ZIAD PEERBUX: Slam, âme et flamme

Il a permis à des jeunes de remporter le Grand Slam International. Ce passage des Mauriciens à Paris en 2011 n’est pas passé inaperçu et aura ouvert pas mal de portes. Ziad Peerbux est un enseignant qui utilise le slam comme outil pédagogique. Une autre manière d’aborder l’enseignement, notamment par l’intermédiaire d’un certain Slam Man.
Un prof de langues qui puise ses cours dans les aventures d’Astérix et Obélix, Tintin ou dans Hiro de Soprano ne peut qu’intéresser. Cet enseignant pas comme les autres a coaché l’équipe du collège SSS Palma qui a remporté le Grand Slam International à Paris en juin 2011.
Ziad Peerbux a tissé des liens avec ces jeunes et leur a transmis sa passion pour une poésie vivante qui permet de communiquer de façon vive avec un public et de passer des messages et des idées. L’enseignant souligne que plusieurs personnes slament pour se découvrir à travers les libertés offertes hors compétition.
Conseils.
“Je n’aime pas montrer de la déprime dans mes slams. Le monde est assez en déprime; si je peux amener un moment de bonheur, alors pourquoi ne pas le faire ?” Ziad Peerbux coache maintenant des jeunes du Collège du Saint Esprit de Rivière Noire et leur prodigue des conseils en vue des préliminaires nationaux de slam, prévus vers la fin de mai. Un concours organisé par le ministère des Arts et de la Culture, avec la participation d’un comité de poètes, dont notre interlocuteur est le coordinateur.
Ziad Peerbux est issu d’une famille humble. Il a obtenu une bourse au sortir du CPE, qui lui a permis d’entreprendre des études secondaires au Bocage. Après le bac international, qui favorise l’académique et l’artistique, il décroche une nouvelle bourse et s’envole pour l’Angleterre pour rejoindre le Goldsmiths College. Dans cette institution, l’on invite les étudiants à se projeter face à un public. La filière choisit par Ziad s’intitule European languages, Culture and Society. Il se spécialise en français, en espagnol et en anglais.
Riche vécu.
Il passe huit années en Angleterre, au cours desquelles le slam est venu à lui. Après les études, Ziad exerce comme prof et traverse la Manche ponctuellement afin de poursuivre dans le même créneau professionnel à l’American School of Paris.
Un riche vécu engrangé à seulement trente ans. “J’ai passé huit ans de ma vie à l’étranger. Je suis revenu à Maurice parce que la famille me manquait et parce que l’île Maurice me manquait. Pour découvrir également les différentes facettes de la pédagogie.”
Depuis 2007, Monsieur Peerbux a enseigné au Bocage, puis à SSS Palma. Il exerce à présent au Collège Saint Esprit de Rivière Noire.
Hommage.
Le slam comme outil pédagogique ? Ziad Peerbux dit que cela marche, et que ce serait une réponse pédagogique pour ceux qui ne parviennent pas à concilier alphabétisation et connaissance générale. Avec un slam, l’étudiant est transporté d’un thème à un autre de manière ludique et instructive. “Des personnes prennent contact avec moi pour développer des manuels scolaires avec du slam. Elles sentent que jeunes et enseignants s’intéressent à une expression orale totalement différente.” Il déclame aussitôt les paroles de Slam Man (voir paroles plus loin). Un slam qui interpelle et convie à vivre l’aventure des mots.
Mais qui est donc ce Slam Man ? Ziad répond que c’est avant tout un hommage à tous les poètes qui montent sur scène pour que le slam ne s’éteigne pas. À chacun de trouver le Slam Man ou la Slam Woman qui est en lui ou en elle. “Slam Man, c’est quelqu’un qui ne lâche jamais, qui n’abandonne jamais. C’est quelqu’un qui croit dans l’optimisme et qui se bat pour un monde meilleur. C’est quelqu’un qui n’a pas peur de dire ce qu’il ressent et qui arrive à admettre qu’il fait des fautes. Il accepte les critiques constructives et prend du recul pour observer. Ça, c’est Slam Man !”
Long-métrage.
Ziad Peerbux nous apprend qu’un projet est en négociation pour que les aventures du slam soient éditées en bande dessinée. Slam Man sera un des protagonistes du projet, qui sera réalisé soit par Larousse soit par Hachette. C’est à celui qui proposera la meilleure offre, non pas à Ziad Peerbux, mais pour soutenir le slam à Maurice, souligne notre interlocuteur. Il va sans dire que le passage des Mauriciens au Grand Slam International à Paris n’est pas passé inaperçu et aura ouvert pas mal de portes, dont l’éventualité d’un long-métrage sur le slam.
Pourquoi une si grande implication dans le slam ? “Parce qu’on ne vit qu’une seule fois ! Tous les grands auteurs et tous les grands artistes ont un patrimoine. J’ai envie de créer mon patrimoine. Je souhaite de tout coeur remporter la Coupe du monde de poésie (les Wordlympics) et suis en train de former mon équipe pour qu’on puisse bien slamer en anglais et jouer sur toutes les intonations. Et surtout pour que le slam apporte une nouvelle dimension dans la pédagogie dans les écoles. Pourquoi je m’implique tant ? Parce que j’aime ça !”

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