Opération-séduction de Pravind Jugnauth ciblant le 3e âge ce matin avec les célébrations de l’International Day of Older Persons
- Forcing des Front Runners du MSM, dont le tandem Padayachy/Jagutpal au No 13, dans leurs circonscriptions avec pour mot d’ordre « pou fer drin ek pou refer sime »
A Jour J-16 de la reprise des travaux de l’Assemblée et à cinq semaines de l’entame de la cinquième année du mandat de la présente législature, la température sur l’échiquier politique montera d’un cran. Certes depuis quelques semaines déjà, l’agitation politique montait crescendo. Mais aujourd’hui, avec le Premier ministre et leader du MSM, Pravind Jugnauth, en première ligne pour des célébrations officielles de l’International Day of Older Persons au Swami Vivekananda. International Convention Centre, un tournant au calendrier politique sera abordé. Probablement, sans pour autant constituer le coup d’envoi officiel de la prochaine campagne électorale. A coup sûr, lors de son intervention devant l’assistance réunie ce matin, Pravind Jugnauth, se fera un devoir de souligner que le présent gouvernement terminera la cinquième année du mandat obtenu des urnes le 7 novembre 2019. Mais sur le terrain, le Mood se conjuguera désormais aux élections générales.
Deux développements, et les deux échappant au contrôle et aux prérogatives constitutionnelles du Premier ministre, au sujet de la dissolution de l’Assemblée nationale et de la publication des Writs of Elections, sont à suivre.
D’abord, le Judicial Committee of the Privy Council devra rendre publics les attendus de son jugement sur la pétition, logée par le candidat battu Suren Dayal, contestant l’élection de Pravind Jugnauth, Leela Devi Dookun-Luchoomun, et Yogida Sawmynaden à Quartier-Militaire/Moka (No 8). A la fin de la semaine écoulée, aucune indication n’a transpiré de cette instance à Londres quant à la date de ce jugement, dont les conclusions et observations devront être déterminantes pour les prochaines échéances du calendrier politique, voire électoral.
L’autre facteur, susceptible d’influer sur la prochaine séquence de l’agenda du Governement Business se résume à l’accord en discussions entre Port-Louis et Londres au sujet des Chagos. Outre la dimension de la souveraineté territoriale et la conclusion du processus de décolonisation, un volet financier conséquent, avec la proposition de bail de 99 ans de la base de Diego-Garcia aux Américains, vient se greffer à l’adéquation politico-diplomatique.(voir texte plus loin).
Le montant du loyer devant être payé par les Américains pour la base de Diego-Garcia devra améliorer nettement la marge de manoeuvre du Grand Argentier pour assurer le financement de la politique Labous doux du gouvernement. Lors d’une récente Private Notice Questiion, le leader de l’oppostion, Xavier-Luc Duval, avait tenté d’attirer le gouvernement dans le débat du montant de la compensation. Mais force est de constater qu’en l’absence de tout accord anglo-mauricien sur les Chagos, cette question relève d’un Neither Here Nor Here.
Mais ce qui est sûr, c’est que Pravind Jugnauth s’attaquera dès ce matin à la mise à exécution de sa Three-Limb Strategy en vue des prochaines élections générales, soit rassurer l’électorat du troisième âge, représentant une Bank Vote de quelque 235 000 à travers l’île, soit potentiellement un électeur sur quatre, galvaniser la jeunesse autour de lui et convaincre l’électorat féminin, littéralement un vote sur deux aux législatives, du soutien du gouvernement.
Les apparatchiks, opérant au Sun Trust, accréditent cette option à trois niveaux, croyant pouvoir renverser la vapeur de la tendance du No 4 au No 14 sur le terrain. A constater le niveau de préparation engagée, hier, dans l’enceinte de la Swami Vivekananda International Convention Centre à Pailles et la mobilisation à travers les multiples clubs de troisième âges, enregistrés auprès du ministère de la Sécurité sociale, tout indique que rien n’est laissé au hasard pour ce rendez-vous, susceptible de se transformer en une Trump Card aux mains du gouvernement.
L’intérieur de la Swami Vivekananda International Convention Centre a complètement changé de configuration avec l’aménagement de rangées additionnelles de Sez Mariyaz, soigneusement habillées de blanc. Comme l’a constaté Week-End à la mi-journée. Il y a encore des multiples rangées des mêmes chaises louées installées dans le Lobby, transformé en annexe pour permettre aux membres des clubs du troisième âge, ne pouvant avoir accès à la salle principale de suivre le déroulement des manifestations marquant la Journée Internationale sur écrans géants.
Plus d’une centaine de fonctionnaires, notamment de la Sécurité Sociale, la Parent Ministry, ont été déployés pour la mise en place physique des lieux mais aussi pour préparer les présents à être offerts aux invités du jour dans des sacs spécialement conçus. Tout semble être réglé comme du papier à musique jusqu’à l’intervention du Premier ministre de ce matin aux aînés. Avec pour planche de salut la révision annoncée de la pension de vieillesse à Rs 13 500 d’ici la fin de ce présent mandat.
Encore faudra-t-il s’étonner de voir des membres du troisième âge débarquant dans la cour du Swami Vivekananda International Convention Centre arborant des T-Shirts de couleur orange avec le slogan En Avant avec Pravind, laissant planer dans l’air un parfum de campagne électorale. Des plus futés maintiennent que des commandes ont été passées à des contracteurs attitrés pour quelque 5 000 T-Shirts à cette occasion.
En marge de ce rassemblement majeur, le mot d’ordre du Sun Trust est d’occuper chaque pouce du terrain politique, assurant une visibilité pour contrer l’opposition PTr/MMM/PMSD. Hier matin, le Premier ministre avait participé à une marche entre L’Espérance Village Hall et Camp-Thorel (voir texte plus loin). Une fois, les contraintes liées à des célébrations religieuses enlevées, les sorties politiques des membres du gouvernement devront se multiplier, surtout avec la prochaine rentrée parlementaire.
Ainsi, au Sud, notamment dans la circonscription de Rivière-des-Anguilles/Souillac (No 13), les ministres Renganaden Padayachy et Kailesh Jagutpal, se sont mis à battre le fer quand il est chaud. Hier, profitant du programme élaboré à l’occasion du World Heart Day, ces deux ministres du No 13 se sont donnés à fond pour renouer et entrenir les contacts avec leurs sympathisants.
Et pour cause! Le tandem Padayachy/Jagutpal s’est fixé pour mission d’insuffler un nouvel élan dans cette partie de l’ile avec un MSM Regional Meeting annoncé pour mercredi au Mohith Hall à Grand’Bois. Ce rassemblement devra être une réponse aux détracteurs Intra-Sun Trust de ces deux ministres du MSM, donnés à un certain moment comme étant susceptibles d’émigrer vers d’autres circonscriptions, notamment Renganaden Padayachy à Quartier-Militaire/Moka (No 8) aux cotés du Premier ministre. Ou encore un autre médecin se substituant à Kailesh Jagutpal au No 13.
En ce début de semaine, ces deux ministres, accompagnés d’éléments affectés à des organismes para-publics, avec des listes de postes vacants, comptent ratisser large dans une tentative de donner la réplique à l’opposition parlementaire et maintenir le tempo après la Journée Internationale des personnes âgées.
Dans d’autres circonscriptions de l’île, comme à Curepipe/Midlands (No 17) ou à Tranquebar, (Port-Louis), le MSM assure sa présence à travers l’opération Nou Pou Fer Drin! Nou Refer Sime. Le nouveau Parliamentary Private Secetary des hauts des Paines-Wilhems, Kenny Dhunoo, qui se permet de malmener verbalement ses interlocuteurs, fait cavalier seul sur le terrain. Comme c’est le cas lors de cette Site Visit à Camp-Bombaye en fin de semaine.
A la route Crémation, Tranquebar, il était question de travaux d’urgence au terrain de football, aux gradins, aux vestiaires de même qu’au crématoire de la localité.
C’est vrai qu’à ce jour, le Premier ministre, qui détient les prérogatives de procéder à la dissolution de l’Assemblée nationale pour rappeler le pays aux urnes, n’a nullement levé le petit doigt à cet effetet donné aucun signe tangible dans ce sens. Mais l’air du temps se met déjà aux législatives…
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Souveraineté et Resettlement
Lobbying d’Olivier Bancoult sur les Chagos aux États-Unis
- Le leader du GRC: « My message on behalf of my people is to ask the US Government, the Biden administration, to apologize for what they did to our people »
Avec le premier anniversaire de l’ouverture des consultations entre Londres et Port-Louis sur le retour de l’archipel des Chagos à Maurice, dans un mois, la pression s’accentue sur les États-Unis. Jusqu’ici, Washington s’était conforté dans le rôle de Ponce Pilate en renvoyant les demandes de Maurice au Royaume-Uni. Toutefois, avec les négociations anglo-mauriciennes, ayant évolué, avec des indications de plus en plus persistantes qu’une déclaration formelle conjointe sur les Chagos pourrait intervenir d’un moment à l’autre, Olivier Bancoult, leader du Groupement des Réfugiés des Chagos, est allé porter le dossier devant la grille de la Maison-Blanche.
Profitant d’un déplacement à Washington D.C. pour la présentation du livre intitulé The Last Colony in Africa, écrit par Philippe Sands, K.C., sur le calvaire des Chagossiens depuis leur exil forcé il y a un demi-siècle, il s’est engagé dans une campagne de lobbying auprès de la classe des décideurs politiques américains et dans une série d’entretiens de presse pour remettre les Chagos High on the Political and Diplomatic Agenda.
« Inching toward a Biden Apology on Diego Garcia »
D’ailleurs, faisant état de cette tournée d’Olivier Bancoult, Politico, publication américaine, spécialisée dans l’information politique, est allée jusqu’à évoquer la possibilité que l’Adminisrtation américaine, et en particulier le président des États-Unis, Joe Biden, présentent leurs excuses aux Chagossiens pour tout le préjudice, qui leur a été causé dans leur intégrité en tant que peuple. « Inching toward a Biden Apology on Diego Garcia », lance cette publication sur la toile dans la nuit de vendredi à samedi.
La présente tournée américaine d’Olivier Bancioult, fait suite à l’intervention du Premier ministre, Pravind Jugnauth, à la tribune des Nations unies, avec tout un volet consacré au retour des Mauriciens, surtout ceux d’origine chagossienne, dans l’archipel. Les observateurs politiques aguerris à Maurice s’accordent à dire qu’une étape décisive sur les Chagos d’ici la fin de cette année pourrait générer des Bearings politiques majeurs sur le plan local.
Toutefois, une dernière indication officielle pourrait faire surface à la lumière d’une prochaine rencontre entre les délégations du Royaume-Uni et de Maurice, devant se dérouler ces jours-ci. Mais que ce soit du côté de Port-Louis ou de Londres, aucun détail n’est forthcoming à ce jour. D’ailleurs, le communiqué du conseil des ministres de vendredi, faisant état du déplacement du Premier minisre à New-York et à Londres, n’assure que le service minimum comme suit:
« On the Chagos issue, the Prime Minister expressed the determination of Mauritius to resettle Mauritian citizens, particularly those of Chagossian origin, on the archipelago. He expressed the hope for successful negotiations with UK to facilitate the complete decolonisation of the Republic of Mauritius and urged the international community to support the creation of a Marine Protected Area around the Chagos Archipelago. »
Par contre, Olivier Bancoult n’y est pas allé de main-morte même s’il se garde pour des raisons évidentes de ne pas révéler l’identité de ses interlocuteurs On the Capitol Hill. En tout cas, c’est ce que mande la dépêche de Poltivo en date de vendredi, soit » But this week, Bancoult and other advocates secured Capitol Hill, meeting with lawmakers — including senators on the Foreign Relations and Armed Services committees and in the Congressional Black Caucus — sympathetic to Chagossians’ cause. He and others declined to name the lawmakers they’ve met with. »
Des milieux avertis aux États-Unis avancent que l’état des échanges entre Maurice et le Royaume-Uni constitue « an opening for the Biden administration to show its investment in the region by formally apologizing for the United States’ role in the forced removal. » La thèse épousée par Olivier Bancoult se résume à “If you commit something wrong to other people, find a solution. »
Toutefois, Politico note que du côté de l’Administration américaine, il n’y a aucun changement notable à ce jour dans la mesure où « the State Department called the expulsion regrettable in a statement to NatSec Daily, the same wording used in the past when asked about the matter. State deferred the subject of negotiations to the United Kingdom, which maintains sovereignty over the islands. »
Everyone has a right to live on his birthplace
Par contre, dans une interview diffusée aux États-Unis, Olivier Bancoult, répondant à l’ultime question du journaliste Ari Shapiro de la National Public Radio (NPR), a été des plus catégoriques: « I personally am very hopeful on that. I say that next year Chagossian will be on Chagos because, based upon the Universal Declaration of Human Rights, we say that everyone has a right to live on his birthplace. »
Auparavant, le leader du Groupement des Réfugés des Chagos n’a pas pris des gants avec les décideurs politiques américains, et en particulier le président démocrate Joe Biden. » My message on behalf of my people is to ask the US government, the Biden administration, to apology for what they did to our people. » déclare-t-il.
Rebondissant suit la prochaine du journaliste à l’effet si des excuses de Washington suffiront, Olivier Bancoult rajoutera avec force: « not only that. We think also about reparation because what we had suffered, you know – they don’t have a price for that. It’s something that happened to 3,000 people. And even one-third of Diego Garcia was used for US military base where two-third was unoccupied. Even there, they forced people to remove from the place, to uproot from their place and to go living in exile, mostly in Mauritius, in Seychelles and elsewhere. »
Olivier Bancoult s’appesentira sur des pratiques de discrimination, allant jusqu’à l’apartheid, des Américains à l’encontre des Chagossiens lors de l’embauche de la main-d’oeuvre pour la base militaire et nucléaire de Diego-Garcia. Il révélera qu’en neuf occasions, il avait personellement soumis sa candidature pour se faire recruter. Mais ce fut en vain. Aussi paradoxal que cela puisse paraître « because of my birthplace. »
Le leader du GRC fera également part de l’extrême frustration des Chagossiens sur cette même question. « You know, that’s what we cannot accept, you know? We were all as human being. Everywhere where we have a U.S. military base outside the United States, we have local people. Local people is being given priority but except in our case », dénonce-t-il.
En conclusion à cet exercice de lobbying politique sur le dossier des Chagos, à la veille de la conclusion d’un éventuel accord, sur fond de Droit international, Olivier Bancoult place les États-Unis et le Royaume-Uni sur le même banc des accusés pour ce qui est présenté comme un crime contre l’humanité.
« They never come out with a solution to put an end to our suffering »
« It’s both. They’re both concerned because of the US military base. The base is for America. You see? I think that they both need to shoulder the responsibility towards Chagossian, you know? It’s something that – everyone know it now. They always say that they have regret, but they never come out with a solution to put an end to our suffering », regrette-t-il en se disant confiant que les Chagossiens veulent rentrer dans leur archipel.
« Of course. It’s something that – it’s very important, you know? Everyone in this world want to know where they come from. We, as Chagossians – our children, our generation – want to know the place. They always heard about how life was on Chagos but have never been there. It is unacceptable for us to accept that other people can live and work on our birthplace whereas we are ignoring and we are recognized as persona non grata. This is not fair », lancera-t-il comme un cri du coeur.