CESSION D’AGALEGA A L’INDE: Le Premier ministre apporte un démenti total…

Le Premier ministre, Navin Ramgoolam, a démenti formellement une quelconque négociation avec l’Inde concernant la cession d’Agalega comme allégué par le Times of India. Il répondait aux questions des journalistes hier après la cérémonie d’inauguration de la 3-Day National Cooperative & SME Fair, qui se tient à Réduit.
Visiblement agacé, Navin Ramgoolam a précisé qu’il « ne va pas commenter sur des faussetés », soutenant catégoriquement que la nouvelle publiée par le journal indien relève d’une pure invention. « Je ne vais pas commenter une telle fausseté », dit-il, ajoutant : « Si un journaliste du Times of India a décidé d’écrire une fausseté, Dieu sait pourquoi. Est-ce que des gens l’ont payé pour cela. Est-ce qu’il a été poussé à écrire cela ? Moi, je ne peux pas le dire. Ce n’est pas moi, un Premier ministre, qui ferai des commentaires sur cette fausseté. »
 D’aucuns, dont le leader de l’opposition, Paul Bérenger, estimant que cette information « doit avoir sa raison d’être ». Mais le PM parle lui de « faussetés » et accuse même le journaliste indien d’être de mauvaise foi. « Ce n’est pas la première fois qu’il écrit ce type de faussetés », disait plus tôt Navin Ramgoolam, qui s’interroge sur les motivations derrière.
Dans son discours également en tant qu’invité d’honneur à l’occasion de la Journée Internationale des Sociétés Coopératives, Navin Ramgoolam n’a pas manqué de faire référence à « ces faussetés ». « J’en ai parlé hier lors du Conseil des ministres. Je savais ce que l’opposition allait en dire », dit-il. Et de faire ressortir que la presse, elle, ne s’intéresse pas aux vraies nouvelles telles que la mise sur pied de l’Open University. « Ce type de nouvelle ne fait pas sensation. Cela ne fait pas partie des palabres. On préfère s’attarder sur quelque chose qui n’existe pas », dit-il.
Il met l’assistance en garde, une nouvelle fois contre les manipulations d’opinions. « Dieu nous a fait avec des mains, des pieds, des oreilles, un nez, une bouche, et un cerveau… Ce n’est pas pour rien qu’il nous a donné un cerveau. Il nous l’a donné pour qu’on puisse raisonner par nous-mêmes. Autrement, nous aurions été comme les autres animaux », dit-il. Et d’insister pour que la population se serve de son raisonnement avant de tirer des conclusions sur « les faussetés » publiées dans la presse ou « les palabres que font certains, simplement en vue de déstabiliser le gouvernement. »
« Loin d’être sortis de la crise »
Certaines personnes estiment que c’est au gouvernement de tout faire, dit le PM. « Or, le gouvernement ne peut pas tout faire. Cela est impossible. La vie est un combat et rien n’a jamais été facile dans la vie. Encore moins dans la vie d’un Premier ministre qui comporte encore plus de difficultés. » Selon lui, face à cet éternel combat, il faut faire des efforts. Il félicite ainsi les coopératives pour leur contribution à l’économie de Maurice et fait le parallèle avec les PME dont la contribution à l’économie mauricienne s’élève à 37% du PIB et permettent surtout à des citoyens de progresser dans la vie. « Les Coopératives et les PME sont liées. C’est le même esprit d’efforts », estime le PM, citant les mesures gouvernementales prises pour promouvoir les PME. « Nous sommes conscients des difficultés que rencontrent les PME, mais nous nous efforçons à donner les moyens à ces entrepreneurs pour qu’ils puissent progresser. »
« Mais il y a toujours des gens qui parlent pour parler. Ils ne regardent pas les faits », a dit Navin Ramgoolam, ajoutant : « Zot bizin rapel kot nou lekonomi ti été en 2005 et ki nou finn fer pou kapav résisté. Rama Sithanen finn vinn ek bann reform. Nous avons eu des critiques et certaines personnes ne sont pas contentes, mais nous avons une économie à faire tourner. »
Le Premier ministre confie qu’il a eu une discussion de près de deux heures vendredi avec son Economic Advisor, Andrew Scott, qui en dépit des indications d’une remontée de la crise financière, estime pour sa part que « nous sommes loin d’être sortis de la crise. » C’est pourquoi, estime Navin Ramgoolam, nous devons être prévoyants, notamment en tenant compte de la présentation du budget en novembre et du PRB de 2013.
« Si nous n’avons pas d’argent, comment allons faire ? » se demande-t-il, ajoutant que les conséquences de la crise se font sentir à Maurice. « Il y a déjà moins de touristes qui visitent Maurice. S’il n’y a pas de croissance, nous n’aurons pas de revenus pour entreprendre ce que nous envisageons en termes de développement pour le pays. L’exemple des coopératives est un modèle à suivre. »
Navin Ramgoolam réitère la volonté de son gouvernement d’avoir une économie comme celle de Singapour, devenu un 1st World Country. « Si nous voulons être comme Singapour, nous avons un choix à faire. Nous pouvons décider d’être toujours le 3rd World Country et continuer avec les palabres et les faussetés, ou progresser en regardant l’avenir. » Il revient sur les critiques émises en raison de l’énorme congestion routière qu’il y a eue dimanche dernier lors du Carnaval de Flic-en-Flac. « On me tient responsable de cela aussi », s’amuse-t-il, ajoutant que « ce ne sont pas ces personnes qui font des palabres qui feront progresser le pays. » Selon lui, « c’est parce que certaines personnes ne réussissent pas dans la vie qu’elles prennent pour cible le gouvernement. Li tir sa frustration la lor gouvernma lerla. » Mais le gouvernement ne peut être responsable de tout, dit Navin Ramgoolam.
Plus de femmes aux municipales
Il indique également que les sociétés coopératives ont un rôle important à jouer dans l’engagement des autorités à faire de Maurice un 1st World Country. Une fois de plus, le Premier ministre rappelle que tout le monde n’est pas né avec le même potentiel, les mêmes capacités. « Mais nous, en tant qu’un gouvernement socialiste, nous voulons donner les chances égales à tous. Les mêmes opportunités d’épanouissement.C’est ce qui s’appelle la solidarité » , ajoute Navin Ramgoolam, relevant qu’il faut souvent des coups de pouce pour corriger certaines erreurs du destin.
Pour le PM, les sociétés coopératives ont un avenir certain, avec notamment une montée en puissance des coopératives féminines. « Souvent, toutefois, les femmes ne connaissent pas leur force. Nous, nous sommes fiers au gouvernement d’avoir des ministres comme Sheila Bappoo, Mireille Martin et d’autres PPS qui font un travail formidable », dit-il. « Et pour la première fois, pour les élections municipales et villageoises, il faudra obligatoirement plus de femmes. Et c’est un casse-tête pour beaucoup », dit le PM.
Pour conclure, Navin Ramgoolam fait ressortir que le mouvement des coopératives, en ligne avec les projets de développement durable du gouvernement, concerne également les jeunes. Le PM a ainsi souhaité que le mouvement coopératif se transforme en un mouvement inclusif, où toute la population serait partie prenante.

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