkok… en vue de changer de sexe.
Le jeu d’acteurs est absolument réussi et sans fausse note au niveau de l’interprétation. Il en va de même pour la mise en scène. Le texte est-il surchargé de scènes superflues, destinées à susciter un rire trop facile ? Cela donne parfois une sensation de longueur à ce grand moment…

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