XAVIER-LUC DUVAL : Le GM est empêtré dans la corruption, la mauvaise administration et l’incompétence

Il n’y a pas à s’émouvoir sur les 100 jours de Pravind Jugnauth en tant que Premier ministre. Il s’agit d’un non-event.” Propos du leader de l’opposition, vendredi, répondant aux questions de la presse à l’issue de sa conférence de presse hebdomadaire. Selon lui, depuis trois mois, les événements démontrent que “le gouvernement est empêtré dans la corruption, la mauvaise administration et l’incompétence.” Il s’est ainsi attardé sur différents dossiers, dont l’affaire Omega Ark et l’affaire Sobrinho qui, dit-il, seront repris encore au Parlement. Tout comme viendra, “en temps et lieu”, la PNQ au sujet de la drogue.
Le leader de l’opposition ne cédera pas à la pression que semble vouloir exercer le PM sur lui en lui demandant “où en est sa PNQ sur la drogue?” La question sera abordée en temps et lieu, répond Xavier Duval qui dit ne pas comprendre pourquoi Pravind Jugnauth semble vouloir adopter le rôle de leader de l’opposition en lui suggérant les questions qu’il doit poser. “Quel est son intérêt? Pourquoi n’a-t-il rien dit lors du meeting du 1er mai? S’il a quelque chose à dire, qu’il le dise”, dit-il.
Et de faire ressortir néanmoins que les questions parlementaires posées par l’opposition – qu’il estime “redoutable sur toute la ligne” et qui “démontre une efficacité retrouvée” – ont soulevé plusieurs zones d’ombre dans les actions gouvernementales. À ce propos, il cite la décision du gouvernement d’effectuer un rapport d’impact environnemental avec l’avènement du Metro Express. Pour Xavier Duval, qui pense que “ce projet sera entrepris au mépris de tous les bons principes en vigueur dans le monde et sans un Environment impact assessment”, la décision après coup du gouvernement d’effectuer une Environment impact study suscite des interrogations. “À quoi cela sert-il d’avoir une étude alors que les appels d’offres sont déjà émis et que les contracteurs ont déjà soumis leurs offres concernant leurs prix?”, demande-t-il. Et de faire ressortir que “les contrats ne pourront pas tenir en ligne de compte les recommandations qui seront formulées? suivant l’étude d’impact environnemental.”
Speaker pas parfaite, mais amélioration notée
S’attardant sur les “motions of disallowance” déposées par l’opposition, le leader du PMSD dit noter une certaine “amélioration” en ce qui concerne la façon dont la Speaker préside désormais les débats parlementaires. “Ce n’est pas parfait, mais nous constatons une amélioration”, dit-il, faisant également ressortir qu’avec les motions of disallowance de l’opposition, “les government notices ne pourront plus désormais passer comme une lettre à la poste.” Les ministres concernés devront s’expliquer sur les décisions controversables, dit-il.
Revenant sur les questions soulevées au Parlement par l’opposition, le leader du PMSD – se disant satisfait que jusqu’ici, les licences d’Alvaro Sobrinho aient été gelées – indique qu’il reviendra à la charge avec d’autres questions concernant l’homme d’affaires angolais. Il rappelle que sa PNQ sur ce dossier a permis de faire ressortir que le milliardaire angolais s’apprêtait à acheter 131 villas dans Royal Park au coût de Rs 1 MD. Et de souhaiter que cette transaction “louche” soit annulée le moment venu.
Situation “alarmante” au CEB
Le leader de l’opposition revient également sur la vente de l’hôpital Apollo Bramwell, déplorant la “mauvaise administration” qui a fait que suivant un “gaspillage” des Rs 700 M obtenues de cette vente, seulement Rs 77 M sont disponibles pour le paiement aux déposants du Super Cash Back Gold.
XLD soutient détenir des informations à l’effet que le groupe CIEL a été contraint de publier un communiqué pour dire que c’est lui qui a choisi la notaire Wenda Sawmynaden pour cette transaction. Documents à l’appui, il maintient que c’est  le NIC Health Care qui a effectué les recommandations.
Pour le leader du PMSD, c’est sans regret qu’il regarde les cinq derniers mois passés au sein de l’opposition. “Les événements ont démontré que nous avons eu raison de quitter le gouvernement en décembre dernier”, dit-il, s’attardant sur “l’ambition du gouvernement d’avoir une mainmise sur la justice.” Il déplore ainsi la situation au CEB qu’il estime “alarmante”. Selon lui, “la bonne gouvernance y est inexistante. Il n’y a pas de contrôle parlementaire.” Cela du fait, rappelle-t-il, que trois compagnies – à savoir CEB FiberNET, CEB Green energy et CEB facilities – ont été créées depuis que la loi permet au CEB d’être exempté du Public Procurement Act (PPA). “Sur les trois prochaines années, CEB FiberNET et CEB Green energy  disposeront de Rs 900 M de dépenses sans passer par les appels d’offres”, déplore Xavier Duval, faisant ressortir que de par la loi, désormais, personne ne pourra faire appel devant l’Independent Review Panel (IRP). Citant les notes of meeting de Green Energy Co, Xavier Duval déplore qu’il est dit que “the company will follow the same procurement procedures as far as possible as that in operation at the CEB.” Selon lui, le “as far as possible” démontre que la compagnie n’est pas obligée de suivre les procédures du CEB, contrairement à ce qu’a affirmé Ivan Collendavelloo. “Le CEB dispose de milliards de roupies en banque. Le risque que cet argent soit gaspillé est énorme”, estime le leader de l’opposition. Rappelant que Ivan Collendavelloo a déjà démissionné dans le passé sur une question d’éthique, il déplore qu’aujourd’hui, “ce même homme, qui a sans doute oublié ses principes, permet au CEB de dépenser son argent en dehors des règles de la bonne gouvernance.” Il assure qu’il reviendra à l’Assemblée nationale avec une question sur le sujet.
Congrès du PMSD le 14 mai
S’agissant de la motion of disallowance déposée par la député Aurore Perraud concernant la GN 52 relative aux guidelines appliquées pour le CSR, Xavier Duval déplore que des ONG qui font un travail formidable sont désormais exclues de ces lignes de conduite et ne bénéficieront d’aucun financement de la NEF. Dans le sillage, il a tenu à souligner que le projet e-filing lancé par la Tourism Authority, la semaine dernière, a été initié alors qu’il était ministre du Tourisme, en septembre 2016. “Mo espéré personne pas déclare piti pa pou zot”, a-t-il conclu, avant d’aborder le congrès du PMSD qui se tiendra le 14 mai. Congrès qui réunira au moins la moitié des 23,000 membres du PMSD, selon lui, et qui sera aussi l’occasion de célébrer les 30 ans de carrière du leader des Bleus. Seront aussi dévoilées les grandes lignes du manifeste électoral du PMSD et la ligne du parti dans les mois à venir.

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