SECOUSSES AU SEIN DU REMAKE 2000: Une alliance peut à tout moment être remise en question

« Une alliance entre deux partis peut à tout moment être remise en question », a déclaré hier Paul Bérenger, leader de l’opposition et du MMM. Ce dernier commentait les secousses qui ont ébranlé en fin de semaine le Remake de 2000. Secousses qu’il explique par des renseignements parvenus au MMM à l’effet que deux députés du MSM tramaient des choses visant à nuire au MMM. « Nous avons pris note du démenti du MSM », indique-t-il à ce sujet. Quant à la possibilité d’une alliance de son parti avec le PTr, Paul Bérenger déclare : « En politique, il ne faut jamais dire jamais », mais réitère que pour le MMM, tout est une question de programme. Par ailleurs, le leader de l’opposition demande l’institution d’une commission d’enquête présidée par un ancien juge du Commonwealth pour faire la lumière sur l’affaire de tentative alléguée d’utilisation de Maurice pour un trafic d’armes international.
Paul Bérenger souligne que c’est à la demande du MMM que la conférence de presse du Remake de 2000, initialement prévue pour hier, de même que la réunion conjointe des parlementaires MMM et MSM ont été renvoyées.
Il explique que ce sont des renseignements parvenus au MMM au courant de la semaine à l’effet que deux députés du MSM tramaient des choses visant à nuire au MMM qui ont justifi é le renvoi de ces deux activités mais que, depuis, le MSM les a démentis.
« Nous en prenons note en attendant la réunion hebdomadaire du Remake de mercredi », indique le leader du MMM. Paul Bérenger dit ne pas vouloir en dire plus à ce stade par rapport à la nature concrète de ces renseignements, expliquant souhaiter en discuter d’abord avec les membres du Bureau politique de son parti, qui se réunit lundi. Il précise s’être entretenu par téléphone, hier matin, avec sir Anerood Jugnauth.
Invité à dire si, désormais, une éventuelle rupture du Remake de 2000 n’est plus du domaine du possible, Paul Bérenger devait répondre qu’en politique, « il ne faut jamais dire jamais ».
« A ce jour, nous acceptons le démenti du MSM. Mais une alliance entre deux partis peut, à tout moment, être remise en question. C’est dans l’ordre des choses », explique le leader des mauves. Quant à la possibilité d’une alliance avec le PTr, là encore, Paul Bérenger réaffirme qu’en politique, « il ne faut jamais dire jamais ». Il répète toutefois que, pour le MMM, tout est une question de programme dont les quatre points clés, pour son parti, sont le combat contre la corruption, la consolidation de la démocratie, l’amélioration du maintien de l’ordre et de la paix et une nouvelle impulsion à donner à l’économie.
« Ne jamais dire jamais en politique ! »
Au sujet de la réforme électorale, Paul Bérenger laisse comprendre que, désormais, le PTr et le MMM sont « à 100% d’accord » sur les modalités. Il affi rme qu’un compromis a même été trouvé à la satisfaction de tous sur le Best Loser System. Il rappelle que le 5 mai dernier, le Premier ministre, Navin Ramgoolam, avait laissé entendre qu’il ne tarderait pas à proposer le projet de loi y relatif.
Aussi trouve-t-il que le MMM n’a même plus besoin de poursuivre les discussions avec le PTr au sujet de la réforme électorale, d’autant que, « Alan enn tigit fatigué ! » « J’invite mon bon ami, Navin, à préparer le projet de loi y relatif et à le circuler à tous les parlementaires ». Paul Bérenger donne raison au Premier ministre quand ce dernier affi rme qu’il n’y a qu’un leader de l’oppositionIl souligne à ce propos que les prérogatives de ce dernier sont clairement défi nies dans la Constitution.
Ainsi, même s’il affi rme que le PTr et le MMM sont désormais « à 100% d’accord » sur les modalités de la réforme électorale, Paul Bérenger dit rester à la disponibilité du Premier ministre si ce dernier entend toujours le consulter. Le leader du MMM confi rme que, lors de la dernière réunion du Remake de 2000 tenue mercredi dernier, sir Anerood Jugnauth a, à un certain moment, exprimé l’opinion qu’il ne devait pas en sa qualité de leader de l’Opposition seconder la motion du Premier ministre qui allait faire du Speaker, Kailash Purryag, le nouveau président de la République. Toutefois, il affi rme que si le ministre Hervé Aimée n’avait pas « fané » à l’Assemblée nationale mardi, il aurait secondé cette motion. Le leader de l’opposition réitère au passage ses félicitations au nouveau président de la République et se dit convaincu que ce dernier assumera comme il se doit ses nouvelles responsabilités.
Par ailleurs, le leader de l’opposition juge très mauvaise pour l’image de notre secteur fi nancier la nouvelle de la tentative alléguée d’utilisation de Maurice comme base d’opération pour un trafic d’armes international en violation des sanctions de l’Organisation des Nations Unies (ONU), comme l’indique un rapport du Conflict Awareness Project rendu public
dans le courant de la semaine à New York. Il insiste sur le professionnalisme de l’auteur de ce rapport, Kathi Lynn Austin, qui, dit-il, fait la chasse aux trafi quants d’armes dans le monde depuis plus de 20 ans, et qui a plus d’une fois travaillé pour le compte des Nations unies.
Trafic d’armes : « Pour une commission d’enquête »
Selon Paul Bérenger, les deux lieutenants du trafi quant russe Victor Bout, mis en cause dans cette affaire, ne sauraient être des inconnus pour ceux qui se donnent la peine de s’informer. Il explique à ce propos que selon le Confl ict Awareness Project et des journaux tels le Guardian et le New York Times, ces deux personnages sont fichés aux États-Unis où ils sont interdits d’entrée. « L’un est sur la liste noire du Trésor américain en raison de ses activités passées au Libéria ; l’autre est sur la watch list des known or suspected terrorists du Département d’État. »
Paul Bérenger explique que le rapport laisse entendre qu’en avril 2011, quand ces deux individus n’ont pas passé le compliance check d’une première banque locale, ils ont usé de prête-noms pour traiter avec une deuxième banque. Il explique encore que, conformément à la loi bancaire, la première banque concernée à bien dû rapporter l’affaire à l’autorité bancaire, la Banque de Maurice (BoM). En dépit de cela, trouve le leader de l’opposition, diverses autorités se seraient montrées « most helpful ». « Nous devons savoir quels sont les permis qu’ils ont obtenus ou s’ils ont acquis des propriétés. »
« Nous verrons bien ce que fera le Premier ministre dans cette affaire », déclare le leader de l’opposition, réclamant que toute la lumière soit faite sur ce dossier qui, dit-il, crée des doutes quant à la réputation du pays et à l’image de notre centre fi nancier.
D’où sa proposition pour qu’une commission d’enquête présidée par un ancien juge du Commonwealth soit instituée, et que Mme Austin du Conflict Awareness Project devienne le principal témoin avec l’État garantissant sa sécurité. Pour Paul Bérenger, ce ne sont ni l’Independent Commission Against Corruption (ICAC) ou, encore moins, la police qui devraient enquêter dans cette affaire.
« Navin Ramgoolam a un devoir envers le pays par rapport à cette affaire », trouve le leader de l’opposition. Il assure qu’il n’entend pas, dans ce cas, « marquer des points ou viser quiconque ».
« Il convient, tout simplement, de venir au secours de la réputation de Maurice », soutient-il.

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