VASANT BUNWAREE : Agitations extrêmes

Réunion du Constituency Labour Party, congrès à Cité La Chaux. Agitations extrêmes pour Vasant Bunwaree non pas sur le front de l’éducation où les problèmes ne manquent pas, mais sur le terrain politique qui est devenu depuis peu apparemment plutôt glissant pour lui. Cet activisme est dû aux bruits qui courent quant à la décision déjà prise par le Premier ministre de ne pas l’aligner comme candidat aux prochaines élections générales et ce, contrairement à ce qui a pu être dit, ici et là, avec ou sans alliance du PTr avec le MMM, le MSM ou le PMSD. Mis au parfum de cette éventuelle éviction, le ministre multiplie donc les sorties sur le terrain au N°12 pour essayer de renverser la vapeur et  sauver sa peau.
En sus d’avoir perdu son attaché de presse Jayen Teeroovengadum qui a rejoint la cellule de communication du Prime Minister’s Office, le ministre, sans le vouloir, laisse apparaître son inquiétude quant à l’avenir que lui réserve Navin Ramgoolam. N’a-t-il pas, dans un commentaire à notre confrère l’express, mercredi, déclaré que «tant que je serai à l’Assemblée nationale», il continuerait à intervenir sur une base humanitaire sur des cas comme celui de Tanzilah Nunkoo, enseignante du privé, dont il a obtenu une intégration dans le public. Cette petite phrase veut dire qu’il n’est pas certain d’être toujours à l’Assemblée nationale.
Depuis que les informations ont fuité sur une mise à l’écart au prochain scrutin, le ministre de l’Éducation semble de nouveau gagné par le «syndrome Marimar». Marimarest le titre d’une télénovela mexicaine populaire qui passait sur les écrans de la MBC à la fin des années 1990. En pleine tempête au moment où il avait, en 1998, introduit la taxe à valeur ajoutée à 10% pour remplacer la Sales Tax à 5%, Vasant Bunwaree avait organisé plusieurs réunions au N°12 pour justifier cette mesure et annoncé même l’arrivée à Maurice de l’actrice principale de Marimar, Thalia. Mais elle n’est en fait jamais venue et, en 2000, le candidat Bunwaree a été battu aux élections.
Même discours incohérent ces derniers temps qui ne laissent aucun doute quant à la manifestation d’une vulnérabilité extrême et d’une incertitude évidente quant à son avenir de la part de celui qui avait commencé sa carrière politique au MSM avant de finir au PTr. Il y a ainsi eu cette sortie virulente contre Paul Bérenger qui aurait réclamé sa tête lors des négociations d’alliance rouge-mauve, alors que Navin Ramgoolam avait déjà décidé de la lui couper.
«Nissa-la monté»
Il est venu avec une affirmation selon laquelle «il aurait des dossiers»contre le leader du MMM qui datent de 2000 sur, notamment, la vente de 40% d’actions de Mauritius Telecom à France Telecom, décision qui, il faut le dire, était dans les tuyaux alors qu’il était lui-même ministre des Finances, mais il a juste omis de dire qu’il est ministre depuis 2005 et, qu’en neuf ans, il n’a pas trouvé un seul jour de libre pour aller déposer ses dossiers soit à l’ICAC soit à la police. C’est dire le sérieux avec lequel il faut prendre ses propos.
Le ministre se sait fragilisé depuis l’affaire MITD, une histoire de réseau personnel, d’une activiste de Carreau Esnouf, une bourgade du N°12, recrutée comme handy workeralors que Vasant Bunwaree était le ministre du Travail et qui l’a suivi à l’Éducation avec un frère officiant comme instructeur du MITD qui s’est retrouvé mêlé à une sombre affaire. Ajouté à cela cette vidéo «nissa-la monté» où l’on voit l’instructeur se déhancher en compagnie de ses élèves lors d’une sortie publique.
Cette affaire est connue du grand public depuis la Private Notice Question du leader de l’opposition Paul Bérenger sur un cas de pédophilie allégué le samedi 17 novembre 2012 qui a eu l’effet d’une bombe et qui avait poussé le Premier ministreà convoquer immédiatement dans son bureau les ministres Bunwaree et Martin.
Il y a eu ensuite un Fact Finding Committee à huis clos qui n’avait rien trouvé et résultat des courses, c’est un cadre du MITD, un certain Yogendranath Servasingh, dont l’existence sera révélée lors d’une PNQ posée par Alan Ganoo le 21 mai 2013, qui eut des instructions pour porter plainte à la police contre la psychologue Pascale Bodet et l’instructeur Sudha Singh, lesquelles furent arrêtées et libérées sous caution. Le Directeurdes Poursuites Publiques a décidé, il y a quelques semaine, de ne retenir aucune charge csontre ces ex-employées du MITD.
C’est juste après cette décision que l’Employment Relations Tribunal présidé par Rashid Hossen a décidé de casser une observation du Professeur Torul sur un autre employé martyrisé du MITD, Heman Kumar Madhow. Un double revers qui a poussé les syndicats de la fonction publique à réclamer le départ immédiat de Vasant Bunwaree.
L’affaire déjà grave prend une autre tournure après les allégations de Pravind Jugnauth sur un «gouvernement qui encouragerait les pédophiles». Dénoncé par Sheila Bappoo, une intime de l’agent politique-instructeur, et Yatin Varma à la police, le leader du MSM va, dans une déposition à la police le 3 janvier 2013, faire des révélations selon lesquelles l’instructeur visé avait échangé 1 218 appels et 2 282 sms avec son élève. Lorsque cette révélation a été évoquée au Parlement, il était devenu évident que Navin Ramgoolam avait pris ostensiblement ses distances de sonministre de l’Éducation.
L’affaire MITD, les repas chauds qui sont servis froids jusqu’à disparaître des assiettes de nos écoles, les tablettes problématiques dont certains élèves se servent pour accéder à Facebook et autres sites pornographiques, le 9-year schooling mixte qui doit démarrer apparemment dès 2015 et dont on ne sait rien encore de son application effective, autant de dossiers qui ne facilitent pas la tâche de Vasant Bunwaree, qui se comporte en «propriétaire» de la circonscription N°12 où, en2005 il avait pourtant été devancé par le néophyte Yatin Varma, avec qui il avait entretenu des relations tumultueuses, et, en 2010, un «zanfan importé» en la personne de Mahen Jhugroo lui avait ravi la première place.
Quoi qu’il en soit, les craintes d’une éviction de Vasant Bunwaree sont tout à fait justifiées lorsqu’on sait que ce poste de ministre de l’Éducation est devenu extrêmement éjectable sous les gouvernements travaillistes. Kadress Pillay et Dharam Gokhool en savent quelque chose.

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