Situation dans le pays : L’Espoir réclame la démission du GM et la dissolution du Parlement

Duval, Bérenger, Bodha et Bhadain réclament
des élections générales anticipées
 L’opposition parle de pseudo mesures de subsides concernant la révision des prix des denrées de base

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«Le seuil de tolérance a été franchi. La situation ménagère dans le pays est grave avec la flambée des prix et le chômage. Il faut une nouvelle équipe à la tête du pays pour redresser la situation. Pour cela, le gouvernement doit démissionner et le Parlement dissout. » Constat de la Plateforme de l’Espoir qui réclame, d’une voix unanime, la tenue d’élections générales anticipées en vue d’une nouvelle équipe dirigeante qui pourrait prendre des décisions nécessaires pour sauver le pays.

Si le pays se trouvait déjà dans une situation dramatique, elle a empiré ces derniers mois et la population est en grande détresse, a dit, hier, le leader de l’opposition. Pour Xavier-Luc Duval, « le pire est à venir. » Remettant en question les subsides que comptent accorder les autorités pour suppléer à la hausse des prix des denrées de base, XLD avance qu’il s’agit de pseudo mesures, dans le sens où à la base, les prix sont exagérés, alors que les importateurs et commerçants exploitent déjà à des prix plus bas que mentionnés. « C’est comme un coup d’épée dans l’eau », dit-il, estimant que l’argent récolté ira au final dans la poche des importateurs. Pour lui, avec une remise sur seulement 253 produits, cela ne représente même pas une demi goutte d’eau dans la mer.

Le leader de l’opposition s’est aussi appesanti sur les chiffres réels de l’inflation, avec ceux rapportés par Statistics Mauritius (SM) déclarant un taux de 2% pour 2020 et 4% pour 2021. Or, note-il, selon les chiffres fournis par le PM, vendredi, l’huile a connu une hausse de 62% passant de Rs 47 à Rs 76, la margarine en a connu une de 43% passant de Rs 60 à Rs 86, et les lentilles sont passées de Rs 21 à Rs 26, accusant ainsi une hausse de 23%. Pour XLD, le PM laisse comprendre que les chiffres déclarés par SM ne sont pas valables, surtout pour les personnes au bas de l’échelle. Face à la détresse des ménages, à un niveau sans précédent, il n’y a pas d’autre solution qu’un changement de dirigeants.

« Situation
anbalao »

Le leader du MMM qualifie la situation d’« anbalao. »
« Ce ki finn verse deluile lor difé se augmentation prix ki pe tap lor la population », dit Paul Bérenger. Cette situation dramatique relève de la faute du GM qui a augmenté le prix du carburant avec ses répercussions sur les autres prix, responsable de la dévaluation de la roupie avec ses effets sur les hausses des prix en général. « Ce qui est inacceptable est que le GM vient ensuite parler de pseudo subsides pour revoir les prix des denrées de base, alors que c’est par sa faute que nous sommes dans une telle situation. D’où notre réclamation d’élections générales anticipées », dit-il.

CSG : rien qu’un changement
d’appellation

Le leader du MMM est aussi revenu sur la Contribution Sociale Généralisée (CSG). À travers ce projet de loi – Contribution and Social Benefits Bills – qui devrait être présenté au Parlement en première lecture ce mardi, le GM veut mettre en pratique sous la loi tout ce qu’a dit le ministre des Finances en ce qui concerne la CSG. Il n’y a qu’un changement d’appellation, dit Paul Bérenger. Si l’opposition étudie ce projet de loi en attendant sa première lecture mardi, elle note déjà que le GM « inn vine vite vite avec ce projet de loi, alors qu’il y a un case à ce propos devant la Cour suprême. » Et qui plus est, dit-il, il y a également un autre case devant la justice concernant la contestation des élections de Pravind Jugnauth et ses colistiers dans la circonscription No 8. Pour l’opposition, il est clair que le GM vient de l’avant avec le Contribution and Social Benefits Bills,
« avant tout à cause de sa deux cases devant la Cour. »

« Si sa kontinie, pei pou koul net »

Nando Bodha a relevé un manque de leadership face à la crise qui prévaut dans le pays. Selon lui, « il faut un nouveau souffle, une nouvelle équipe compétente pour relever les défis. » Le leader du Reform Party s’est, lui, appesanti sur la situation « intolérable », avec la flambée des prix. Avec la dévaluation de la roupie, il est normal que les importateurs achètent la marchandise plus cher, dit Roshi Bhadain. À qui la faute? demande-t-il, imputant la responsabilité « au ministre des Finances ki ti conner ki conséquences sa bann ramifications la pour ena. » Selon lui, « si ca continuer, pays pou coule net », exhortant la population à se joindre à cette revendication.

Contestation des élections au No 16

Recours au Privy council

Autre point abordé par Paul Bérenger, le case de cet électeur du No 16 en Cour suprême pour n’avoir pas eu le droit par les autorités électorales de contester les élections. Si un jugement a été rendu, il y a tout de même un aspect sans précédent qui est passé jusqu’ici inaperçu, dit-il. En outre, la position du Commissaire électoral diverge de celle de la Commission électorale. « D’un côté, la Commission électorale a dit que c’est un viol du droit constitutionnel et, de l’autre, le Commissaire a été d’accord avec ce que soutient le GM à l’effet qu’un simple électeur ne peut contester les élections », relève Paul Bérenger. Or, le Commissaire électoral est conseillé par le State Law Office, rappelle-t-il. Vu qu’il s’agit là d’un droit constitutionnel, il serait judicieux de porter l’affaire devant le Privy Council. « Mais pour cela, il faut le GM s’engage à financer cet appel devant le Privy Council », estime celui pour qui il ne faut pas sous-estimer l’importance d’une telle contestation.

Covid :« La ministre de l’Éducation est dépassée »

Lors de son intervention, Nando Bodha s’est aussi attardé sur la gestion de la crise sanitaire par les autorités. Il déplore le manque de communication en ce qui concerne les vaccins. S’agissant de la rentrée scolaire, il estime qu’elle se fait dans des conditions difficiles et traumatisantes pour élèves et parents. Aujourd’hui, note-t-il, une dizaine d’écoles sont fermées en raison des contaminations. « Et la ministre dit ne pas être au courant », relevant la fermeture de 4 écoles dans les zones rouges. Ce qui est aussi choquant, ajoute-t-il, c’est qu’alors que quelques mesures sont prises pour les écoles, il n’y a pas de distanciation sociale dans les autobus pour ces étudiants se rendant à l’école. Selon lui, la ministre de l’Éducation est dépassée et ce dossier n’est pas géré comme il se doit, au détriment de la santé des élèves.

En vue d’élections générales

L’unité de « l’opposition parlementaire » souhaitée

« Il est probable que dans les jours à venir, les quatre partis y compris le PTr, nous commencerons à agir ensemble au Parle-ment. » C’est ce qu’a déclaré le leader du MMM, hier. Paul Bérenger dit souhaiter que tous les partis de l’opposition, « y compris le PTr, nous allions de l’avant kan eleksyon zeneral vini. Mais pas à n’importe quelle condition », insistant que cette réunification est « parlementaire »« Pour l’instant, ena 4 partis, nous souhaité ki ena enn unité parlementaire avec enn 5e parti, c’est-à-dire le PTr. » Ce rassemblement de toutes les forces de l’opposition se fait autour d’un projet de société: celle de sauver le pays.

Pas de démission en bloc

À une question de la presse concernant une éventuelle démission en bloc de l’opposition pour mener à des élections générales anticipées, XLD laisse entendre qu’il ne pense pas qu’une telle action aura un tel effet. « Et il y a aussi toujours le danger de laisser le Parlement dans la main du GM pour qu’il fasse comme bon lui semble, dit-il. Nous avons discuté de la question à plusieurs reprises et pour nous, ce n’est pas la solution de laisser le terrain libre au GM de faire comme il veut au Parlement. Kapav fer n’importe quoi, renvoye élections ou autres si ena enn majorité de 3/4 ki vote kiksoz. Et ena enn ambiguité dans la Constitution s’agissant du 3/4 de quoi? Est-ce 3/4 de tous les membres du Parlement ou de ce qui reste s’il y a une démission au Parlement? Cela est un risque additionnel que nous ne pouvons prendre », dit Paul Bérenger. « Cela n’a jamais été l’objectif de l’opposition d’aller aux élections générales à 3. Nous avons  toujours souhaité trouver une solution acceptable pour le pays, pour l’avenir », ajoute XLD.

 

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