(Secteur hôtelier) Ouverture des frontières : Objections syndicales à la formule

Le Front commun des syndicats des hôtels « s’oppose farouchement » que les travailleurs du secteur travaillent dans des établissements accueillant des visiteurs en quarantaine. C’est ce qu’affirment les dirigeants du front, notamment Atma Shanto et Lindley Bergue. L’occasion aussi pour eux d’expliquer qu’une assemblée de délégués se tiendra dans deux semaines pour décider de la marche à suivre.

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Atma Shanto déplore le fait que la décision de demander aux employés de l’hôtellerie de travailler dans les hôtels transformés en centres de quarantaine, et cela pendant au moins 15 jours d’affilée, a été prise « sans consultation préalable » avec les syndicalistes. « Les travailleurs ont aussi une vie familiale. Ils seront exposés à la COVID-19 s’ils travaillent dans les quarantaines, où ils devront en outre rester éloignés de leur famille pendant deux semaines », fait-il remarquer. Et de souligner que le Wage Assistance Scheme accordé aux travailleurs de ce secteur « n’est pas suffisant ».

En sus de cela, « leurs horaires de travail vont changer, et le pire, c’est qu’ils ne perçoivent plus d’allocation de transport ».

« Pourquoi est-ce seulement les petits travailleurs qui sont appelés à se serrer la ceinture, alors que certains continuent à toucher de salaires princiers ? Il y a plusieurs façons de contrôler les dépenses pour améliorer la situation financière du pays. Pourquoi ne pas commencer par réduire les pensions faramineuses que touchent les anciens présidents de la République ou d’anciens parlementaires ? » s’est-il demandé.

Il a d’autre part déploré le fait que les services de quarantaine seront payants à compter du 1er octobre. « Nous savons tous que c’est une période de l’année où des Mauriciens se trouvant à l’étranger veulent rentrer au pays pour y passer des vacances. Avec Rs 45 000 comme frais de quarantaine, cela deviendra difficile pour eux de venir », estime-t-il.

Il insiste par ailleurs sur la formation dispensée aux travailleurs des hôtels en ce moment, et qui causerait selon lui problème. « Celui qui travaillera dans les quarantaines devra rester à l’hôtel en permanence pendant 15 jours si je ne me trompe pas. C’est un gros risque à prendre, car nous savons que les pays ayant ouvert leurs frontières se sont exposés à la COVID-19. Le risque est gros ! » lance Atma Shanto.

Il se demande par ailleurs si les étoiles accordées aux hôtels prennent en considération les droits des travailleurs. « Nous constatons maintenant que les employeurs sont en train d’appliquer leurs propres décisions sur le dos des travailleurs. Il n’y a plus de dialogue. Il y a une crainte dans le secteur de l’hôtellerie.

Les employés se demandent maintenant si leur emploi sera préservé », affirme le syndicaliste. Selon lui, la majorité des employés d’hôtels sont encore actuellement à la maison. « On leur demande de rester en quarantaine sans pour autant définir les modalités. On est en train de parler de formation, mais beaucoup de travailleurs ignorent encore le protocole sanitaire qui sera mis en place dans les hôtels », affirme le syndicaliste.

Pour lui, « il est temps que le gouvernement assume ses responsabilités, car le temps presse ».

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