LES INKONUS (P.A.S): Sept potes en sept notes

Olivier Frappier, Patrice Arthur, Emmanuel Langevin, Jérémy Gungaloo, Lucas Cupidon, Lionel Cupidon et Bernard Moonsamy sont des “Inkonus” qui comptent bien sortir de l’ombre. Musiciens doués, ils proposent un répertoire de reprises repensées avec originalité. Ils étaient récemment sur la scène du Conservatoire François Mitterrand où, une fois de plus, ils ont convaincu.
Ils ont tous été bercés par la musique à un moment ou un autre de leur vie. Ils sont en effet, pour la plupart, fils de musiciens, de chanteurs de chorale ou d’animateurs se produisant dans des hôtels. Ayant baigné dans cet univers musical depuis l’enfance, il était difficile pour chacun des membres du groupe Les Inkonus (P.A.S) de ne pas plonger dans la marmite. Ils se décrivent comme étant d’abord un groupe d’amis qui aiment se retrouver pour faire de la musique. “Une passion pour nous”, s’accordent-ils à dire.
Rester humbles.
Autre élément qui les a réunis : chacun des Inkonus joue d’un, voire de plusieurs instruments de musique. Le groupe rassemble ainsi des talents multiples, ce qui lui permet de toujours proposer le même niveau de prestation scénique, même en cas d’indisponibilité de l’un des membres. Une chose est sûre : Les Inkonus (P.A.S) sont une bande de joyeux lurons. Ils se connaissent depuis de nombreuses années et habitent tous la même localité, Pointe aux Sables. D’où le sigle “P.A.S” annexé au nom du groupe. Une amitié solide les unit, créant une très bonne entente entre eux.
Sans la musique, le groupe n’aurait jamais existé. “La musique nous aide à avancer et à faire face aux aléas de la vie”, confie Bernard Moonsamy. Grâce à elle, ils ne risquent pas de tomber dans les divers fléaux qui détruisent souvent la jeunesse. Ils encouragent ainsi les jeunes à trouver, eux aussi, une activité saine qui les passionne.
Les Inkonus ne sont pas du genre à se prendre au sérieux. Même s’ils remportent un certain succès en ce moment, avec des performances sur scène à un rythme régulier, la popularité ne leur dit rien. “Le groupe sera toujours là. Nous continuerons à faire de la musique ensemble.” C’est, avant tout, le plaisir qu’ils éprouvent de vivre à fond leur passion qui les anime, peu importe la gloire et le prestige. “Nous voulons rester humbles”, laissent-ils entendre. Sur scène, c’est cette même passion qu’ils veulent communiquer en toute simplicité, même si, parfois, leur interaction avec le public mérite d’être travaillée.
Touche raffinée.
Au cours des répétitions, les blagues ne manquent pas. Et s’il leur arrive de ne pas être initialement d’accord sur la manière d’interpréter un morceau, le problème est vite résolu. Ils finissent toujours par se mettre sur la même longueur d’ondes, trouver à chaque fois les bons accords, sans aucune fausse note. “Nou kontan kase-ranze dan nou manyer”. Chacun apporte sa petite idée, “son petit grain de sel”, comme ils disent, pour produire quelque chose de nouveau.
Perfectionnistes – du moins ils essaient de l’être, ils prennent parfois jusqu’à deux jours pour retravailler un morceau. Le fait d’habiter la même localité arrange les choses : ils arrivent facilement, entre leurs diverses obligations – scolaires ou professionnelles – à se rencontrer pour les répétitions. Si leur répertoire comporte des oldies, c’est bien parce que ces chansons les ont marqués depuis l’enfance ou l’adolescence. Des morceaux que leurs parents écoutent souvent, en leur disant : “Sa ki la mizik”. Un répertoire qui se veut varié pour toucher un large public et faire plaisir aux jeunes comme aux moins jeunes au cours de leurs prestations sur scène.
Pour eux, il n’est pas question de reprendre un morceau dans sa version originale. Le style est toujours différent, et ils jonglent ainsi entre bossa-nova, reggae, zouk, séga, ou encore blues, avec une aisance déconcertante. L’ensemble, délivré en acoustique, donne une touche singulière à leur interprétation. Leurs instruments de prédilection : la guitare, le cajón et d’autres percussions. Pour eux, travailler des morceaux en acoustique ajoute une touche raffinée à leur musique, en les différenciant d’autres groupes. Autre atout évident de jouer unplugged : “Nous pouvons jouer n’importe où, même sans sonorisation.”
Sensibilité.
Avec leur tenue vestimentaire BCBG, Les Inkonus rappellent certainement les boyz bands des années 90. Un style chic, classique et décalé à la fois, leur donnant une identité. Ne croyez pas qu’ils veulent se donner de grands airs. C’est simplement parce que, pour eux, ce style convient le mieux à leur musicalité. Sans se vouloir boyz band, ils se sont un peu inspirés de cette tendance et ils n’envisagent pas de voir un élément féminin rejoindre le groupe. “Le groupe a été formé ainsi et il le restera.” Pas parce qu’ils n’apprécient pas les filles, tiennent-ils à préciser. Bien au contraire, c’est une jeune demoiselle qui leur prodigue de petits conseils sur leurs tenues de scène.
Pourquoi le nom “Les Inkonus” ? Tout simplement parce qu’en se présentant sur scène pour la première fois, le groupe n’avait pas encore de nom. Ils l’ont choisi sur un coup de tête. Les voilà donc des inconnus qui ne le sont plus vraiment, et qui espèrent bientôt produire un album avec leurs propres compositions. Ils ont déjà interprété deux morceaux inédits lors du concert donné au Conservatoire National de Musique François Mitterrand. Deux chansons inspirées de leur vécu et qui témoignent de leur grande sensibilité.

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