Plusieurs sujets d’actualité ont été discutés, samedi, lors de la conférence de presse du PMSD, notamment le tourisme, le rapport du PAC, la cherté de la vie et la rentrée parlementaire. En l’absence du leader du parti, Xavier-Luc Duval, actuellement en voyage, c’est Patrice Armance qui a animé le point de presse aux côtés d’Aurore Perraud et de Kushal Lobine. Le PMSD s’interroge sur la viabilité de la campagne nationale touristique “One Mauritius”.
« À l’heure où je vous parle, il semblerait que le gouvernement a failli dans son approche pour relancer le tourisme. Il y a eu beaucoup d’annonces, mais qui n’étaient au final que des effets d’annonces qui n’ont jamais abouti », a déclaré d’emblée Patrice Armance. Selon lui, il n’y avait pas assez de conviction du côté du gouvernement pour relancer le tourisme, notamment à cause du manque de dialogue et de concertation avec de nombreux acteurs du secteur. Patrice Armance a aussi critiqué le ministre du Tourisme, Steve Obeegadoo, qui, dans son dernier discours, n’a fait que « copier-coller ce qui avait été dit dans le dernier budget. » Pour le PMSD, il est clair qu’« après neuf mois, le tourisme n’a pas encore décollé et que c’est un aveu de taille de la part d’Obeegadoo lorsqu’il dit que l’objectif des 1,3 million de touristes est irréalisable. »
Patrice Armance a aussi vertement critiqué la Mauritius Tourism Promotion Authority (MTPA), qui est, selon lui, « en perte de vitesse et sans capitaine », notamment avec la démission de son Chairman Nilen Vencadasmy. Il a avancé que le PMSD prône un « retour à la base du tourisme mauricien. Est-ce que la destination est encore fiable ? On ne peut pas continuer à faire des plans de marketing sans comprendre le fonctionnement et le produit qu’est l’île Maurice de nos jours. Il faut revoir entièrement la MTPA. » Il a aussi dénoncé la « braderie des hôtels et il faut revoir le rating de nos hôtels. » Patrice Armance s’est par ailleurs dit déçu que le Conseil des ministres n’a pas fait d’annonces par rapport aux inondations de la semaine. « Il a pris note, c’est tout. On dénonce l’action zéro des autorités et on remet en question le radar de Trou-aux-Cerfs. » Concernant la rentrée parlementaire, il a précisé que « tous les partis de l’opposition ont travaillé ensemble dans le passé et que l’opposition est bien dans sa peau. Nous sommes prêts et on ne fera de cadeau à personne. »
Dans le deuxième volet des discussions, Aurore Perraud s’est attaquée au rapport du Public Accounts Committee (PAC), plus précisément « la situation de nos enfants. » Elle a tiré à boulets rouges sur la ministre de l’Égalité des Genres, Kalpana Koonjoo-Shah, lui demandant de répondre aux nombreuses interrogations et zones d’ombre soulevées dans le rapport. « On n’est pas surpris, car c’est une situation qui perdure dans les shelters. En 2015, quand j’étais ministre, il y avait un Fact Finding Committee et le rapport Vellien qui avait été publié contenait de nombreuses recommandations. » Aurore Perraud a condamné d’emblée « la situation dans les shelters » qui sont passés de 21 à 23 en six ans. Et a ajouté : « Je demande à la ministre concernée : Kot Foster Care ? Adoption ? Combien d’enfants ont été réintégrés et replacés dans leur famille ? » Elle a lancé une « invitation de sortir dans son mutisme, son indifférence et sa tour d’ivoire pour dire combien d’enfants ont été placés en famille d’accueil. »
Amateurisme
Pour elle, il est inacceptable que le nombre de shelters ait augmenté, et a souligné qu’elle « menait une bataille contre l’institutionnalisation des shelters et pour la construction des small units. » Elle a aussi mis l’accent sur le fait troublant que des enfants confiés à l’État ne soient pas déclarés. « Il y a beaucoup d’allégations et beaucoup d’informations troublantes. Est-ce qu’il y a conflit d’intérêts entre ministère et shelters ? Il y a des officiers du ministère qui ont des membres de leur famille sur le board de shelters et qui ont un salaire. Il y a même une directrice de shelter qui dit ouvertement : Nou bizin gagn nou bout. Avec l’amateurisme de ce ministère, il y a un business sur le malheur des enfants. »
Kushal Lobine a pour sa part abordé la cherté de la vie. « Gouverner c’est prévoir », a-t-il déclaré. Il s’est ainsi dit surpris après avoir pris connaissance de la lettre émise par le ministère des Commerces concernant le rationnement de l’huile comestible. « Le gouvernement agit au petit bonheur. Il crée une pénurie artificielle et provoque un panic buying de l’huile comestible. Avant d’émettre cette lettre, est-ce qu’il y a eu un mécanisme en place pour voir si cela est réaliste ? » s’est-il demandé. Il a aussi commenté la dépréciation de la roupie mauricienne face au dollar américain et l’impact sur les consommateurs, notamment « les personnes âgées avec les prix des médicaments qui vont augmenter drastiquement. » Il a aussi avancé que le gouvernement a les moyens pour « baisser le prix de l’essence et du diesel par Rs 6 et que cela va soulager la population mauricienne. »
« Nous voyons que les prix au niveau mondial fluctuent et avec l’incertitude de la guerre, la seule certitude que nous avons c’est que le gouvernement peut contrôler et baisser le prix de l’essence par Rs 6. C’est réaliste », a-t-il déclaré. Il a également avancé que le gouvernement « peut augmenter le National Minimum Wage à Rs 15 000. Il a les moyens », précisant que la Mauritius Investment Corporation a un « Warchest de Rs 80 milliards » et qu’elle peut contribuer à soulager la population.