SOODHUN AU QG DU CCID : Formalité ou enquqête formelle ?

Depuis jeudi dernier, le commissaire de police, Karl Mario Nobin, jongle avec un dossier des plus sensibles, soit l’affaire Soodhun, qui a toutes les caractéristiques d’être une hot political potato. Le N°1 de la force policière, qui a un imposant record à son palmarès avec l’arrestation d’un voleur de letchis en cours de matinée et sa condamnation à la prison ferme avant la fermeture du tribunal de Moka le même jour, a préféré se donner du temps pour des consultations à haut niveau au sujet de la démarche à suivre suite à la déposition à charge du leader de l’opposition, Xavier-Luc Duval, contre le vice-Premier ministre et ministre des Terres, Showkutally Soodhun, pour menaces de mort. Et celui-ci s’est déjà permis de faire le déplacement aux Police Headquarters des Casernes centrales pour partager une tasse de thé avec le CP Nobin du temps que des Top Guns de l’ancien empire Rawat devaient être entendus par les limiers du Central CID. Pour les vieux routiers des Casernes centrales, Showkutally Soodhun ne pourra pas échapper à une convocation pour interrogatoire under warning au Central CID. Toutefois, la question qui se pose est si pour le président du MSM ce déplacement ne se résumera qu’à une simple formalité ou s’il donnera lieu à une enquête formelle compte tenu de la gravité du ton et de la teneur des menaces proférées lors de l’Eid Party à Centre-de-Flacq dans la soirée de mardi.
Quatre jours après les faits incriminés, la Special Squad du Central CID, menée par le surintendant Mannaram, est en quête de la version officielle et intégrale du discours prononcé par Showkutally Soodhun à Centre-de-Flacq. Ce ne sera qu’après avoir pris possession de cet enregistrement et assuré la comparaison avec la copie remise par Xavier-Luc Duval aux enquêteurs de la police que l’étape de la convocation sera envisagée. C’est la version officielle communiquée à la presse, alors que le vice-Premier ministre a déjà pris l’avion hier pour l’étranger. « Aucune requête de report on departure n’a été logée au Passport and Immigration Office. Showkutally Soodun is a member of government and he is not going to abscond », reçoit-on en guise de réponse au sujet des procédures préliminaires dans des high profile criminal probes.
À hier, aucun calendrier n’a été établi pour l’interrogatoire de Showkutally Soodhun ou sous quelle forme se déroulera cette audition under warning. Les plus sceptiques anticipent un show aux Casernes centrales quand la tension autour de cette affaire aurait complètement été atténuée. Toutefois, au final, la police court un risque énorme, soit que l’Office of the Director of Public Prosecution (DPP) se montre suffisamment inquisitive pour exiger des compléments d’informations des Casernes centrales. Officiellement, les enquêteurs du Central CID étudient les détails de la déposition, qui s’articulent autour de trois axes.
Xavier-Luc Duval, se basant sur l’intégralité de l’enregistrement de l’intervention pour mettre en relief un éventuel délit sous le Prevention of Terrorism Act, dans sa déposition, relève que Showkutally Soodhun a déclaré devant l’assisance réunie pour célébrer la fête Eid que « si couma dire mo bodyguard ti donn mwa revolver mo touye Xavier Duval dan Parlement [ ] Mo touy li dans Parlement apres sa meme ki appelle djihad. » Sur la base de ces extraits, Xavier-Luc Duval soutient qu’il y a infraction sous la PoTA « in as much as use of the word djihad, may be internationally and locally as being associated with misconstrued and is often misconstrued, as being associated with violence and terrorism ».
Le leader de l’opposition accuse également le vice-Premier ministre d’avoir commis une grave infraction à la section 228 du Code Pénal car à aucun moment à l’Assemblée nationale il a insulté l’Arabie saoudite et les Mauriciens de foi islamique « as I have the greatest respect for islam and our citizens of the muslim faith as for all religions ». Il a déposé une copie du Hansard pour soutenir que Showkutally Soodhun a sali sa réputation en alléguant que « Xavier Duval vine dire dan parlement le pays Arabie saoudite c’est un pays infecte napa capav laisse Maurice contaminer avec Arabie saoudite ».
En conclusion, le leader du PMSD maintient que le président du MSM est en infraction à la clause 283 du Code Pénal pour le délit d’incitation à la haine raciale en ajoutant que «due to his insults, and defamatory speech loaded with religious and racial attacks, I fear and verily believe that this incites acts of violence which may prevent me from carrying out my constitutional function of Leader of the opposition, disrupt social harmony and peace in this country. »
En tout cas, le menu d’arrestable offences présenté par Xavier-Luc Duval offre un embarras du choix, dans tous les sens de l’expression à la police de Karl Mario Nobin.

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