MORONDAVA : Dans l’allée des baobabs au crépuscule

L’image fait peut-être cliché. Mais le spectacle du soleil couchant derrière les grands arbres mythiques de Morondava vaut amplement les 640 km parcourus depuis Antananarivo et la traversée du sentier inondé de l’allée des baobabs.
À gauche, le soleil arrive bientôt à la ligne d’horizon teintant le ciel d’un orange vif. À droite, pleine au trois-quarts, la lune gagne en éclat dans cette partie du ciel qui est encore bleu. Impassible au duel que se livrent les astres, les fiers baobabs de Morondava restent majestueux dans la lumière changeante du crépuscule qui les enrobe de différentes couleurs.
C’est l’une des images les plus utilisées pour illustrer l’exotisme et le charme malgaches. Durant la haute saison, des visiteurs du monde entier empruntent cette allée décrétée patrimoine mondial de l’UNESCO. C’est ce qui est indiqué à l’entrée du chemin boueux se situant à droite de la RN 35 quelque 640 km d’Antananarivo vers l’ouest.
En cette période des pluies, les véhicules n’y pénètrent que rarement. Les marécages et rivières situés à côté débordant sur le sentier où l’eau monte parfois au dessus des genoux. Il faut donc y aller à pied et lentement. Pas trop cependant pour ne pas rater le spectacle pendant que la nuit s’approche.
On observe ici différentes espèces de baobabs. Il en existe huit à travers le monde. Six d’entre elles sont spécifiques à Madagascar. Poussant au bord de l’allée ou plus loin à l’intérieur des marécages, les Reniala conservent ce caractère sacré qui fait d’eux les “Mères de la forêt.” En ce moment, puisque les pluies sont abondantes les grands arbres ont retrouvé leurs feuilles.
Une vingtaine de kilomètres plus à l’ouest, Morondava observe le soleil se coucher dans le canal du Mozambique. L’Afrique est de l’autre côté de l’horizon. Proche du tamarin, le jus de baobab est l’une des spécialités servies dans les restaurants de la ville où les fruits de mer sont incontournables. La population de cette ville vit du commerce, du tourisme et de la pêche. Tôt le matin, d’ailleurs, femmes, hommes et enfants sont déjà sur ses plages blanches pour tirer les filets ou pour pousser les pirogues traditionnelles vers la mer.
Dans l’allée, une fillette accourt dans la boue pour tenter de vendre un jeune baobab à 5000 Ar.  Devant les cases traditionnelles, les familles se réunissent autour des foyers de feu de bois où le riz cuit dans les marmites en aluminium.
La nuit est tombée sur l’allée des baobabs. Madagascar se prépare déjà pour un autre jour.

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