TICKET D’AUTOBUS ET REDEVANCE TÉLÉ : Une colère profonde dans la population

Paul Bérenger parle de “colère profonde” dans la population tant par rapport à la hausse à venir du ticket d’autobus que pour l’augmentation de la redevance télé. Il juge par ailleurs “peu crédibles” les justifications mises en avant autour du récent déplacement du Premier ministre à Paris et à Londres. Le leader du MMM rappelle enfin que c’est le week-end prochain qu’arrive à son terme le délai additionnel que lui a réclamé Navin Ramgoolam avant la publication annoncée du White Paper sur la réforme électorale.
Paul Bérenger ne manque pas de noter qu’aussitôt les travaux de l’Assemblée nationale ajournés, le gouvernement a vite fait de publier à l’officiel dans la Government Gazette la hausse de la redevance télé payable à la MBC. Ce qui fait que, dit-il, la Motion of Disallowance que le leader de l’opposition, Alan Ganoo, entendait déposer contre cette hausse n’a pu être débattue. Il note de même que le gouvernement a choisi le même moment des vacances parlementaires longues de trois mois pour décider de l’augmentation des tarifs du ticket d’autobus.
Il souligne à ce propos que, d’une part, les compagnies d’autobus n’avaient pourtant pas réclamé une telle hausse tarifaire et que, d’autre part, cette augmentation a été décidée sans étude préalable des comptes des compagnies par la National Transport Authority (NTA). Le leader du MMM, qui rappelle qu’entre-temps cette décision “irresponsable” a été reportée, parle de “colère profonde” de la population tant dans le cas de la hausse à venir du ticket d’autobus que de celle de la redevance télé.
Du dernier déplacement de Navin Ramgoolam à Paris et à Londres, Paul Bérenger, évoquant les conventions protocolaires, critique le fait que le Premier ministre a choisi de se déplacer rien que pour rencontrer le ministre français de l’Intérieur, Manuel Valls. Le leader des mauves rappelle que, lors d’un précédent déplacement à Londres, le chef du gouvernement avait choisi de n’aller rencontrer que le secrétaire britannique aux Foreign Affairs, William Hague.
“Grand pas progressiste de 1982”
Revenant d’autre part sur la réforme électorale, Paul Bérenger souligne que le délai additionnel d’une dizaine de jours que lui a réclamé Navin Ramgoolam lors de leur conversation téléphonique pour la publication du livre blanc arrive en fait à expiration le week-end prochain. Il réitère qu’il existe une “occasion historique” de “réussir une bonne réforme électorale.” Le leader des mauves souligne à ce propos qu’il suffit désormais que le PTr donne son aval à ce qu’a proposé le MMM sur la réforme électorale — proposition déjà agréée “à 100%” par le MSM — pour que l’unanimité se fasse sur la question.
Revenant sur le passé, Paul Bérenger rappelle que, déjà en 1982, ceux du MMM avaient, “en vrais modernistes”, décidé de l’abolition du devoir des Mauriciens de décliner leur identité communautaire respective lors du recensement de la population qui a lieu tous les 10 ans. “Nous somme fiers d’avoir pris ce grand pas progressiste en 1982”, dit-il. Il explique que, dans sa proposition pour la réforme électorale, le MMM propose maintenant que tout candidat n’aura plus à décliner sa communauté d’appartenance ainsi que l’élimination de toute référence communautaire dans la Constitution du pays. Selon lui, la proposition de réforme électorale du MMM rassure en même temps tout le monde.
Pour le leader du MMM, la question qui se pose désormais est de savoir si oui ou non, d’ici à la publication promise du White Paper sur la réforme électorale, le Premier ministre et leader du PTr décide de faire de “cheap politics” et ainsi faire que la question de la réforme électorale soit “un flop de plus.” “Après l’épisode du Criminal Appeal (amendment) Bill et le refus de considérer l’institution d’une Criminal Cases Review Commission, je suis sceptique par rapport à la réforme électorale, mais je lui accorde quand même le bénéfice du doute jusqu’au week-end prochain”, indique Paul Bérenger.
Le leader des mauves soutient que ce qu’a décidé de proposer son parti, “après de mûres réflexions”, sur la réforme électorale constitue “l”idéal.” “Cela viendra à la fois consolider la démocratie et l’unité nationale, renforcera le rôle des femmes en politique, enlèvera toute référence communale tout en étant en même temps rassurant”, soutient-il.

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