Après son expulsion et la Motion of Privilege du PM – Le Dr Farhad Aumeer : “S’il faut me défendre, je le referai”

Motion of Privilege du PM, vendredi, pour que le terme “disgusting liar” soit enlevé du Hansard

Vendredi dernier, le Premier ministre Pravind Jugnauth a déposé, à la fin de sa Private Notice Question (PNQ), une Motion of Privilege concernant les propos tenus par le député PTr, le Dr Farhad Aumeer, suspendu pour trois séances de l’Assemblée nationale. De fait, pour avoir refusé de présenter ses excuses au ministre de la Santé, Kailesh Jagutpal, traité de “disgusting liar”, ce qui lui a valu le soutien du leader de l’opposition. Un terme que le chef du gouvernement a souhaité voir enlevé du Hansard et également de la video footage y relative. Selon Pravind Jugnauth, il s’agit d’ “imputations without foundation”. Or le Dr Farhad Aumeer maintient à Week-End ce qualificatif et, documents à l’appui, persiste et signe que “le ministre de la Santé ment”.

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“C’était évident qu’aussitôt que j’ai rappelé, avec preuves à l’appui, et qui plus est, que j’avais informé le Speaker déjà, documents annexés, que le ministre de la Santé ment, il fallait faire quelque chose. C’est ce qu’ils ont fait. La façon de faire n’est pas étonnante car, avec la tyrannie du nombre, tout est permis. Mais j’ai dit ce que j’avais à dire et je le maintiens. Ce que j’ai dit, d’ailleurs, vous n’avez qu’à voir les réseaux sociaux, c’est ce que pensent beaucoup de personnes.” Telle était, hier, la réaction du Dr Farhad Aumeer, après la Motion of Privilege présentée par Pravind Jugnauth à l’Assemblée Nationale pour faire enlever du Hansard et de la video y relative, le terme “disgusting liar”, utilisé par le gynécologue contre le Dr Kailesh Jagutpal.

La goutte d’eau …

Farhad Aumeer se dit serein car “la vérité, je l’ai entre les mains et pour moi, qu’importe ce qu’ils diront, je continuerai à faire mon travail de parlementaire et je continuerai à faire des critiques quand le devoir se fera sentir, qu’il s’agisse du domaine de la Santé ou autre. Je persiste et signe, et s’il faut me défendre, je le referai”.

Revenant sur “la goutte d’eau qui a fait déborder le vase” et mené à son expulsion et suspension du Parlement, le député du PTr indique qu’il s’y attendait. Du fait, notamment, que “le ministre de la Santé a pris, ces derniers temps, un malin plaisir de faire des attaques sous la ceinture lorsqu’il est en manque d’arguments par rapport à son ministère et aux affaires courantes de son ministère. Ma riposte n’a pas plu, voilà pourquoi j’ai été expulsé”, explique-t-il. Situant la raison pour laquelle il a utilisé ce terme “disgusting liar”, il souligne qu’il faut revenir en arrière. “Depuis le budget de l’année dernière, le ministre de la Santé a commencé à m’attaquer sous la ceinture, brandissant une histoire de 2008, du fait qu’il est en manque d’arguments pour contrer ce que je dis. Tout ça pour tenter de faire oublier les questions pertinentes relatives à son ministère, notamment l’affaire Pack & Blister, les dialysés décédés à l’hôpital, les cas de négligence médicale, la situation des médicaments et d’autres critiques quant à la gestion de son ministère”, dit Farhad Aumeer.

Et depuis, chaque fois qu’il est coincé, Kailesh Jagutpal revient avec la même histoire, comme cela a été le cas lors des débats entourant le Central Procurement Bill, rappelle le député rouge. Or, dès cette première attaque datant de juin 2022, le Speaker a été prévenu que ce qu’avançait le ministre Jagutpal à son encontre était infondé, souligne le Dr Farhad Aumeer. “À l’époque, je ne me suis pas lancé dans une bataille de mots à l’intérieur du Parlement. J’ai écrit une lettre en bonne et due forme au Speaker, le 17 juin 2022, où j’ai attiré son attention, documents annexés, qu’en dépit de ce qu’avance le ministre de la Santé au Parlement, tout est totalement faux », s’insurge-t-il.

Le député rouge raconte que le ministre Jugatpal l’a accusé de négligence médicale alléguée et qu’il a soutenu que «The case was referred to the DPP and the DPP advised that he has to be taken to task and he has to be sued… Et qu’en quatrième vitesse, he left the public service ». C’est totalement faux ! Certes, il y a eu un cas de complications et la patiente est décédée, regrette le Dr Aumeer, rappelant toutefois que la patiente n’est pas décédée en clinique, mais à l’hôpital, après dix jours suite à des complications.

Le Speaker mis
au courant des preuves

“J’accepte que je fusse le surgeon. J’ai accepté toutes les enquêtes… Je comprends qu’une famille qui se retrouve dans cette situation a besoin d’explications. Mais ce n’est pas vrai de dire que j’étais employé par le ministère de la Santé à cette époque. Ce n’est pas vrai de dire que j’étais on sick leave, car je n’étais même pas employé à la Santé à ce moment-là. Venir raconter ces choses c’est essayer de faire du political mileage. C’est dommage”, dit-il, déçu.

“Défendre son ministère, ce n’est pas attaquer son adversaire…”

Documents à l’appui, le Dr Aumeer explique que ni le DPP ne l’a poursuivi, ni il y a eu de sanction du Medical Council. Lettre de la police à l’appui, il indique que “on 16.12.2013, the office of the Director of Public Prosecutions advised for no further action into the Matter.” Quant au Medical Council, dans une lettre en date du 9 octobre 2014, le Registrar indique au Dr Aumeer que “I am directed to inform you that the Medical Council did not find any evidence of medical negligence or malpractice against you. Council has at its sitting of 8th october, 2014, décided to set the complaint against you aside”. Le Dr Aumeer poursuit, en brandissant une lettre du ministère de la Santé, qui concède que “your resignation from the service with effect from 1st January 2008 has been noted”.

« Voilà les preuves que j’ai envoyées au Speaker. Mais je n’ai jamais eu d’accusé de réception, ni aucune mention n’a été faite à ce sujet au Parlement, donnant ainsi libre cours au ministre de la Santé de continuer ses basses attaques contre moi », dit le Dr Aumeer. Il fait ressortir qu’en tant que diplômé de l’une des plus prestigieuses Écoles de médecine de l’Angleterre, dont il est un Royal Fellow, il a trente ans de carrière au sein de la profession médicale et est un gynécologue de renom, très respecté à Maurice comme à l’étranger, où outre les opérations ponctuelles, il donne aussi des cours. C’est ainsi qu’au bout d’un an de harcèlement mensonger afin de mettre un frein à ces fausses critiques personnelles, le député rouge a finalement réagi en traitant le ministre de la Santé de “disgusting liar”.

Le député du PTr avance qu’il est un fait que le ministre est là pour défendre son ministère. “Mais défendre son ministère, ce n’est pas attaquer son adversaire sur un plan personnel, qui plus est avec des insanités”, dit-il. Il est d’avis que parce que le ministre de la Santé ne parvient pas à défendre son portefeuille, “il fait une fixation sur Farhad Aumeer. C’est malheureux.” Quant au fait que le terme “disgusting liar” sera enlevé du Hansard, le Dr Aumeer dit ne pas s’attacher à cela plus que ça, mais de dire en guise de conclusion : “ Je n’ai aucun problème. Je continuerai à faire mon travail comme il se doit et critiquerai le gouvernement quand il le faudra. Nous sommes payés pour soulever des questions au Parlement et alerter l’opinion publique. En tant que médecin, je respecte la déontologie. Je suis un seasoned gynecologist, pas un gynécologue marron comme certains. Je ne suis pas un adepte de basses attaques au Parlement, mais je m’élèverai contre tous ceux qui touchent à mon intégrité personnelle et professionnelle”.

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