RENCONTRE VASU APPANNA : « Maurice a un important potentiel énergétique à exploiter… »

Le Dr Vasu Appanna, professeur de biochimie à l’université de Laurentian, Canada, depuis 2010, a fait bénéficier de son expertise et son apport scientifique à de nombreux pays, dont La France, la Chine, le Vietnam, la Russie, à travers divers projets financés. Il est d’avis que Maurice a beaucoup de potentiel énergétique, mais pas bien exploité et qu’après l’industrie de la canne, l’île gagnerait à exploiter l’océan. Les algues sont, selon lui, une ressource marine à exploiter pour développer durablement le pays. Les microalgues constituant une biomasse importante : Oméga 3 et biocarburant. L’avenir énergétique, on le sait, réside dans le biodiesel renouvelable.
Vasu Appanna, pour ceux qui ne le connaissent pas, est né à Poudre-Hamlet, Maurice. Il a quitté l’île en 1979 pour entamer des études doctorales en biochimie, d’abord au Pays de Galles et ensuite à l’université de Waterloo au Canada. Il a auparavant fait des études à Bombay où il a obtenu un BSC. Ses domaines de compétence concernent la biochimie médicale, la toxicologie, le métabolisme, etc. Il est aussi l’auteur de nombreuses publications, documents, sources d’information que l`on peut consulter sur son site (vappanna.laurentien.ca), fait partie de nombreuses organisations et siège sur différents Boards, dont Applied Medical Research Institute of Canada, AMRIC. On sollicite son expertise dans le monde entier pour son approche biochimique. Vasu Appanna est aussi concerné par les problèmes de l’écologie, de la commercialisation de la recherche scientifique. Il est pour une approche rationnelle, symbiose du développement économique, du développement durable et de l’évolution des sciences du vivant vers l’appliqué. Lors de notre rencontre à Flic-en-Flac, le professeur Vasu Appanna (en vacances à Maurice) parle de manière appuyée sur les méthodes de la biochimie (tout ce qui touche aux sciences du vivant). Ses travaux portent notamment sur la chimie des métaux, dont l’or, le nickel et le rôle qu’ils jouent dans la vie cellulaire.
L’originalité de son approche en sciences se situe à deux niveaux : l`extraction des métaux de minerais, le contrôle de la pollution. Il se concentre sur l`énergie des métaux comme ressources énergétiques sous l`action des bactéries (cultiver des bactéries pour produire de l`éthanol, du biodiesel, entre autres). Il a un projet d`extraction de métaux en phase de commercialisation au Canada et en Inde. L’autre aspect de ses recherches concerne l’impact de l`environnement (pollution provenant des usines, des pesticides) sur la santé et notamment les maladies neurologiques, hépatiques, cardiovasculaires, l’obésité. Il parle aussi des cellules souches, comment les transformer en cellules adultes pour créer des organes biologiques qu`on pourra servir comme organes de remplacement. Ces cellules souches aident à guérir certaines maladies et régénérer le foie, par exemple (regenerative medecine). Le travail de Vasu Appanna comprend deux volets : écologique et industriel. La question est, comment développer des produits économiques, avec un impact neutre sur l’environnement. On peut, par exemple, utiliser des bactéries pour produire de l’énergie.
Concernant Maurice, Vasu Appana déclare que l’île recèle des trésors dans l’océan. L’algue est, par exemple, une ressource marine peu étudiée ; elle offre pourtant des potentialités de développement économique et de développement durable dans la zone tropicale. L`huile d’algue représente une substitution aux énergies fossiles. On peut développer de nouveaux carburants biodiesel algaux. Des biocarburants, comme l’éthanol de 2e génération, destiné aux moteurs à essence, est produit par des procédés biochimiques.
Voilà un Mauricien qui présente une approche intéressante de l’algoculture et dont la mission principale est de mieux comprendre l`organisme humain, les maladies relevant de son domaine d`expertise. On ne peut que saluer ses recherches en propositions alternatives, sa volonté d`apporter des solutions innovantes et de participer au transfert des connaissances dans son île.

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