PARLEMENT : « I am not doing «fausse route» as some believe ! »

« I am not doing “fausse route” as some believe ! » Le Premier ministre a profité de la nouvelle Private Notice Question du leader de l’opposition sur les Chagos pour donner la réplique à ceux qui, comme Jean-Claude de l’Estrac, ancien ministre des Affaires étrangères et secrétaire général sortant de la Commission de l’océan Indien, mettent en doute la démarche du gouvernement de mobiliser l’Organisation des Nations unies en vue d’une saisine de la Cour internationale de La Haye pour la reconnaissance de la souveraineté de la république de Maurice sur l’archipel des Chagos.
Sir Anerood Jugnauth s’est montré extrêmement déterminé quant à la poursuite de l’initiative décidée par l’île Maurice et très confiant dans la justesse de cette action. Pour lui, c’est le seul moyen de faire plier les Britanniques qui, de son point de vue, n’ont aucune intention de restituer ces îles à Maurice. Le chef du gouvernement a confirmé qu’il avait, à l’expiration de l’échéance fixée au 30 juin 2016, accordé un délai d’une semaine à son homologue britannique David Cameron pour venir avec une proposition ferme.
Lors de cet échange qui a une nouvelle fois permis à Paul Bérenger d’étaler ses vastes connaissances en matière de diplomatie, on a retenu que le Premier ministre a indiqué qu’il se tenait prêt à rencontrer bientôt le leader du Groupe Réfugiés Chagos, Olivier Bancoult, si ce dernier le souhaitait et si cela devait conduire à une meilleure harmonisation des positions des uns et de autres sur ce dossier d’intérêt commun.
Le leader de l’opposition, qui s’est évertué à montrer la voie au gouvernement quant aux initiatives à prendre auprès du nouveau président de l’assemblée générale des Nations unies et auprès des divers forums internationaux et régionaux et auprès des pays amis pour bien ficeler le dossier mauricien, s’est déclaré prudemment optimiste quant à l’issue de cette revendication.
Interrogé par Paul Bérenger sur les acquis obtenus entre 2000 et 2005 sur ce dossier alors qu’ ils étaient tous deux au gouvernement, le Premier ministre, qui ne semblait pas du tout s’en souvenir, s’est contenté de répondre “the past is the past !”
 “Le courage de SAJ et de Paul Bérenger “
 La question des Chagos était également à l’ajournement des travaux, la député indépendante Danielle Selvon évoquant certains aspects de ce dossier qui pourraient consolider la position mauricienne. Elle a tenu à saluer l’engagement de SAJ et de Paul Bérenger en faveur des Chagos et des Chagossiens depuis les années 1970 et a invité tous les partis politiques à soutenir cette cause, tant et si bien que, répondant à la députée, le Premier ministre a dit être d’accord que tous doivent être unis dans ce combat avant de terminer sur cette note “maybe I shall ask her to come and support me as a Legal Adviser… in the struggle” dont on ne sait pas si c’était sur une note sérieuse que cette invitation a été lancée.
Ça, c’était en fin de séance mais, plus tôt, le matin, comme à l’accoutumée, le Premier ministre, après quelques questions supplémentaires, commençait déjà à manifester des signes d’impatience qui iront crescendo, comme lorsque le leader de l’opposition lui demandera de revenir à ce qu’il avait préconisé en 2013 lors des amendements à la Human Rights Commission Act pour que des condamnés qui se sentent injustement sanctionnés puissent loger un recours sur la base, non seulement restrictive de “fresh and compelling evidence”, mais aussi des “extraordinary circumstances” comme en Grande-Bretagne.
Pour toute réaction, SAJ a répété que cela pourrait ouvrir la voie à des demandes de révision de procès. À l’auteur de la question, Reza Uteem, qui lui rappelait ce que le programme de Lalians Lepep proposait à ce sujet, le chef du gouvernement a dit qu’il n’avait pas tout cela en tête et que, de toute façon, à Maurice, tous ceux qui sont condamnés crient à l’injustice.
Toujours au Prime Minister’s Question Time, l’affaire Varma/Jeannot évoqué par le député du MSM Sudhir Sesungkur. Si le Premier ministre a confirmé qu’une nouvelle enquête est en cours, le député a, lui, eu toutes les peines du monde pour poser ses questions supplémentaires, tant et si bien que certains députés de l’opposition en ont profité pour lui rappeler qu’il avait lui aussi quelques soucis avec la justice pour une histoire de chien incommodant pour ses voisins.
Pour clore la tranche du “service minimum” premierministériel, ces réponses expéditives du Premier ministre à une question de Kavi Ramano sur l’introduction d’une loi sur le financement des partis politiques. Il s’est d’abord contenté de rappeler que le comité Duval avait déjà soumis ses propositions et que le texte global sur la réforme sera circulé aussitôt prêt et a ensuite envoyé balader les députés du Mouvement Patriotique et leurs questions supplémentaires.
À Raffick Sorefan qui voulait savoir combien de réunions ont été tenues depuis la soumission du rapport le 16 avril, SAJ a répondu sèchement “I have not counted the sittings !” Pas plus de chance pour son collègue Kavi Ramano qui demandait si le financement des partis politiques allait de pair avec la réforme du système électoral. Ce fut là aussi un “well, we will go step by step !” Un genre de réponse pour ne pas répondre.

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