St-Louis Gate : « Je viens devant vous avec les mains propres », clame Ivan Collendavelloo

Son intervention aux débats budgétaires lui a permis de répondre aux critiques émises par l'opposition à son encontre depuis l'éclatement du St-Louis Gate.

Pendant plus d’une heure, le Vice-premier ministre et ministre de l’Energie, Ivan Collendavelloo, a accusé le gouvernement Ramgoolam d’être celui concerné par l’enquête de la Banque africaine de développement (BAD) sur des pratiques corruptrices étant intervenues dans le projet de centrale thermique de St-Louis.

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« Je viens devant vous avec les mains propres », a invoqué Ivan Collendavelloo, alors que l’opposition – réclamant sa démission – avait effectué un walk-out.

« Tailor-Made ».

Ivan Collendavelloo a indiqué avoir été mis au courant de l’enquête de la BAD la semaine dernière. « Le 8 juin, l’ex-Chairman du CEB (Seety Naidoo) me fait parvenir le communiqué de la BAD », qui fait état de pratiques corruptrices, a souligné le DPM.

Or, a-t-il nuancé, Burmeister & Wain Scandinavian Contractor (BWSC), compagnie danoise qui aurait remis des pots-de-vin à des officiels mauriciens, « a participé à deux appels d’offres » pour le projet de St-Louis. L’une en 2014 et l’autre en 2015.

Le DPM s’est demandé quel « tender » est incriminé par la BAD, bailleurs de fonds ayant supporté la réalisation du projet de St-Louis. En 2014, a souligné Ivan Collendavelloo, « je n’étais pas ministre ».

Selon Ivan Collendavelloo, documents à l’appui, le Permanent Secretary du ministère aurait le 15 avril 2014 adressé une lettre au directeur général du CEB pour faire part de maldonnes dans l’exercice d’appel d’offres.

Celui-ci, selon le DPM, aurait été « tailor-made » pour favoriser un soumissionnaire, « namely BWSC ».

Rencontre BWSC/CEB.

Le 24 juin 2014, selon le ministre, cinq firmes sont sélectionnées, dont BWSC.

Ivan Collendavelloo fait également mention d’une rencontre qui aurait eu lieu entre le directeur général du CEB et un représentant de la société danoise, « un mois avant le tender ».

Au 25 septembre 2014, a soutenu le DPM, « un seul soumissionnaire » se présentait : « BWSC ».

« Hyundai a alors écrit au CEB » disant qu’elle n’allait « pas participer » car l’appel d’offres serait « tailor-made », a poursuivi le DPM.

L’ICAC se mêle de cette affaire pour « alledged act of corruption », souligne le ministre. « Then there was corruption, not here », a-t-il ajouté.

En parallèle, souligne le ministre, le Central Procurement Board (CPB) fait état de « material deviation » dans le dossier soumis par la société danoise.

Par la suite, « le CEB écrit à la BAD pour dire que le Bid a été annulé », a ajouté le ministre. « Tout se passe en pleine campagne électorale de décembre 2014 », poursuit-il. « Trois jours avant les élections, la BAD envoie une délégation, qui reste du 8 au 17 décembre ».

Entre-temps, la BWSC, selon le ministre, lance un appel devant l’Independent Review Panel (IRP). Appel qui sera rejeté le 3 juin pour « numerous material deviation » dans le dossier de la société danoise et qui « cannot be resolved through clarification », a déclaré Ivan Collendavelloo. L’exercice d’appel d’offres est annulé.

Rs 700 M de la discorde.

Le 13 janvier 2015, la BAD écrit au CEB pour qu’un nouvel exercice d’appel d’offres soit lancé pour les développements de la centrale de St-Louis, soutient le ministre.

« C’est sous notre gouvernement que le deuxième appel d’offre est fait », a-t-il lancé.

Malgré les tentatives de BWSC de maintenir le premier « Bid », celui-ci est annulé par l’IRP et un deuxième exercice a lieu.

L’appel d’offres, a argué le DPM, était « sur mesure en 2014, pas en 2015 quand je suis devenu ministre ».

Trois soumissionnaires se présentent alors pour le nouvel exercice.

« Même si les prix sont plus chères, le Bid Evaluation Committee et le CPB analysent le coût réel de la machine. Ils trouvent que BWSC est le lowest » soumissionnaire, a affirmé le DPM.

En mars 2016, selon le ministre, la BAD ne présente aucune objection à la signature d’un contrat auprès de la société danoise.

« La BAD a trouvé le prix correct, dans ce cas là, Rs 4,3 milliards », a déclaré le ministre qui ajoute que « les spécifications ont non seulement été changées mais ont été ‘complied with' ».

L’Emergency Certificate qu’il a signé pour la réalisation express de ce projet « was necessary or else there would have been a blackout today », s’est félicité Ivan Collendavelloo.

« I am internationally recognized ».

Le ministre devait citer les commentaires élogieux reçus de la BAD pour l’accomplissement de cet exercice. « Such approach had to be replicated on similar upcoming project », aurait soutenu la BAD.

Fast-forward au 15 février 2019. La société danoise fait part au General Manager du CEB avoir initié une enquête interne sur ses employés, qui auraient agi à l’encontre des standards de la firme pour le contrat de St-Louis.

L’intervention de « third parties » est signalée, mais aucune identité n’est « disclosed » à la partie mauricienne.

Le 31 octobre 2019, le board du CEB se réunit. Selon le DPM, le board ne consulte ce jour-là que des « urgent matters ». L’enquête sur la centrale thermique de St-Louis n’aurait été que brièvement évoquée.

« The AGM briefed the board in one sentence on an internal inquiry of BWSC. What is so sinister? », a questionné le ministre.

« We have done a marvelous job », a déclaré le ministre. « I am internationally recognized in that field today. Our country has got a good reputation. With the help of the Prime Minister, we will continue to get out. »

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