KI TI KWI-CHEF DE LA SEMAINE-YÉLINE POULAY : Fière de son Agalega

Yéline Poulay naquit en 1954 à 1 122 km de Maurice, à Agalega. Jusqu’à l’âge de dix ans, elle habita avec sa famille à l’île Nord, plus précisément au village Vingt-Cinq, tristement nommé à cause des vingt-cinq coups de fouets infligés aux esclaves insoumis. Les souvenirs d’enfance liés à cette île restent pour elle bien vivants, comme le jour où, étant allée chercher de l’eau, elle tomba dans le puits. Elle en sortit, accrochée aux chevilles de son père lui-même hissé par plusieurs hommes. Elle garda de cette mésaventure la peur de l’eau, au point de ne jamais prendre de bain de mer. Son plus lointain souvenir remonte à sa quatrième année, à la mort de sa mère. Elle la revoit malade, emmenée vers l’île du Sud où se trouvait l’hôpital, lui disant : “Vinn dir mwa orevwar, mo pa pou trouv twa ankor.” Son père se remaria avec une Seychelloise et la famille s’agrandit, passant de quatre à huit enfants. En 1964, la famille revint à Maurice. À son grand regret, Yéline ne put continuer sa scolarité comme elle le souhaitait et dut travailler à garder des enfants. Quatre années après, retour à Agalega. Là, elle travailla dans les jardins et trouva celui qui devint son mari, Léon Poulay. Au moment des épousailles, Yéline avait quinze ans et Léon en avait vingt-trois. Le couple eut six enfants, Patrick, Linley, Franco, Joël, Arnaud et Cynthia. Franco, Arnaud et Cynthia sont musiciens et font partie du groupe Zanfan Losean se produisant dans les hôtels et en concert. De 1972 à aujourd’hui, Yéline n’a pas arrêté de faire la navette entre Agalega et Maurice dépendant des besoins de ses enfants (scolarité, etc.) Par ailleurs, elle a beaucoup travaillé. À Agalega, elle était employée à dekoke le coco, un travail réservé, là-bas, aux femmes. Et à Maurice, elle se trouvait des petits contrats dans le textile ou dans les maisons. Dès sa plus tendre enfance, Yéline a voué un culte à la Vierge Marie. Toute petite déjà, elle s’éclipsait de la maison familiale pour aller, seule, à la chapelle du Sacré-Coeur (à Vingt-Cinq) mettre une bougie devant la statue de la Vierge. Elle a économisé toute sa vie pour s’offrir le voyage de ses rêves à Lourdes. Elle a réalisé son rêve cette année, avec une joie immense.

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