VÉRONIQUE ZUËL-BUNGAROO: La prima dona mauricienne

A partir de la semaine prochaine les amateurs de musique lyrique auront la possibilité d’aller applaudir la première chanteuse mauricienne à interpréter La Traviata de Verdi. Produit par Opéra Mauritius, dirigée par Paul Olsen, cette Traviata — située dans les années folles — sera orchestrée par Martin Wettges et interprétée par Véronique Zuël-Bungaroo. Voici le portrait de notre prima dona mauricienne.
Au départ, Véronique Zuël voulait devenir une actrice de cinéma et imitait devant sa glace Audrey Hepburn. Puis, après avoir vu un ballet dans l’opérette l’Auberge du cheval blanc, au théâtre de Port-Louis, elle décide de devenir danseuse. Elle commence par suivre des cours de ballet classique avec Jane David, puis fait du moderne avec Val Cheung Chak, Sylvio Chan et Patrick Athaw. Comme toutes les jeunes filles de son âge, a-t-elle commencé à danser, danser en suivant des cours après les heures de classe ? La prima donna sort un peu ses griffes : « Je n’ai jamais dansé, dansé ou chanté, chanté, parce que quand je décide de faire une chose, je m’applique à bien le faire. L’amateurisme, c’est bien, mais le perfectionnisme, c’est mieux. Je crois que j’ai toujours eu le sens du travail bien fait et je l’ai développé au fur et à mesure. » Bien qu’elle ait beaucoup écouté la radio, c’est la danse qui va la mener vers le chant classique. « On peut dire que c’est à travers la danse, qui m’a appris le sens de l’harmonie mais aussi de la discipline, qui m’a été très utile par la suite, que je suis arrivée au chant. J’ai commencé par chanter dans la chorale du collège où on a découvert que j’avais une voix. Philippe Oh San et Lucie Némorin m’ont appris que j’avais plus de dispositions pour le chant classique que pour la danse. Ils m’ont surtout appris qu’une voix, ça se travaille, ça se développe et m’ont incité à aller étudier le chant à l’étranger. » Véronique décide donc de suivre cette voie indiquée et se rend en Australie pour commencer des études de chant classique. Elle y reste quelques temps avant d’aller les poursuivre en Grande-Bretagne, pour des raisons pratiques. A Londres, elle décroche une bourse qui lui permet de payer ses cours privés tout en participant à des spectacles d’été. « Je suis devenue l’élève de Mrs Ramsey, une Ecossaise assez sévère, chez qui j’ai habité et qui fait partie des gens qui m’ont poussé à aller de l’avant et ont cru en moi, plus que moi-même. Elle m’a imposée une discipline à tous les niveaux — même concernant mon alimentation — qui, sur le coup, m’irritait. Mais après, j’ai compris que cela faisait partie de l’ensemble de choses que l’on doit maîtriser si l’on veut bien chanter. » Tout en suivant les cours de Mrs Ramsey, Véronique Zuël participe à quelques grosses productions des pièces du répertoire lyrique dans des compagnies itinérantes. Elle chante de petits rôles dans la Carmen de Bizet, La Bohême de Verdi et Les Noces de Figaro de Mozart. Sa performance comme doublure d’un rôle dans cette dernière pièce est remarquée et on commence à lui confier des rôles de plus en plus importants.
 

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