L’Hôtel du GM lance les enchères avec la compensation à  Rs 1 500/Rs 2 000 greffée à la hausse de Rs 2 000 du National Monthy Minimum Wage au complément CSG
  Pour les fêtes de fin d’année, le goauvernement alloue un Grant de Rs 2 000 per Capta dans le secteur public
  En dépit de l’amendement Husnoo, le MSM essuie un cinglant revers à l’Est avec le favori du ministre Hurdoyal piégé par une anodine motion de blâme au conseil de district de Flacq
Avec les derniers développements au titre du Government Business en cette fin d’année, les paris sont ouverts au sujet du calendrier électoral de 2024. La première question qui attend d’être élucidée est de savoir si le 1er Mai de l’année prochaine, soit l’occasion d’un come-back des rassemblements politiques pour la Fête du Travail, se transformera en démarrage officiel ou en clôture de la campagne pour les prochaines élections législatives. Sauf qu’en cette fin d’année, avec le Premier ministre et leader du MSM Pravind Jugnauth devant revoir ses sorties politiques de manière conjoncturelle en raison d’une indisposition due à une vilaine grippe, dit-on dans les milieux proches de Lakwizinn du Prime Minister’s Office, très peu d’indications ont filtré jusqu’ici. Sauf que lors des délibérations du conseil des ministres de vendredi, l’item N°10 du communiqué officiel laisse comprendre les préoccupations des autorités autour des importantes célébrations religieuses, en particulier celles prévues jusqu’à la mi-avril. Tout compte faut, le 1er Mai 2024 s’annonce comme une date critique dans le calendrier électoral, un peu à la manière du scénario pour les élections générales du 3 juillet 2005. Mais c’est risqué d’avancer si ces rassemblements prendront la tournure d’une présentation des candidats qui s’affronteront dans des circonscriptions avec des délimitations revues et corrigées au gré du dernier rapport de l’Electoral Boundaries. Ou encore le round-up de la campagne qui s’annonce des plus virulentes.
Le dernier élément portant sur le redécoupage électoral est donné comme une certitude. En effet, la résolution devant être présentée par le PM à l’Assemblée nationale a déjà été déposée au Speaker’s Office depuis une dizaine de jours, soit le vendredi 1er décembre (voir fac simile plus loin). L’adoption de cette motion ne se présente que comme une formalité, soit au plus tôt le mardi 19, si ce n’est le vendredi 22, au cas où le gouvernement veut aller jusqu’à la veille de Noël, avant de clore la 7e session du Parlement.
Une des options appréhendées dans des milieux politiques avisés est qu’avec l’ajournement en cette fin d’année des travaux de l’Assemblée nationale, avec la reprise éventuelle après les fêtes nationales de l’Indépendance et de la République du 12 Mars, comme c’est de tradition, le PM, de par les prérogatives conférées par la Constitution, peut à n’importe moment au cours de cette période recommander au président de la République, Pradeep Roopun, de procéder à la dissolution de l’Assemblée nationale, avant de faire publier les Writs of Elections, selon les dispositions de la loi régissant les élections.
Le rapport de l’audit
Néanmoins, cette stratégie permettra au gouvernement de faire l’économie d’une avalanche de critiques et de dénonciations en matière de gestion des dépenses publiques. La rentrée parlementaire de mars de chaque année impose au ministre des Finances, Renganaden Padayachy, l’obligation de déposer sur la table de l’Asssemblée nationale le rapport du Directeur de l’Audit sur le précédent exercice financier. Du pain béni pour les détracteurs du gouvernement.
Le report de l’énumération d’un chapelet de critiques caractérisées et chiffrées de cas de maladministration publique après les prochaines élections générales ne devrait nullement gêner le gouvernement de Pravind Jugnauth et ses partenaires, en quête d’un trois à la file à l’Hôtel du gouvernement.
Sauf que cette dissolution de l’Assemblée nationale avant la fin de mars prochain priverait le Grand Argentier, Renganaden Padaycahy, de la possibilité d’un 5e et ultime Budget Speech pour la présente législature. Le temps pour le ministre des Finances de faire étalage de l’évolution des paramètres économiques, en dépit de la pandémie de Covid-19 marquant les premières années du présent mandat.
Toutefois, Lakwizinn du Prime Ministrer’s Office devra élaborer une astuce budgétaire au chapitre de la Basic Retirement Pension (BRP) à Rs 13 500. Les bénéficiaires de la pension constituent une bank vote conséquente, soit un sur quatre inscrits sur les registres de la Commission électorale, d’autant que les prestations sociales constituent un argument majeur de Caring Government.
Le versement de la compensation salariale Padayachy de Rs 1 500 à Rs 2 000 par mois ne concerne pas les quelque 250 000 membres du 3e âge, selon les derniers chiffres officiels au 30 juin de l’année dernière. À ce jour, le flou est entretenu quant à la formule que compte adopter le gouvernement pour traduire dans le concret la promesse du 1er octobre 2019 visant à réviser à la hausse la pension à Rs 13 500 d’ici à la fin de ce présent mandat.
Ainsi, l’Electoral Cell du Sun Trust s’attend à voir une décision en ce sens en faveur de cette frange de l’électorat avant l’annonce des prochaines élections générales. D’aucuns affirment que le gouvernement ne prendrait aucun risque inutile avec un prochain budget dans la mesure où un volet conséquent a été catered for avec la conclusion, jeudi, des consultations tripartites, présidées par Renganaden Padayachy.
À cela, un détail intéressant est qu’en cette fin d’année, le gouvernement a pris la décision d’allouer un Per Capta Grant de Rs 2 000 dans le secteur public, y compris les corps paraétatiques, pour des end of year parties.
En complément à la révision du National Monthly Minimum Wage à Rs 17 000 et la compensation de Rs 1 500 à Rs 2 000 à partir de janvier prochain, Business Mauritius attire l’attention sur le fait que la masse salariale sera gonflée de Rs 12 milliards. En contrepartie, suite à des représentations formelles, le gouvernement a consenti, lors des délibérations du conseil des ministres de vendredi, de venir de l’avant avec un mécanisme d’assistance aux PME avec un chiffre d’affaires de Rs 100 millions, éprouvant des difficultés pour assurer le paiement de la compensation salariale.
Sauf pour la question de la pension à Rs 13 500, avec les retraités privés de compensation, le volet salarial dans tout nouveau budget a été amplement anticipé lors des consultations de jeudi dernier. Toutefois, la question reste à savoir si le PM et leader du MSM est disposé à offrir une plateforme officielle de critiques, sous la forme d’un nouveau Budget speech à la veille des prochaines élections générales. Et cela, même si le war chest peut encore le permettre.
Pour l’instant, le calendrier établi à l’Hôtel du gouvernement vise à s’assurer que les célébrations des grandes fêtes religieuses se déroulent dans les meilleures conditions possibles avec la mise sur pied d’un National Secretariat pour :
• Thaipoosam Cavadee avec la période de jeûne démarrant le 16 janvier et le jour férié le 25
• Maha Shivaratree avec le pèlerinage vers Ganga Talao entamé à partir du lundi 3 mars et la fête le 8 mars
– Shab-e-Barat des 25/26 février
• le Ramadan débutant vers les 10/11 mars et la fête Eid-Ul-Fitr vers les 8 et 9 avril, dépendant de la visibilité de la lune
• le carême de Pâques à partir du Mercredi des Cendres le 14 février et la fête le 31 mars.
Les autres manifestations religieuses placées sous la responsabilité du National Secretariat, avec un personnel attaché au Prime Minister’s Office, sont, entre autres, le pèlerinage du Père Laval, Ganesh Chaturthi et Venkateshwara Pooja.
Un autre détail d’envergure concerne le Ganga Talao à Grand-Bassin. Des règlements appropriés seront promulgués sous la National Heritage Fund Act en vue de classer Grand-Bassin (Ganga Talao) comme un National Heritage Site. De ce fait, avec le Ganga Talao connu dorévanant comme le Ganga Talao Spiritual Sanctuary, le pèlerinage du début de mars de l’année prochaine revêtira un caractère spécifique avec la tenue de toute une série de manifestations religieuses par les différentes organisations socioculturelles.
Une confirmation, s’il en fallait une, que d’ci la mi-avril, même si l’ambiance électorale ira crescendo, les procédures sous les sections 56 (4) et 41 (2) de la Representation of the People Act concernant respectivement la publication des Writs of Elections ou encore les dates du Nomination Day et du Polling Day ne devront pas être activées au cours de cette période.
Mais du côté du QG de la Commission électorale, l’on se prépare déjà en cette fin d’année et jusqu’au jour du dépouillement des bulletins de vote des prochaines élections générales à affronter des pressions grandissantes. Et cela indépendament de l’échéancier électoral.
D’abord, avec l’adoption de la résolution donnant force de loi au rapport de l’Electoral Boundaries Commission de 2020, la Commission électorale devra produire de nouveaux registres d’électeurs dans les nouvelles circonscriptions redélimitées dans les meilleurs délais en vue de permettre aux inscrits de mieux se situer dans la nouvelle configuration et réduire au maximum les risques de confusion le jour du vote.
En parallèle, avec ces ajustements découlant du redécoupage, la Commission électorale organisera du 19 janvier au 18 février 2024 la House to House Enquiry pour l’enregistrement des électeurs. Ainsi, des canvassers ont déjà été recrutés pour ce recensement en vue de compiler de nouveaux registres devant entrer en vigueur le 16 août de l’année prochaine.
Au cas où ces consultations populaires sont organisées avant cette dernière date, les registres actuellement en vigueur depuis le 16 août dernier seront utilisés.