Cas d’abus sexuels – La ministre Dookhun-Luchoomun :« Une personne pareille n’a pas sa place auprès des enfants »

Concernant les fuites alléguées au MES, la ministre de l’Éducation confirme qu’un cadre a été “interdicted” mais que les examens auront bien lieu à la date prévue, car “toutes les informations qui étaient dans le dossier ont été discarded”

Le cas d’abus sexuels dans une école spécialisée, la réputation financière de Maurice à l’international et une opposition qui s’acharnerait trop. Tels étaient les sujets abordés, hier, pendant la conférence de presse du MSM, animée par la vice-première ministre et ministre de l’Éducation, Leela Devi Dookhun-Luchoomun, le ministre des Services financiers, Mahen Seeruttun, et le ministre des Infrastructures publiques, Bobby Hurreeram.

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D’emblée, la VPM et ministre de l’Éducation s’est voulue rassurante concernant les fuites alléguées au sein du MES. Elle affirme, dans cette conjoncture, que les examens du PSAC auront bel et bien lieu à la date prévue. « Il est vrai qu’un cadre du MES qui travaillait sur un ordinateur a essayé d’accéder aux dossiers confidentiels. L’autre officier qui l’a vu l’a de suite interpellé et leur supérieur a été informé. Une enquête a été immédiatement initiée », a-t-elle concédé. Le cadre en question a été « interdicted » et le cas référé à la police.

« Je rassure les parents et les étudiants que le MES a pris toutes les dispositions nécessaires. Toutes les infos qui se trouvaient dans ce dossier ont été discarded. Et le MES n’utilisera pas ces infos pour le PSAC. D’ailleurs, les papiers d’examens n’avaient pas encore été finalisés pour être envoyés en Angleterre », a précisé la ministre de l’Éducation. Elle a, par ailleurs demandé à l’opposition « d’arrêter de faire de la politique sur le dos de nos enfants. C’est inacceptable kan ou fatig zanfan, déjà qu’ils sont psychologiquement affectés avec une année scolaire perturbée par le Covid. » Elle a aussi rassuré que le MES a revu son système de sécurité qui a été renforcé pour « éviter que des situations pareilles ne se reproduisent. » Pour elle, « l’opposition semble avoir perdu tous ses repères après le budget. »

La ministre de l’Éducation a également parlé du cas d’abus sexuels dans une école spécialisée de Beau-Bassin. « On est choqué, horrifié, a-t-elle lancé, par les actes de ce thérapeute. » « Cela est impardonnable et il mérite les sanctions les plus sévères. » Leela Devi Dookhun-Luchoomun n’a pas mâché ses mots et a déclaré qu’« une personne pareille n’a pas sa place auprès des enfants. »

« Aucune
correspondance entre Kenya et Maurice »

Elle a en outre indiqué qu’aussitôt le cas rapporté par l’enfant, tous les organismes étatiques travaillant pour l’enfant ont été mobilisés et ont pris les actions nécessaires. « La police a initié une enquête et on a appris qu’il y avait plusieurs cas. La personne a été inculpée et traduite en cour. J’espère que justice sera faite. »

« On imagine le traumatisme de ces enfants qui vont être marqués à vie. En tant que maman et parent, je peux comprendre la peine et la souffrance de ces parents qui vivent une situation très pénible », a déclaré Leela Devi Dookhun-Luchoomun. Elle a également lancé un appel aux ONG qui « doivent tout faire pour la sécurité de leurs enfants » de rester vigilants. « Il faut une vigilance accrue et surveiller de près ceux qui ont accès à leurs établissements. Il faut aussi respecter toutes les consignes données par les autorités. »

Elle a lancé un deuxième appel aux ONG pour s’enregistrer pour « s’assurer que tout le personnel soit formé correctement et surtout qu’ils détiennent tous un certificat de moralité. » Elle a, de plus avancé que le thérapeute recruté le mois dernier dans l’école n’avait pas encore été enregistré à la SENA. « On doit rester vigilants », a-t-elle martelé. « Il faut aussi s’assurer que les victimes reçoivent tout l’encadrement nécessaire. Et aussi, nous le rappelons que les enfants doivent toujours être accompagnés d’un parent et d’un carer lors de leurs sessions de thérapie. »

Le deuxième orateur, Mahen Seeruttun, a lui aussi tenu à apporter des précisions sur une affaire qui a été rapportée dans la presse concernant un projet au Kenya et qui porte, selon lui, « préjudice au pays. » « Je me réfère à deux articles qui portent préjudice à notre juridiction qui citent un article paru à l’étranger par un groupe de journalistes d’investigation. Parfois, je peux comprendre que des étrangers essaient de ternir l’image de Maurice, mais quand je vois qu’à Maurice les journalistes reprennent cela sans vérifier le fondement de ces articles, pour moi, c’est déplorable », a-t-il déclaré. Et il a ajouté qu’en « tant que Mauriciens, on doit condamner ce genre d’attitude. »

Le ministre des Services financiers a ainsi rappelé que le pays a vécu des moments difficiles, évoquant notamment les listes grise et noire du GAFI et de l’Union européenne. Rappelant les efforts fournis par le gouvernement pour promouvoir une croissance positive dans le secteur, il soutient que ce genre d’articles « donnent l’impression que Maurice est un paradis fiscal alors que Maurice est whitelisted sur le Harmful Tax Regime. Il est inacceptable de voir de tels articles. »

Il a par ailleurs précisé que le projet au Kenya évoqué dans ledit article parle de « structures basées à Maurice qui seraient une coquille vide. On sait qu’à Maurice, dans le but de renforcer le global business, il faut respecter l’élément de substance selon le Financial Services Act et des conditions très claires doivent être respectées. » Il a précisé que contrairement à ce que dit l’article stipulant que les autorités kenyanes auraient initié une enquête, « je donne l’assurance qu’à ce jour, on n’a eu aucune correspondance entre les autorités kenyanes et les autorités locales par rapport à cette compagnie-là. » Selon lui, « ces articles nuisent à la réputation de notre juridiction. Cela est incorrect et inacceptable, et j’espère que ce genre d’allégations cessera une fois pour toutes. »

« Une opposition qui frôle l’antipatriotisme »

Le ministre Seeruttun a également parlé de la demande de revue judiciaire du groupe Bhunjun dans l’affaire Betamax pour tenter d’annuler la commission d’enquête demandée par le cabinet. « J’apprécie la décision de la cour qui a rejeté la demande de révision judiciaire, car il n’y a pas d’arguable case. » Il s’est interrogé sur les raisons pour laquelle l’ancien Premier ministre Navin Ramgoolam n’ait jamais acquiescé qu’une enquête soit initiée sur les transactions de Betamax. « J’espère que la commission d’enquête pourra démarrer pour connaître tous les in and outs des transactions dans l’allocation des contrats Betamax. La population doit savoir pourquoi le gouvernement avait décidé de résilier le contrat en 2015 dans l’intérêt de la population. » Mahen Seeruttun a, en dernier lieu, salué la décision du DPP dans l’affaire de Suren Dayal, qui a logé une Private Prosecution contre le Premier ministre. « La cour démontre que ce sont des demandes frivoles et qu’on ne peut pas abuser du système. Cela montre aussi la mauvaise foi de l’opposition qui, depuis 2019, a contesté les élections, mais finalement toutes les contestations ont été rejetées. »

Le ministre des Infrastructures publiques a pour sa part salué « l’équipe gouvernementale pour la qualité du budget qui a amené un certain dynamisme et un feel-good factor dans le pays, malgré le travail de certains pour saper le moral de la population. » Il a tiré à boulets rouges sur l’opposition, qui fait des « tentatives pour garder le pays dans une période électorale constante. Il y a un travail de met dife. » Il a par ailleurs condamné « l’acharnement » envers sa collègue Kalpana Koonjoo-Shah, dont la photo a été prise au Parlement en train de somnoler. Photo reprise par la presse. « Le Parlement et les standing orders sont clairs sur l’utilisation des portables », a-t-il avancé et a soutenu que l’affaire référée au DPP par le Deputy Speaker est tout à fait justifiable. Il a vertement critiqué « une opposition qui frôle l’antipatriotisme» «On vous invite à vous ressaisir. Vous êtes payés from Tax Payers’ Money et vous êtes appelés à assumer votre rôle comme une opposition responsable, » a-t-il poursuivi.

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