Jugnauth : « Some people from certain quarters have preferred to side with the drug barons and are manipulating the people through the press and social media »
À deux reprises au moins, le Premier ministre, Pravind Jugnauth, s’en est remis entre les mains du Directeur des Poursuites Publiques (DPP) pour ce qu’il adviendra de l’enquête suite à la dernière arrestation en date de Me Akil Bissessur sous les dispositions de la Dangerous Drugs Act. C’était lors du Prime Minister’s Question Time, notamment en répondant à des interpellations des députés Nando Bodha, Sandra Mayotte et de Vikash Nuckcheddy au sujet des démêlés de l’homme de loi en matière d’allégations de trafic de stupéfiants. Le chef du gouvernement faisait allusion à l’opération de mardi dernier de la Police Headquarters Special Striking Team de l’ASP Ashik Jagai. Toutefois, en guise de conclusion à la réponse liminaire, Pravind Jugnauth, a réitéré son appel pour une coopération à toute épreuve en vue de lutter contre la prolifération du fléau de la drogue, en accusant certains d’être à la solde des trafiquants.
« Some persons from certain quarters have preferred to side with the drug barons and manipulate the people through the press and social media. Mais ces manœuvres ne nous pousseront nullement à baisser les bras dans notre Unflinching Resolve du combat contre les trafiquants », dira-t-il avant d’aborder les interpellations supplémentaires.
D’entrée de jeu, le Premier ministre est revenu sur la chronologie des événements lors de la première opération de la PHQ SST de l’ASP Jagai du vendredi 19 août de l’année dernière, route Palma. Ce soir-là, Akil Bissessur et sa compagne avaient été appréhendés, et une quantité de drogue avait été saisie avec au centre la controverse du Shoulder Bag of Black and Grey Colour.
Avec force détails, Pravind Jugnauth est revenu sur ce premier épisode. Il a révélé que la police avait déjà transmis ce dossier avec les éléments de l’enquête au Bureau du DPP en date du 10 avril dernier pour décider de la marche à suivre. « The file was returned to the police on the 24th May with certain queries to attend », ajoute-t-il à ce sujet.
Pour ce qui est de l’opération de la PHQ SST de mardi dernier à Dreamton Park à Quatre-Bornes, le Premier ministre a confirmé les détails déjà révélés à ce jour, à savoir la réception à Maurice d’un colis affranchi à Francfort, Allemagne, par les services DHL à destination de l’adresse de Me Akil Bissessur, avenue des Tulipes, Quatre-Bornes.
« Après une première analyse, le colis fut ouvert en présence des représentants des services de la Poste, de PATS, de la section anti-drogue de la MTA, de l’ADSU et de la PHQ SST », ajoute-t-il en énumérant le contenu du colis, soit 17 sachets recélant chacun 10 pilules de couleur rose, et 110 autres Loose Pills, 22 autres sachets avec 10 cachets dans chacun, un autre sachet avec 500 autres pilules et 22 autres encore. « Les tests préliminaires effectués confirment que c’était de l’Ecstasy. La décision fut alors prise de les transmettre au Forensic Science Laboratory à des fins d’analyses. Conséquemment, aux termes de la section 55 de la Dangerous Drugs Act, un exercice de Controlled Delivery fut monté pour le 20 juin », poursuit-il.
Avec l’arrestation de Me Akil Bissessur, de sa compagne Doomitra Moheeputh et de son frère, Avinash Bissessur, la police devait objecter à leur remise en liberté provisoire. Ils devaient comparaître en Cour de Mahébourg le 17 juin. « Mais le 26 juin, les trois prévenus ont obtenu la caution du tribunal de Mahébourg. Ils doivent comparaître de nouveau en Cour le 7 décembre prochain », ajoute Pravind Jugnauth, qui a aussi fait état des autres conditions de la remise en liberté provisoire.
Le Premier ministre s’est aussi attardé sur les critères et les dispositions de la loi par rapport aux opérations de Controlled Delivery. Il devait également faire état de la détermination du gouvernement de lutter contre les trafiquants de drogue.
La première interpellation supplémentaire de Sandra Mayotte était axée sur les procédures pour l’envoi des Exhibits pour des besoins d’analyses au Forensic Science Laboratory. Le Premier ministre devait donner lecture des extraits du cadre légal, régissant cet exercice, en particulier la section 58.
Bodha : May I be entitled to two supplementary questions?
Speaker : One by one please. Time permitting.
Bodha : Le Premier ministre peut-il confirmer que l’exercice de Controlled Delivery, exécuté par l’ASP Jagai, est en dérogation aux procédures établies, dans la mesure où il avait été question d’un Dummy Parcel et d’un Decoy ?
PM : Si l’honorable avait écouté attentivement ma réponse, il aurait compris que la loi prescrit les circonstances de cette opération. Ce n’est pas à moi de décider si tout a été fait dans les règles ou encore de me prononcer sur les preuves. Cette responsabilité relève du juge ou du magistrat lors d’un procès. Si le procès est instruit… I have some information. It’s not for me to say and determine the way the enquiry was conducted.
Nuckcheddy : Le Premier ministre a fait état d’un colis qui arrive à Maurice à bord du courrier de la British Airways. Peut-il confirmer si l’adresse sur le colis est la même que celle d’Akil Bissessur ?
PM : I’m informed that the address is the same. Soit Akil Bissessur, avenue des Tulipes. En sus, il y a des numéros de téléphone sur le colis.
Bodha : L’exercice de Controlled Delivery de la police a échoué. Akil Bissessur a refusé d’en prendre livraison ?
PM : Ce que je sais, c’est que ces prévenus ont été appréhendés. Ce n’est pas à moi de décider quoi que ce soit. I’m sure that the Honourable Member must be aware of what has been said. Ce n’est pas à nous de nous prononcer sur les preuves et à poser des questions.
Ce sera à la Cour de se prononcer s’il y a un procès. I cannot prejudge what will happen. It’s for the DPP to decide, if ever…
À ce stade, Sandra Mayotte interpellera le Premier ministre au sujet des accords de coopération et d’échanges d’informations sur le plan international dans le cadre de la lutte contre le trafic de drogue. « This is important », relancera Pravind Jugnauth en énumérant accord et autres MOUs, notamment avec l’Inde, le Mozambique, l’UNODC, les Seychelles, la SADC et Madagascar.
De son côté, Joanne Tour de la majorité, s’est intéressée à l’Enhanced Intelligence de l’ADSU sur le terrain.
Nuckcheddy : Le Premier ministre a fait état des objections de la police lors de l’arrestation de 2002. Mais qu’en est-il de l’opération de mardi dernier, soit celle du 20 juin ? Peut-il informer la Chambre si la police a formulé des objections à la remise en liberté provisoire ?
PM : I’ve been informed that the police objected… (Brouhaha venant des bancs de l’opposition interrompant le Premier ministre.) May I be allowed to answer in peace ?
(Pravind Jugnauth fera état des raisons classiques de la police contestant toute remise en liberté sous caution.) However, the representatives of the DPP, upon instructions from the DPP, did not object to the granting of bail. They will appear in Court again on the 7 December next.