LOI SUR L’ENRICHISSEMENT ILLICITE : Paul Bérenger note « certains points positifs » venant de SAJ

Paul Bérenger note certains « points positifs » venant de sir Anerood Jugnauth en lien avec le projet d’amendement constitutionnel et du Good Governance and Integrity Reporting Bill. Quoi qu’il en soit, le leader de l’opposition est d’avis que le gouvernement n’arrivera pas à rallier une majorité des trois-quarts pour faire adopter ces deux projets de loi dans leur forme actuelle. Par rapport au Traité de non-double imposition avec l’Inde, il souhaite à nouveau que le chef du gouvernement arrive à « réparer au maximum les dégâts » occasionnés par les ministres Vishnu Lutchmeenaraidoo et Roshi Bhadain.
Pour Paul Bérenger, tout semble indiquer qu’en l’absence d’amendements appropriés, le gouvernement ne parviendra pas à rallier une majorité des trois-quarts pour le vote de l’amendement constitutionnel et du Good Governance and Integritiy Reporting Bill actuellement devant l’assemblée nationale. Le leader de l’opposition salue la prise de position de certains députés de la majorité qui se sont prononcés contre les deux projets de loi dans leur forme actuelle.
Il lance dans la foulée un appel pour que toute cette question de renforcement de l’arsenal légal dans le combat contre l’enrichissement illicite soit traitée de manière non partisane. « S’il devait y avoir un vote, je souhaite que chaque député soit libre de s’exprimer comme il le souhaite », dit-il. Paul Bérenger précise néanmoins que le MMM souhaite surtout que les deux projets de loi dans leur présente version soit, pour le moment, enlevés de l’ordre du jour du Parlement. Même s’il déclare préférer attendre voir comment les choses évolueront, le chef de l’opposition note certains « points positifs » venant du Premier ministre.
Assets Recovery : « Ni au DPP ni à la FIU »
Il accueille favorablement le fait que, dit-il, l’Assets Recovery Bill ne sera pas débattu à la séance parlementaire de mardi prochain, veille de la fête Divali. Le leader de l’opposition en profite pour expliquer que le MMM s’est toujours opposé à l’idée que la tâche de recouvrer les biens mal acquis soit confiée au Directeur des Poursuites Publiques (DPP). Paul Bérenger rappelle s’être déjà exprimé à ce propos quand ,sous l’ancien gouvernement Ramgoolam en septembre 2013, les attributions de l’ancien Assets Recovery Commisioner furent confiées au DPP. Pour lui, une telle démarche ne pouvait que « dénaturer dangereusement » les fonctions du DPP.
Le chef de l’opposition rappelle s’être tout aussi opposé à l’idée du ministre des Finances d’alors, Xavier Duval, et qui est aujourd’hui repris par le ministre Roshi Bhadain de confier le recouvrement des bien mal acquis à la Financial Intelligence Unit (FIU). Il insiste à ce propos sur la nature particulière de la FIU, qui est celle d’un service de renseignements chargé de recueillir des informations à propos des moyens mis en place par des malfaiteurs pour l’accumulation d’argent sale dans le cadre de crimes financiers.
Pour Paul Bérenger, l’assets recovery devrait plutôt être l’affaire de la future Financial Crime Commission promise par le gouvernement Lepep, comme c’est le cas en Grande-Bretagne. Le leader des mauves, qui accuse une fois encore Roshi Bhadain de vouloir tout contrôler, ne manque pas non plus de condamner vivement « l’attaque honteuse » dont a été victime le DPP, Me Satyajit Boolell, à une conférence des Nations Unies à Saint-Pétersbourg en Russie cette semaine de la part du ministre Bhadain.
Paul Bérenger réitère par ailleurs que le MMM souhaite que sir Anerood Jugnauth arrive à « réparer les dégâts » occasionnés surtout par le ministre des Services financiers, Roshi Bhadain, autour du Traité de non-double imposition avec l’Inde. Le chef de l’opposition assure que sur cette question également, son parti n’entend pas faire preuve de politique partisane. Il explique qu’il convient désormais de favoriser au plus vite la tenue d’une nouvelle réunion du Joint Working Group en vue d’un nouveau départ.
Revenant par ailleurs à sa PNQ de mardi dernier qui était consacrée aux projets de tank farm et de Combined Cycle Power Plant du CEB à Bain-des-Dames, Paul Bérenger doute que le National Ramsar Committee a effectivement accordé son aval à ces projets de développement. « Il est clair que le comité qui dépend du ministère de l’Agro-industrie a pris position contre le projet de Bain-des-Dames en raison de la présence sur place de zones humides ».
CEB : « Pagaille à venir à St-Louis »
Le chef de l’opposition soutient que, contrairement à la pratique normale, ce n’est pas le secrétaire permanent du ministère de l’Agro-industrie qui a présidé la réunion au cours de laquelle la question a été abordée mais « une secrétaire ». Et Paul Bérenger de prévenir que l’opposition exigera de prendre connaissance du procès-verbal de cette réunion du National Ramsar Committee. Pour lui, plutôt que d’être une véritable attestation d’autorisation, le document circulé par le ministre de tutelle, Ivan Collendavelloo, ne fait que stipuler les nombreuses conditions qui doivent être préalablement respectées avant que le développement envisagé sur place ne puisse se concrétiser.
Paul Bérenger parle en outre d’EIA License désormais plus valable pour le projet de tant farm alors qu’un accord avec un contracteur a été signé et un advance payment de Rs 54 millions déjà effectué. Le chef de l’opposition prévoit une « pagaille semblable » pour ce qui concerne l’acquisition des nouveaux moteurs pour la centrale de Saint-Louis. Ce qui, trouve-t-il, est « typique de Collendavelloo ».  
Le « long renvoi » au 22 mars 2016 du procès entré en Cour suprême par Rezistans Ek Alternativ fait aussi l’objet de commentaires du leader de l’opposition. Ce dernier rappelle l’engagement pris récemment par le Premier ministre à l’assemblée nationale à l’effet qu’il agira en conséquence au cas où la Cour tardait à se prononcer dans cette affaire. Paul Bérenger s’étonne d’autre part que le conseil des ministres n’a rien décidé, à sa réunion de vendredi, par rapport à une éventuelle baisse des prix des carburants. Il rappelle à ce sujet qu’en début de semaine, le ministre de tutelle, Ashik Gungah, avait laissé entendre à la presse qu’une telle révision à la baisse des prix des carburants était « en bonne voie ».
Invité à commenter les propos tenus vendredi soir à Bois Chéri par le leader du PTr, Navin Ramgoolam, concernant l’action parlementaire de l’opposition, Paul Bérenger a eu ceci à déclarer : « Plutôt que de se taire et de ne s’inquiéter que pour son coffre-fort, il a choisi de se rendre ridicule. En fait, le commentaire de Ramgoolam est un camouflet à l’encontre des rares députés travaillistes siégeant au Parlement. Ayant par ailleurs eu l’occasion de le voir à l’oeuvre en tant que leader de l’opposition, je sais à quoi m’en tenir. » Paul Bérenger s’est dit d’autre part « très attristé » par le décès de Me Guy Ollivry, QC, ancien parlementaire et ancien leader de l’Union Démocratique Mauricienne (UDM).

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