REMAKE DE L’ALLIANCE 2000: Aucune décision prise à ce stade, déclare Paul Bérenger

Paul Bérenger, leader de l’opposition et du MMM, laisse comprendre que, même si l’idée d’un « remake » de l’Alliance MSM/MMM de 2000 fait son chemin au sein de son parti, aucune décision à ce propos n’a été prise à ce stade. Une éventuelle décision de reconduction d’une telle alliance devra, rappelle-t-il, être ratifiée par une Assemblée générale du MMM. « Un remake étant un remake », répète Paul Bérenger, pour que cela aboutisse, le président de la République, sir Anerood Jugnauth « devra démissionner, préalablement ».  Le leader du MMM ne précise pas quand une telle éventualité pourrait advenir, se contentant de dire que « we’ll cross the bridge when and if we meet it! ».
Même si, explique Paul Bérenger, l’idée d’un « remake » de l’Alliance MSM/MMM de 2000 a été acceptée « à l’unanimité », lundi dernier, par les membres du Bureau politique mauve, aucune décision à ce sujet n’a été prise à ce stade. Cette question d’alliance avec le MSM devait être évoquée, hier après-midi, lors de la réunion du Comité central du MMM. « Si une décision est prise (NDLR: quant à la reconduction de l’Alliance MSM/MMM de 2000), elle devra être entérinée par une Assemblée générale du parti », précise le leader du MMM.
« We’ll cross the bridge when and if we meet it! »
Comme pour insister que rien n’a été décidé à ce stade, Paul Bérenger dément des informations pouvant laisser entendre le contraire répercutées, ces deux derniers jours, d’une part, sur une radio, de l’autre, dans un hebdomadaire. Il nie, notamment, qu’il aurait, déjà, été question que les deux partis aient convenu  d’aligner trois candidats de leur rang respectif dans certaines circonscriptions.  « Il n’est même pas encore question de savoir qui sera candidat et où », assure le leader du MMM.
A l’heure des questions, M. Bérenger a convenu qu’évidemment, pour qu’il y ait « remake de l’Alliance MSM/MMM de 2000 », il faudra bien que le président de la République, sir Anerood Jugnauth, démissionne de son poste de chef de l’Etat dans la mesure où, répète-t-il, « un remake, c’est un remake ». Quant à savoir quand pourrait advenir une telle éventualité, il rappelle, simplement, que le président Jugnauth a, lui-même, déjà laissé entendre qu’il « parlera en temps et lieu ». « W’ll cross the bridge when and if we meet it! », précise-t-il, tout simplement.
Paul Bérenger précise, par ailleurs, que la question d’une démission en bloc des députés de l’opposition n’a pas été évoquée à ce stade « même si, dit-il, on pourrait bien en discuter ». Mais, pour lui, « le plus tôt le gouvernement en place est mis en minorité, le mieux ce sera pour le pays ». La raison: « Il s’agit d’un gouvernement illégitime qui s’appuie, pour son existence, sur deux transfuges et quatre PMSD. » Ce qui, selon M. Bérenger, créé dans le pays une très mauvaise ambiance d’instabilité à la veille de la présentation du budget.
Revenant, par ailleurs, à l’affaire MedPoint, le leader de l’opposition trouve, en substance, qu’au sujet du chèque de plus de Rs 144 millions représentant le coût pour l’Etat du rachat de l’ancienne clinique, les réponses fournies, d’une part, par le Premier ministre à sa PNQ du 18 octobre dernier et celles avancées mardi dernier lors des débats sur les Estimates of Supplementary Expenditure (ESE) par le ministre des Finances, ainsi que par le chef du gouvernement, se contredisent.
« A ma PNQ le 18 octobre, le Dr Navin Ramgoolam avait laissé entendre qu’il ne pouvait rien dire ou entreprendre. Il avait insisté que même la State Investment Corporation (SIC) n’y pouvait rien et que seule l’Independent Commission Against Corruption (ICAC) pouvait réagir. Une semaine seulement après, voilà que tout a changé. Cette fois, tant Navin Ramgoolam que Xavier Duval arrivent à tout savoir et vont même jusqu’à répondre au nom de l’ICAC! », expliqie-t-il.
Chèque de MedPoint : »Ceux qui savent doivent le faire savoir »
Reprenant, notamment, la partie de la réponse du ministre des Finances à l’effet que le chèque avait, bel et bien, été « encaissé » et que même l’argent avait été « transféré à Londres », Paul Bérenger s’interroge sur ce qui a bien pu se passer en une semaine. Il dit vouloir connaître la vérité dans toute l’affaire.
Le leader de l’opposition affirme, de son côté, que, selon ses informations, le chèque a été « cashed »; qu’un montant de Rs 15 millions a été placé sur le compte de Mme Malhotra à la HongKong and Shanghai Bank (HSBC); qu’un autre montant de Rs 120 millions a été crédité à un autre compte auprès de la Baroda Bank et que les deux compte bancaires ont été gelés.
Dans le cas où l’information qu’il dit détenir à l’effet que cet argent de MedPoint est bloqué à Maurice, M. Bérenger veut connaître les démarches entreprises en vue de le récupérer et si des avis légaux ont été, à cette fin, sollicités par les autorités auprès du State Law Office (SLO). « La population a droit à la vérité même si elle finira, un jour, par être établie », estime-t-il.  Le leader de l’opposition, qui rappelle que toute cette affaire concerne l’argent public, trouve que « ceux qui savent » la vérité ont le devoir de le faire savoir par le biais de la publication d’un communiqué.
Venant, ensuite, à son « scandale du jour », Paul Bérenger évoque, cette fois, le « cheque truncation project » à la Banque de  Maurice (BoM). Il trouve, d’abord, que le communiqué émis le 21 courant par la Banque centrale autour de la controverse soulevée sur cette question ne vise qu’à « brouiller les pistes ». Le leader de l’opposition parle même, à ce propos, « d’hypocrisie » et de « mauvaise foi ».
Il explique, à ce propos, qu’après avoir, courant 2008, lancé un appel d’offres pour le projet, trois sociétés dont Sybrin, une entreprise spécialisée dans ce domaine et qui travaille en Afrique et ailleurs, selon M. Bérenger, avaient été « short-listed ». Il ajoute qu’après l’expiration de la validité de l’appel d’offres le 31 décembre 2008, la BoM devait, par la suite, adjuger le contrat à une autre entreprise sans passer par un nouvel exercice de « tender ». « Pourquoi était-il utile de lancer un appel d’offres pour le projet en 2008 et non pas en 2010? », s’interroge, ainsi, M. Bérenger.
Cheque truncation project : »Que le PM ordonne un appel d’offres »
Paul Bérenger dénonce, dans cette même affaire, ce qu’il estime être une autre « hypocrisie ». Il explique qu’à la faveur d’une autre interpellation du député de son parti, Kavi Ramano le 14 juin, la Banque centrale avait émis un autre communiqué le 12 septembre dernier insinuant, selon lui, que le ministre des Finances d’alors, Pravind Jugnauth aurait refusé de donner la réponse à la question en dépit des renseignements qui lui avait été fournis par la BoM.
Or, soutient le leader de l’opposition, le ministre des Finances d’alors avait tenu à préciser qu’il avait été informé par la Banque centrale que les informations sollicitées étaient de nature « confidentielle » dans la mesure où elle concernaient le « day-to-day administration » de l’institution et ne peuvent être divulguées. « Alors que », s’insurge Paul Bérenger, « dans tous les pays, la Banque centrale est censée donner l’exemple, ici, un contrat est alloué sans appel d’offres! ».
En sa qualité de leader de l’opposition, M. Bérenger demande, en conséquence, au Premier ministre « qui nomme le Gouverneur de la Banque de Maurice » d’ordonner qu’un appel d’offres soit lancé pour ce « cheque truncation project » à la BoM. Paul Bérenger dit aussi attendre l’aboutissement de l’enquête de l’ICAC dans cette affaire.
Les informations fournies, cette semaine, en réponse à une PQ du député MMM, Raffick Sorefan, à propos des honoraires payés par l’Information and Communication Technology Authority (ICTA) à des conseils légaux font, d’autre part, aussi l’objet de commentaires de M. Bérenger.
Ce dernier dit ne pas « s’étonner » que ce soient des avocats « à couleurs politiques » qui ont empoché la somme de Rs 15 millions ainsi dépensées par cet organisme pour le règlement d’avis légaux depuis 2006. Il note, parmi, l’Attorney General « non élu », Yatin Varma du temps où il était député. Paul Bérenger rappelle que ce dernier qui, à lui seul, a obtenu de l’ICTA Rs 2 millions de « legal feee » avait, à l’époque, proposé ses services comme conseiller légal à des corps parapublics. Il juge, pour cela, que M. Varma « aurait dû avoir eu la décence de démissionner ».
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Local Government Bill — Bérenger : « La colère gronde à Rodrigues »
Paul Bérenger constate que la colère « gronde » à Rodrigues où, dit-il, c’est « l’indignation généralisée » avec ce qu’il appelle la « tentative de sabotage de l’autonomie de Rodrigues avec le Local Government Bill d’Aimée ». Pour lui, ce projet de loi constitue une « violation de la Constitution » qui, rappelle-t-il, avait été amendée en 2003 en vue de garantir l’autonomie de la petite île.
Pour le leader du MMM, il s’agit bel et bien d’une « tentative de sabotage de l’autonomie rodriguaise » dans la mesure où, pour le projet de nouvelle loi des Administrations régionales, le feu vert du Rodrigues Regional Council, notamment pour le projet de Town Council dans l’île, n’aurait pas été sollicité. « Par sa façon de faire, dit-il, le gouvernement central donne aussi la perception qu’il veut imposer le kréol mauricien à Rodrigues. » Ce qui, pour lui, constitue « un signe de mépris et de dominer ».
Paul Bérenger rappelle que l’Organisation du Peuple Rodriguais (OPR) et le parti de l’ancien Chef-commissaire, aujourd’hui Minority Leader, Johnson Roussety, ont tenu des conférences de presse pour dénoncer tout cela. Il lance un appel aux trois formations politiques de Rodrigues pour que leurs dirigeants « ne mettent pas dans le même panier tous les partis de Maurice ».
Le leader de l’Opposition promet de tout entreprendre en vue « d’empêcher cette tentative de sabotage de l’autonomie de Rodrigues ». Il demande en même temps au Premier ministre d’intervenir pour « calmer le jeu » dans la petite île.

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