LIVRE : L’archipel des Chagos dans le collimateur des souvenirs de famille

Jean-Marie Chelin a fait oeuvre utile en contribuant d’une manière originale et intime à l’historiographie des Chagos en puisant dans l’album familial enrichi par plusieurs de ses ascendants. Répondant à une question sur la genèse de son livre, Les Iles Là-Haut – Histoire de l’Archipel des Chagos, Jean-Marie Chelin explique : « Les raisons qui m’ont poussé à écrire et à rassembler les informations ayant trait au Chagos sont les suivantes : un lien familial, un grand-père qui a dirigé certaines îles, une grand-mère et sa soeur qui racontaient souvent les isles, une mère, des tantes et un oncle qui y sont nés, la nostalgie d’une habitante des isles faisant partie de la famille et le besoin d’une certaine réhabilitation des Chagossiens qui sont des victimes du système. »
Jean-Marie Chelin a produit un ouvrage plus ou moins complet sur les Chagos, bien qu’il prend soin de contourner tout l’aspect politique de la déportation des Chagossiens de leur terre natale, un déracinement opéré sur l’autel d’un deal honteux, conclu entre les dirigeants politiques mauriciens d’alors et Londres, dans les années précédant l’indépendance du pays en 1968. « Le livre raconte l’histoire de l’Archipel depuis sa découverte, l’exploitation et la déportation de ses habitants. J’ai évité intentionnellement l’aspect politique, d’autres ayant déjà abordé le sujet », a confié l’auteur. Le livre est abondamment illustré de photos puisées de l’album familial et de documents originaux.
Toutefois, Jean-Marie Chelin ne fait pas l’impasse sur le fait que l’exil forcé des Chagossiens a été le prix à payer pour l’indépendance. Il en consacre les pages 62 à 66, évoquant les discussions, à différent moments, entre leaders politiques mauriciens et anglais, jusqu’au deal Ramgoolam/Wilson et la création du British Indian Ocean Territory (BIOT) en novembre 1965. « La déportation des habitants des îles de l’archipel des Chagos et leur abandon sur les quais de Port-Louis a été le prix à payer pour l’indépendance de l’Ile Maurice voulue et souhaitée par la Grande-Bretagne. Ce livre est un hommage à ces exilés. » Vérité bonne à rappeler à ceux qui jouent aux vierges effarouchées lorsqu’on leur rappelle ce fait.
Le livre est en vente à Rs 500 à Le Trèfle et à la Société de l’Histoire de l’Ile Maurice à Curepipe et chez Bookcourt. L’auteur est joignable par e-mail sur tamarin98@yahoo.com.

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