MUNICIPALES 2012: Sept désistements et un candidat décédé

A l’échéance du délai, hier après-midi, pour le désistement des candidats aux électios municipales du dimanche 9 décembre, la Commission Electorale a enregistré sept désistements et un décès de candidat. Patrice Malepa, candidat de Les-Verts Fraternels dans l’arrondissement No 4 de Beau-Bassin/Rose-Hill, est décédé  vendredi. Ses funérailles ont eu lieu hier.
Les sept désistentements sont les deux soeurs Kamiah, Keela et Meleena, du Parti Malin dans les Wards 3 et 4 de Curepipe, l’indépendant Selvanaden Mootoosamu au Ward 3 et François Arékion de la Fédération Socialiste Mauricien au Ward 4 de Port-Louis, l’indépendant Patrick Jaymangal dans le premier arrondissement de Beau-Bassin/Rose-Hill et deux autres indépendants, Houssain Abdul Kader et Husein Soobratty dans le ward 6 de Vacoas/Phoenix.
De ce fait, le nombre de candidats passe de 356 à 348, dont 79 femmes-candidates, pour les 90 sièges de conseillers à pourvoir dans les 30 wards urbains.
Quelques faits marquants pour les annales
Les élections municipales de 2012 sont déjà entrées dans les annales. Pour plusieurs raisons. Des faits marquants, de l’exercice, on retiendra que :
1) malgré deux renvois successifs qui ont fait que les conseillers des villes élus en 2005 ont bénéficié d’un prolongement de mandats de deux ans et en dépit de l’affirmation effarante du ministre du Commerce et de l’Industrie, Cader Syed Hossen, selon laquelle les citadins « s’en foutent éperdument », ces élections ont fini par être organisées rien que pour le respect dû à la démocratie régionale comme cela se doit dans tout pays civilisé où la voix du citoyen doit être tenue en compte ;
2) le ministre Hervé Aimée, responsable de réformer les administrations régionales (villes et villages) est finalement parvenu à imposer ses réformes. Un des éléments les plus positifs de ces réformes est, incontestablement, l’obligation faite aux partis politiques et groupements briguant les suffrages de présenter, au moins, un tiers de femmes sur leurs listes de candidats. C’est là une avancée intéressante dans le combat pour un plus grand équilibre des genres aux fonctions politiques dans le pays ;
3) presque cinquante ans après l’annexion des régions périphériques – dites défavorisées à l’époque – aux zones électorales urbaines (la loi Laventure en 1963), le pouvoir central (le gouvernement du pays) a encore une fois modifié les règles du jeu : redéfinition des arrondissements, réduction du nombre des conseillers de 128 à 90, abolition des élections de remplacement et mise en place de listes de conseillers suppléants qui entreront dans les conseils en cas de démissions et de décès, interdiction de transfugisme et la mise en valeur des édiles (tant aux niveau des villes que celui des villages) à travers une rétribution, qui devrait se traduire en une plus grande présence/contribution de leur part aux travaux des instances de décisions de leurs conseils ;
4) aucun maire sortant et plus de 95% des conseillers sortants, tous des travaillistes, PMSD et quelques transfuges notables dont certains n’avaient cesser de tourner et de retourner leurs vestes, n’ont obtenu de ticket.
Vers une ghettotisation des arrondissements
Toutefois, les élections municipales (versions 2012) comportent déjà quelques aspects négatifs non-négligeables qui devraient malheureusement avoir des effets pervers prévisibles dans l’avenir. Un de ces aspects est, comme exprimé par le MSM, aujourd’hui à nouveau dirigé par sir Anerood Jugnauth, la ghettoisation des arrondissements sur la base communaliste.
Comme l’avait craint certains au moment de la présentation de la reforme Aimée – avec ce que ce parti avait appelé le « packing des communautés » à travers de plus petits arrondissements municipaux, les différents partis engagés dans la course ont été contraints à présenter des listes de candidats aux profils taillés selon les concentrations des communautés. C’est ainsi que la tare communaliste (le réflexe vot nu dimunn), pourtant tant décriée au niveau de l’Assemblée nationale et qui tient à l’écart nombre de candidats potentiellement talentueux dans l’administration politique urbaine, se reproduit déjà au niveau des localités urbaines avec tous les risques explosifs que cela peut comporter.
La transposition de la considération communaliste sur la liste des candidats aux municipales a déjà fait ses victimes collatéraux. A titre d’exemple : la mairesse sortante de Quatre-Bornes, Mme Arianne Oxenham – certes une convertie au travaillisme de la dernière heure à la veille des élections municipales de 2005 après avoir été, quelques années plus tôt, mairesse au nom du MSM – ne nous démentira pas. On peut certainement avoir apprécié modérément sa performance en tant que première citoyenne de Quatre-Bornes l’année dernière, mais le fait demeure que Mme Oxenham a doublement payé des nouvelles dispositions de la loi des Administrations régionales d’Hervé Aimée.
Malgré le fait que le leader de l’Alliance PTr-PMSD, Navin Ramgoolam, a finalement décidé qu’aucun maire sortant n’obtiendrait d’investiture, à 10 heures, mercredi matin, jour de dépôts des candidatures, Mme Arianne Oxenham était inscrite sur la liste des rouges. Son formulaire déjà rempli, elle descendait dans sa voiture vers Port-Louis pour la faire avaliser des responsables de l’Alliance quand la députée Nita Deerpalsing, coordinatrice des travaillistes à Quatre-Bornes, l’a fait savoir par téléphone qu’elle a été évincée. Cette éviction est due au fait, premièrement, que le PMSD n’avait aucun candidat dans l’arrondissement no. 3 de Quatre-Bornes. Le Labour y avait effectivement déjà désigné Mme Shakuntalla Boolell et M. Cader Mallam Hassam. Le PMSD a tapé du poing sur la table pour avoir son représentant « population générale » et c’est ainsi que Mme Oxenham a eu à – oh ! elle l’a joliment dite – « céder la place à un jeune » en la personne de Jean-Paul Robert Cheng Yen.
Le MMM et le MSM d’Anerood Jugnauth ont eu le même problème bien que Paul Bérenger – qui s’y connaît lui aussi et même mieux que d’autres en matière de profilage ethnique – ait choisi le terme, apparemment plus digestible, de « nou finn bizin fer enn certain dosage !  » (meeting au Bar Chacha, vendredi d’avant).

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