RÉSERVE NATURELLE LE CABINET: La barricade des Sept Cascades

Juchée sur les flancs des Sept Cascades, la réserve naturelle Le Cabinet abrite une riche végétation sur environ 17,3 hectares. Sa canopée fermée lui a permis de conserver des bijoux insoupçonnés du patrimoine indigène du pays. On y retrouve des espèces rares comme le Psidia caractae, qui est endémique à l’endroit.
Le Cabinet fait partie des sept réserves naturelles du pays, qui sont protégées par des lois spécifiques. Ce statut lui a permis de conserver ses richesses, en grande partie parce que le public n’y a pas accès. Selon Reza Ramjaun, forestier, cette forêt est en bonne santé. “Vous pouvez voir une matière verdâtre sur certains arbres : il s’agit du lichen, que l’on connaît aussi sous le nom de barbe à papa. C’est un organisme inoffensif pour les arbres et qui est signe que la forêt est en très bonne santé.” Il faut savoir que le Cabinet est une forêt subhumide et est propice à la survie de quelques espèces spécifiques comme la famille des bois d’ébène et des bois d’olive.
Forêt subhumide.
De loin, on constate que la forêt a une canopée fermée. Les rayons du soleil ne la pénètrent pas suffisamment pour que certaines espèces nuisibles comme la goyave puissent se multiplier librement. Cela dit, il y en a pourtant, et leur menace est prise au sérieux. Les forestiers se font un devoir de contrôler leur prolifération par diverses techniques. “Lorsque nous nettoyons la forêt pour enlever les espèces nuisibles, nous ne pouvons pas simplement tout raser sur notre passage, car souvent, la régénération naturelle s’opère. Les rayons de soleil qui arrivent à traverser la canopée fermée sont une aubaine pour les plantules qui poussent parmi les espèces nuisibles. Nous devons ainsi les identifier et ne surtout pas les écraser”, souligne Reza Ramjaun.
Endémicité.
La reine des lieux se nomme Psidia caractae. Il y a deux ans, il ne restait plus qu’un seul spécimen connu dans la nature, non loin de la réserve naturelle, après que les deux autres plantes qui étaient à côté d’elle eurent péri. Grâce au travail des services des Bois et Forêts, l’espèce a pu être sauvée de l’extinction. “Nous avons effectué beaucoup d’essais pour voir quelle serait la meilleure méthode pour sa prolifération. Nous avons pris des boutures dans un premier temps, et grâce aux plantes que nous avons pu régénérer, nous avons pu avoir des graines et ainsi des plantules que nous avons fait pousser dans notre pépinière”, confie Reza Ramjaun.
Aujourd’hui, une centaine de ces plantes sont disponibles et attendent d’être emmenées en forêt, alors qu’une vingtaine a déjà élu domicile dans la réserve naturelle du Cabinet. Le Psidia caractae est endémique à Le Cabinet : il ne peut être trouvé nulle part dans le monde, sauf à cet endroit précis.
Refuge.
Outre cette espèce rare, Le Cabinet sert aussi d’habitat à de nombreuses espèces indigènes. Le bois de nattes grandes feuilles et le bois de nattes petites feuilles ne passent pas inaperçus. Ils survivent en paix aux côtés des tacamacas, des bois de boeuf ou encore des fandamanes.
Le Cabinet est également un refuge pour des espèces d’oiseaux indigènes comme le pic-pic mauricien et le black bulbul. La proximité de la réserve des Sept Cascades fait d’elle un lieu unique qui, sans protection, aurait risqué de perdre ses perles rares.

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