SIDDICK NUCKCHEDDY : Le sel en pastel

Siddick Nuckcheddy a organisé sa huitième exposition en solo la semaine dernière à la galerie Ilha Do Cirne, Pointe aux Canonniers. Intitulée Sels au monde, l’exposition réunit une trentaine de tableaux qui rendent hommage à la production de sel, patrimoine mauricien appelé à disparaître.
Depuis quelques années, l’artiste peintre Siddick Nuckcheddy se fait un devoir de rendre hommage au patrimoine local. Les camions Bedford, les vieilles maisons de Port-Louis, les usines sucrières sont quelques-uns des thèmes qu’il a déjà visités. Sels au monde s’inscrit dans cette démarche.
À travers une trentaine de tableaux exposés à la galerie Ilha Do Cirne à Pointe aux Canonniers, on découvre le dur labeur des maîtres de marais salants et la beauté de la production traditionnelle de sel, qui fait partie de notre patrimoine et qui est appelé à disparaître, selon toute vraisemblance. “Sels au monde est un jeu de mots pour faire comprendre qu’on a délaissé ce secteur avec la fermeture des salines. Beaucoup de personnes ont perdu leur emploi. En quelque sorte, je contribue à la mémoire de ce patrimoine de Maurice”, confie l’artiste peintre.
Fidèle à son habitude, l’artiste a utilisé le pastel pour ses oeuvres, sur lesquelles il travaille depuis environ un an. “Je suis allé sur place à Tamarin pour m’inspirer du décor et du paysage. Les personnages, je les ai imaginés en train de travailler le sel. Je voulais que l’exposition montre les travailleurs en plein labeur. Mais il y a aussi quelques tableaux sur le paysage et le magnifique panorama, avec la montagne en arrière-plan”, précise Siddick Nuckcheddy.
Le peintre veut sensibiliser sur le besoin de conserver notre patrimoine qui, selon lui, est de plus en plus négligé. “Nous sommes supposés préserver notre patrimoine, mais j’ai l’impression qu’on n’y prête pas beaucoup d’attention. Quand j’ai commencé à peindre ces tableaux, je ne savais pas encore que les salines allaient fermer. On ne doit pas négliger l’aspect sanitaire. Il me semble que le sel que nous importons de Chine provient des mines et non de la mer. Les salines de Tamarin font partie de notre patrimoine. On y est attaché.”

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