Tendance alimentaire et environnement : Devenir végan à tout prix! 

Avez-vous déjà entendu parler de shampoing végan ? Depuis quelque temps, les produits végans en tous genres, de provenance non-animale, ont fait leur apparition sur les étagères de plusieurs supermarchés de l’île. Nous dirigeons-nous réellement vers un éveil de conscience collective à la cause animale, et à un besoin de nous maintenir en bonne santé, ou alors le véganisme serait-il plutôt devenu une sorte de poule aux œufs d’or, un “trend” qui vend ?

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Samedi. On est dans un grand supermarché de l’île. Il y a quelques années, il serait tout à fait anodin de voir des produits végans en vente sur les rayons et pourtant en 2019, ces produits sont disponibles au grand public et à des prix plutôt abordables. Une sorte de démocratisation du véganisme, qui a longtemps été assimilé à une petite poignée de personnes au régime alimentaire très strict. Des individus ne consommant ni viande ni poisson, fromage ou… miel, souvent dépeints comme des activistes prêts à tout pour libérer des animaux en cage ou pour saccager une charcuterie. Une image pourtant loin de la réalité, nous confie Géraldine Chlubna, gérante de Eat With Fingers, premier restaurant 100% végan à Maurice.

Géraldine Chlubna, gérante de Eat With Fingers

“Lorsque nous sommes arrivés, mon mari et moi, à Maurice, il y a trois ans, il n’y avait pas de produits végans dans les supermarchés”, nous confie-t-elle. Le couple végan a ainsi décidé d’importer ce concept, déjà présent à Maurice, en ouvrant son restaurant à Grand-Baie il y a deux ans. Depuis, plusieurs boutiques ont suivi le trend. Un boom dans le milieu végan local. “Il est vrai que notre clientèle est composée à 95% d’expatriés, mais nous essayons aussi de toucher plus de consommateurs locaux. D’ailleurs, il existe beaucoup de Mauriciens végans.” En effet, il n’y a qu’à voir sur les réseaux sociaux, où ces derniers se réunissent pour parler d’activisme mais aussi pour se partager des recettes, de bonnes affaires et de bonnes adresses.

Un nouveau marché niche

“Il n’y a pas beaucoup d’options pour les végans au restaurant; il y a certes le menu végétarien, mais ce sont deux choses différentes. Mais ça arrive et certains restaurants proposent désorm ais des plats entièrement végans”, explique-t-elle. En effet, si le végétarien peut éventuellement consommer du fromage ou du paneer, les végans eux ne le peuvent pas. Idem pour le miel. Face à ces restrictions alimentaires et une éthique solide, les végans rivalisent d’idées pour créer des plats équilibrés et sains en utilisant des produits frais. Et face à cette demande crescendo, les suppléants ont répondu présent, d’où la présence de produits végans en grandes surfaces. Ils y ont vu un marché niche qui n’est pas prêt de s’effriter.

“La demande augmente certainement. De nos jours, les clients sont plus informés à travers les réseaux sociaux et suivent les dernières tendances. Mais il y a aussi cette prise de conscience et cette mobilisation auprès des jeunes, par exemple, la cruauté faite aux animaux. Ils sont d’autant plus engagés à modifier leur style de vie”, indique-t-on du côté de Super U, qui propose un plus grands rayons bio et végan. Mens sana in corpore sano, dit l’adage. Cet engouement du Mauricien de manger végan, serait-il donc signe d’une prise de conscience écologique ? C’est du moins ce qu’en pensent les commerciaux qui avancent que “c’est un marché qui se développe surtout auprès de jeunes.”

Toutefois, au-delà de cet éveil de conscience collectif sur l’écologie, le bien-être et la santé, et autres, il y a un tout autre aspect qui fait tache. “Il y a en effet ce côté trendy et certaines personnes se disent être véganes sans vraiment épouser les valeurs qui en découlent”, avoue Géraldine Chlubna.

Végétarien, végan ou végétalien ?

Selon le journal français en ligne LCI, le végan se définit comme “quelqu’un qui va manger végétalien – mais aussi un mode de vie, une philosophie et un mouvement social et politique. C’est une personne qui va essayer autant que possible de bannir les produits d’origine animale dans tous les domaines (vêtements, cosmétiques…) ou toutes pratiques basées sur l’exploitation et la cruauté envers les animaux (zoos, cirques, corrida, etc.).”

Le végétalien lui est “une personne qui va manger de tout sauf de la chair animale ou tout autre aliment d’origine animale, que ce soit les produits laitiers, les œufs ou encore le miel. C’est purement alimentaire, il n’y a aucune conviction d’ordre éthique, à la différence du véganisme qui ne se limite pas à l’assiette. Cela peut être pour des raisons de santé, en cas d’allergies alimentaires, par exemple.”

Finalement, le végétarien mangera de tout sauf de la chair animale. “Autrement dit : pas de viande, pas de poisson , pas de crustacés, gélatine et fromage avec présure (une partie de l’estomac du veau dont on se sert pour faire coaguler le lait dans certains fromages). Parmi eux, on trouve également les lacto-végétariens, qui mangent de tout sauf de la chair animale et des œufs. Ou encore, les ovo-végétarien, qui consomment de tout sauf la chair animale et les produits laitiers.”

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