Histoire de l’architecture – Thierry de Comarmond: La valorisation patrimoniale des édifices religieux

Églises, mosquées, temples, pagodes… Villes, petits villages mais grands édifices grâce à l’ambition de leurs maîtres d’ouvrages, des architectes, des artistes, des artisans et des ouvriers de talent. Thierry De Comarmond, architecte et urbaniste, a créé la collection « les cahiers du patrimoine » pour mettre en valeur le patrimoine architectural de Maurice et de Rodrigues, et encourager les Mauriciens à le découvrir ou le redécouvrir.

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Voici Les Cahiers du patrimoine n°2, les plus beaux édifices religieux de Maurice et Rodrigues (photos : Marie de Comarmond, Alain Fausto Dalais, Noah de Comarmond). Le vaste patrimoine religieux du pays est un enjeu patrimonial du XXIe siècle, d’où le désir de l’auteur d’inciter les propriétaires publics et privés de ce patrimoine à l’entretenir, le rénover et le préserver.

Église Saint François d’Assise de Pamplemousses, cathédrale Saint James, église Marie Reine, Poudre d’Or, église Notre Dame des Anges, Mahébourg, église Saint Thomas, la Jummah Masjid, la mosquée Ronaq Sunnee Grand-Baie, le temple Madurai Mariammen, Shiv Mandir Ganga Talao, Grand-Bassin, la pagode Kwan Tee (la liste est longue) : autant de témoins remarquables de l’histoire propices à la méditation en ces temps difficiles ! Le patrimoine religieux mauricien représente un parc immobilier riche de splendides édifices pour nous permettre de nous échapper. Lieux de rencontre entre citoyens, lieux d’enseignement, depuis quelques années, on assiste à des transformations majeures qui, en plus de protéger le patrimoine, mettent en valeur le cachet unique de l’architecture de ces lieux de culte.

« Ce livre raconte l’Histoire de l’Architecture des édifices religieux de Maurice et de Rodrigues. En replaçant ces édifices dans l’Histoire de Maurice et dans l’Histoire de l’Architecture religieuse mondiale, en montrant, par des images choisies, leur beauté et leur harmonie, je souhaite mettre à l’honneur cette part importante du patrimoine architectural de notre pays. De nombreux autres lieux de culte auraient mérité de figurer dans ce livre. Il a fallu faire un choix. J’ai cependant tenu à ce que tous les types et les styles d’églises, de mosquées, de temples et de pagodes soient représentés. Les vagues d’immigrations successives de populations qui ont fait le peuplement de Maurice et de Rodrigues provenaient, de France, de Madagascar, du continent africain, des Indes et de la Chine. Tous ces immigrants ont emporté avec eux leurs religions, à l’exception des esclaves malgaches et africains, auxquels on a interdit la pratique de leurs langues, de leurs cultures et de leurs religions. C’est ainsi que les édifices religieux sont chrétiens, musulmans, hindous et bouddhistes. Ces édifices ne comportent pas, ou très peu, d’originalité locale, les chefs spirituels, bâtisseurs de ces édifices, ayant choisi de les concevoir et de les réaliser selon le style et l’agencement de ce qui se faisait à la même époque dans leurs pays d’origine. Il n’en reste pas moins que tous ces lieux de culte constituent une partie importante du patrimoine architectural des Mauriciens… », écrit Thierry de Comarmond dans la préface de son livre.

Voilà le contexte des nombreux édifices religieux qui jalonnent le sol de Maurice et de Rodrigues, et portent le témoignage d’une longue histoire. Ils sont notre héritage commun, spirituel bien entendu, mais aussi historique, artistique, culturel, ou encore architectural. Voici deux exemples : « C’est le Gouverneur Barthélemy David qui attribue au Diocèse de Port-Louis un terrain au cœur de la capitale qui va permettre la construction, en 1778, de l’église Saint Louis avec une belle esplanade donnant sur l’avenue reliant l’Hôtel du Gouvernement au Champ de Mars. Ce terrain permettra de construire sur des parcelles adjacentes, le presbytère et le Palais épiscopal. L’église Saint Louis sera élevée au rang de cathédrale en 1847… » « Kaylasson est le deuxième temple tamoul de Maurice, le premier, démoli aujourd’hui, étant Mariammen Kovil Mandir, bâti en 1833 sur la propriété Bon Espoir de M. Thiroumodi Chettiar, natif de Pondichéry. M. Chettiar avait fait venir pour la construction, Goinsamy Maestry, un maître d’œuvre du Tamil Nadu… »

De quoi s’embarquer pour un émouvant voyage dans le temps et se mettre à l’heure des bâtisseurs : Goinsamy Maestry, maître d’œuvre du temple Kaylasson à Abercrombie, du temple Shivala à Maheshwarnath et de la mosquée Jummah à Port-Louis ; le Pandit Sanjibon, maître d’ouvrage du temple Shivala Maheshwarnath, le Père Laval, maître d’ouvrage de l’église Marie-Reine à Poudre d’Or, Théodore Martin, maître d’œuvre des églises Marie-Reine à Poudre d’Or et Notre Dame des Anges à Mahébourg, Log Choïssane, maître d’ouvrage de la pagode Kwan Tee, F. Lesieur, maître d’œuvre pour la toiture et la charpente de Notre Dame des Anges à Mahébourg, Max Boullé, architecte des églises de Montmartre à Rose-Hill et Notre Dame Auxiliatrice à Cap Malheureux, Pierre Desmarais, architecte de l’église du Père Laval à Sainte Croix, les peintres Marcel Lagesse et Vaco Baissac pour les vitraux de Saint François d’Assise à Pamplemousses, Sylvie Yeung, architecte du mausolée du Bienheureux Jacques Désirée Laval à Roche Bois.

On pourrait continuer ainsi, mais lisez le livre de Thierry de Comarmond, Les Cahiers du patrimoine n°2, les plus beaux édifices religieux de Maurice et Rodrigues, pour avoir un classement complémentaire de ces édifices représentant, dans leur ensemble ou dans leurs parties, une valeur artistique ou historique.

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