LES MARIANNES : Un cadre privilégié au milieu de la nature

Nature Care est un groupe d’amateurs de botanique et aussi des passionnés de randonnées que nous avons présentés ici-même. Les membres de ce groupe, dont Yousouf Ali Cadinouche, Reshad Golamaully, Karl Sambat, Feizal Jeeroburkhan ont une passion pour la flore régionale. Ces amateurs de botanique et randonneurs visitent une fois par mois forêts, montagnes et réserves avec autorisation. Si Nature Care existe depuis plus de 15 ans, ses membres veulent partager leur passion avec d’autres Mauriciens et sensibiliser la population sur la nécessité de préserver notre héritage botanique pour la transmettre aux générations futures.
Ces grimpeurs de montagnes ont visité en 2011 Les Mariannes, un petit patelin au nord du village de Montagne Longue. Il sont passés à côté d’une flore riche et diversifiée avec de nombreuses plantes indigènes ou endémiques dont une grande variété d’orchidées et de fougères.
Nous vous proposons une balade dans un site dominé par de hauts sommets et la présentation de quelques plantes dont les noms ont été vérifiés par l’Herbier de Maurice. Par ailleurs, cette institution encourage le groupe, à travers les articles de presse, à sensibiliser le public à la nature. Mais les informations concernant les plantes relèvent de la responsabilité de Nature Care.   
Les Mariannes sont dominées par une courte chaîne de montagnes allant de D’Epinay au Pieter Both. Le groupe Nature Care a exploré des sommets de cette chaîne de montagnes un dimanche de septembre 2011. Ce fut un jour mémorable pour les membres du groupe Nature Care car, disent-ils : « Nous avons vu une végétation luxuriante comprenant toute une gamme d’orchidées, de fougères et d’autres plantes endémiques et indigènes… » Loin des sentiers battus émergeant de la broussaille, un beau palmier s’est installé et a évolué. Après l’avoir minutieusement observé, Nature Care l’a identifié comme étant le Livistona saribus. Il s’agit d’une plante exotique, très rare à Maurice, que Nature Care a déjà vu dans une propriété privée à Curepipe. Les spécialistes du groupe donne la description suivante : « Le long pétiole de la feuille du palmier est bordé de gros piquants des deux côtes et le tronc est presque entièrement recouvert de feuilles de haut en bas… » Prés d’un premier sommet, Nature Care a observé quelques espèces d’orchidées en nombre assez conséquent. On peut citer : « Aeranthes arachnites, Angraecum calceolus, Angraecum mauritianum, Angraecum pectinatum, Bulbophyllum occultum, Disperis oppositifolia, Jumellea recta, Jumellea exilis et aussi une orchidée terrestre rare, la Oeceoclades maculata dont la feuille paraît  sans vie. Mais il s’agit probablement d’une manière de se protéger contre un éventuel prédateur. Un seul spécimen de cette orchidée a été vu. Côté spectacle, le panorama qui se déroule du sommet de la montagne est magnifique. On peut avoir une magnifique vue de la quasi-totalité des rangées de montagnes de Moka et de Port-Louis à partir des sommets des Mariannes. Sur un autre sommet, une colonie de fougère, l’Elaphoglossum sieberi, a élu domicile sur des rochers. Ces fougères se signalent par leurs formes : elles ont des frondes qui s’enroulent sur elles-mêmes. Cette forme particulière est intéressante sur le plan botanique puisqu’elle constitue une adaptation de l’espèce aux conditions climatiques. On a pu voir aussi, accroché à une petite falaise inaccessible donnant sur le nord-est, quelques spécimens de Trochetia uniflora, qui étaient en pleine floraison. Les fleurs sont d’un rose vif et d’une plus grande intensité que celles qu’on peut voir sur Letard ou Le Pouce. Le site recèle de petites colonies des quatre « variétés » de la fougère Asplenium daucifolium. Nature Care les décrit comme des représentants de Asplenium daucifolium var daucifolium, Asplenium daucifolium var lineatum, Asplenium daucifolium var inequale et Asplenium daucifolium var viviparum. Ces quatre « variétés » étaient reconnues comme distinctes. Mais d’après la Flore des Mascareignes (Vol. 1-26 Ptéridophytes, section 24 Aspléniacées, pp. 397 – 399) elles représentent une seule et même espèce dont les individus possèdent quatre types basiques de frondes et des formes intermédiaires. La visite s’est terminée par la rencontre d’une fougère très rare, la Tectaria puberula qui était malheureusement dans une situation critique. Les Mariannes sont un bel exemple d’un cadre privilégié pour réfléchir et sensibiliser le public à la nature.

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