110 ANS DE L’ÉGLISE ANGLICANE : L’autonomie de Rodrigues au centre des célébrations

Les célébrations du 110e anniversaire de la première paroisse de l’Église anglicane à Rodrigues, à savoir Saint-Barnabas, ont débuté hier après-midi avec l’inauguration d’une nouvelle église à La Ferme ayant pour nom « Église communautaire de Saint-Luc ». L’activité phare de cet anniversaire est le forum-débat prévu ce matin avec, pour thème général, « le rôle de l’Église anglicane dans le développement de Rodrigues ». Pour sa part, Mgr Ian Ernest, évêque de Maurice, présent à Rodrigues depuis quelques jours pour cet événement, souligne « l’esprit de solidarité », qui est un « atout » pour Rodrigues et sur lequel, dit-il, les décideurs devront miser davantage pour la réussite de l’autonomie de l’île.
« Nous voulons nous retremper dans l’histoire. Regarder le cheminement de l’Église anglicane ici, c’est aussi regarder l’histoire et l’évolution de Rodrigues », explique le révérend Bryan Adeline, responsable de l’Église anglicane à Rodrigues, au sujet de ce forum-débat. « Nous sommes au coeur de la vie du peuple rodriguais et nous voulons saisir cette occasion pour sensibiliser les gens à la contribution de l’Église dans la société rodriguaise », poursuit-il.
Ce forum comprendra trois parties avec, chacune, un volet de présentation suivi de débats : 1) l’histoire de l’Église anglicane de la période pré-indépendance (John Leung Yin Ko) ; 2) l’Église anglicane de l’indépendance jusqu’à l’autonomie de Rodrigues (révérend Aurèle André) ; et 3) l’Église anglicane dans l’autonomie – The way forward (révérend Adeline). Pour sa part, l’évêque de Maurice expliquera, dans sa note d’introduction, la démarche de ce forum-débat.
Un secteur où la contribution de l’Église anglicane est indéniable et marquante est l’éducation. Cet aspect sera fortement souligné dans les interventions de ce matin. « Nous avons été le premier à commencer une école secondaire à Rodrigues », rappelle le révérend Adeline. En effet, en 1956, le diocèse anglican ouvrait le collège Saint-Barnabas à Port-Mathurin et, par là même, ouvrait la porte à un meilleur avenir aux jeunes Rodriguais qui terminaient avec succès leur parcours primaire. Dans les années 70, le diocèse de Port-Louis et le diocèse anglican se mettaient d’accord pour une gestion commune de cet établissement, qui devint alors le Rodrigues College. Un partenariat qui dure toujours, même si le collège est administré depuis quelques années par le diocèse anglican.
Mgr Ernest souligne le soutien de l’Église anglicane aux combats des Rodriguais pour un développement tenant compte de l’épanouissement de chaque individu. « L’Église a toujours été la compagne de Rodrigues dans sa quête de progrès, de développement et de respect, pour qu’il y ait justice et liberté », affirme Mgr Ernest. Quand on demande au chef de l’Église anglicane s’il y a un message particulier dans le cadre de ces célébrations, Mgr Ernest insiste sur la nécessité de maintenir « l’esprit de collaboration » qui, selon lui, a toujours été une caractéristique de Rodrigues. « Que cet esprit de collaboration et de solidarité remarquables continuent d’être la force de Rodrigues. » Il souhaite que les Rodriguais « vivent une vraie unité d’esprit » et qu’il y ait « une synergie d’actions dans la vie sociale, politique et ecclésiale » en vue, dit-il, d’un développement intégral et « à visage humain ». Selon l’évêque de Maurice, l’autonomie de Rodrigues offre une possibilité d’ouverture à de nouveaux chantiers de collaborations entre les différents partenaires.
S’agissant des actions futures de portée sociale du diocèse anglican à Rodrigues, relevons ce projet de construction d’un centre qui se présente comme un espace d’écoute, de conseils et d’accompagnement pour les personnes et les familles nécessitant un soutien. Ce caring centre, selon le révérend Adeline, accordera une attention spéciale aux mères célibataires et aux élèves du primaire et du secondaire ayant besoin d’aide dans leurs études. Ce centre d’accueil se situera dans l’enceinte de la nouvelle église, à La Ferme, et la pose de la première pierre a eu lieu hier après-midi.
Par ailleurs, la nouvelle église inaugurée hier porte le nom d’« Église communautaire de Saint-Luc ». Est-ce un repli sur la communauté anglicane ? « Pas du tout », répondent Mgr Ernest et le révérend Adeline. Il s’agit, selon eux, de « communauté dans le sens large du terme ». L’orientation pastorale est davantage ancrée dans la vie de tous les jours. « L’Église est appelée à construire une communauté humaine qui reflète la vision de Dieu. Nous voulons donner une indication très forte sur le fait que l’Église travaille pour la construction de la communauté rodriguaise dans la région de La Ferme », explique Mgr Ernest.

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