CONFÉRENCE DE PRESSE MSM : Pravind Jugnauth estime que la réforme électorale sert à dévier l’attention publique

À quelques minutes de la conférence de presse conjointe animée par Paul Bérenger et Navin Ramgoolam à la Clarisse House hier matin, où les deux leaders politiques devaient discuter de l’évolution de l’alliance PTr-MMM, Pravind Jugnauth a tenu sa conférence de presse hebdomadaire pour commenter l’actualité politique. Lors de ce point de presse qui a démarré aux alentours de 11h30, au Sun Trust Building, le leader du MSM a pris pour cible principale Paul Bérenger. Il a déclaré que l’alliance entre Navin Ramgoolam et Paul Bérenger est un complot pour « hijack le pouvoir politique et pour satisfaire leur intérêt personnel ». Les qualifiant ainsi de « deux assoiffés de pouvoir qui se rejoignent pour boire dans le même verre ». Selon lui, alors que le leader du MMM et celui du PTr soutenaient que leur priorité était la réforme électorale, il dit que c’est sans surprise que le MSM a constaté que ce projet de loi a servi à dévier l’attention du public.
« Tous ces grands discours sur la modernisation et la portée historique de la réforme électorale n’ont été qu’une mascarade », estime le leader du MSM. Il soutient qu’il n’y aura « aucune avancée pour les prochaines élections générales », puisque le projet de loi sur lequel Paul Bérenger et Navin Ramgoolam ont longuement discuté « restera caduc, selon le bon vouloir de Navin Ramgoolam ». Cela est dû au fait que le projet de loi, même s’il sera circulé, ne sera pas débattu à l’Assemblée nationale. Il parle ainsi de « trahison du siècle envers la réforme électorale ». Pravind Jugnauth souligne que le PTr et le MMM comptent à eux deux une majorité de trois quarts et se demande ainsi pourquoi les deux partis ne votent pas le projet de loi sur la réforme électorale à l’Assemblée nationale. Par ailleurs, ajoutant que les discussions autour de la réforme électorale se sont déroulées uniquement entre Paul Bérenger et Navin Ramgoolam, il estime que ce dernier « torpille » et « ne veut pas faire passer cette loi » en ne donnant aucune directive aux députés de son parti pour le vote.
« Se enn leader de l’opposition ki finn abdik so responsabilité constitutionnel », estime Pravind Jugnauth. Tournant en dérision le fait que Paul Bérenger s’est dit ému, il a également critiqué ce dernier qui avait déclaré, quelque temps avant de casser le Remake, qu’il fallait « sauver le pays », mais qui en fait veut « sauver Navin Ramgoolam ». De plus, estime-t-il, le leader du MMM a « brisé l’espoir et le rêve des Mauriciens d’un véritable changement » en cassant le Remake pour s’allier au PTr. Le leader du MSM ajoute qu' »en agissant ainsi, il provoque un profond dégoût de la majorité de la population envers lui ».
« Deux assoiffés du pouvoir
Selon lui, Navin Ramgoolam et Paul Bérenger « panse ki sot ena enn depo fix ki kouma enn troupo de mouton » et que ce troupeau les suivra où qu’ils aillent ». Mais le peuple a montré qu' »il ne suit pas aveuglément un parti ou un leader qui les mène à l’abattoir », ajoute-t-il. Il est persuadé que « zour ki pou retourn lepep so pouvoir pou voter, perla nou pou trouve véritablement ki maniere ena pou être sanctionné par sa vote-la ».
Pour lui, Paul Bérenger et Navin Ramgoolam sont « deux assoiffés du pouvoir qui boiront dans le même verre ». Pour lui, Paul Bérenger serait en train de « cautionner » tous les scandales qu’il avait lui-même dénoncés, notamment les allégations de pédophilie au MITD. « À quel niveau est-il tombé? (…) À part l’intérêt et l’ambition personnels, je ne trouve pas d’autre explication pour son comportement. Comme l’a dit Alan Ganoo, Paul pourra devenir Premier ministre tout de suite. Voilà sa motivation et voilà à quoi se résume le combat du MMM », dit-il.
Selon Pravind Jugnauth, « face à l’appel de détresse pour sauver le pays, tous les regards d’espoir sont aujourd’hui tournés vers le MSM ». Il dit avoir un « grand espoir » puisque « partout kot nou finn ale ziska ler fin ena enn vague, enn soulevman des partisans ». Il évoque la motivation des militants du MSM et « le ralliement des militants du MMM qui ne croient plus en leur leader », de même que des partisans du PTr qui se sont ralliés au MSM en voyant la « décadence qui règne dans le pays ». Il en veut pour preuve que le MSM a attiré « des foules records » lors de ses derniers meetings. Avant de mettre fin à la conférence de presse, Pravind Jugnauth a présenté cinq nouveaux membres de son parti: le Dr Vasantt Kumar Jogoo, consultant en développement durable; Washeelah Youshreen Choomka, avocate spécialisée dans la Corporate and Civil Law; Randhir Jahajeeah, Human Resource Manager; Motteepath Fowdur, économiste et Georges Serge Sooprayen, syndicaliste.
Aucune discussion avec XLD pour l’heure
À l’heure des questions, Pravind Jugnauth a déclaré que « le départ de Xavier Luc Duval (XLD) était programmé ». Et d’ajouter, « pour moi, XLD aurait dû démissionner plus tôt, mais s’il l’a fait récemment, c’est parce qu’il n’avait pas le choix après ce que Navin Ramgoolam a dit. Il a d’ailleurs déjà expliqué ses raisons. (…) Il est clair que quand Navin Ramgoolam et Paul Bérenger ont fait alliance, d’un côté, Bérenger a renié tous les principes qu’il avait et, de l’autre, Navin Ramgoolam a renié ses principes aussi bien sur le plan politique que personnel, car XLD a été un allié de 15 ans. XLD a d’ailleurs déclaré qu’à un moment où il pouvait prendre position, il aurait pu faire tomber le gouvernement. Mais il a été sincère envers Navin Ramgoolam et voilà le traitement qui lui a été réservé aujourd’hui ». À une question s’il a rencontré XLD, il a répondu qu’il n’a eu « aucun contact avec XLD à l’heure où nous parlons, mais s’il souhaite me parler je serai à l’écoute ». Il a, par ailleurs, indiqué à Week-End que « c’est encore spéculatif du fait que nous n’avons eu aucun contact jusqu’à présent. Et valeur du jou, je ne peux pas spéculer. Je suis membre d’un parti et s’il y a des propositions, nous allons en discuter au sein du parti. Je ne peux décider seul même si j’en suis le leader ».
Sollicité hier soir pour un commentaire au sujet de l’annonce de Paul Bérenger d’aller seul aux élections et de ne pas faire d’alliance avec le PTr, Pravind Jugnauth n’a pas souhaité faire de déclaration : « Je ne connais pas encore tous les détails. Je ferai ma déclaration en temps et lieu. »

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