À bord de son 4×4 : Usha Oodit, sauveteuse d’animaux et « Pet Driver »

Elle a tiré un trait sur une carrière à la maternelle pour se consacrer au sauvetage des chiens errants. La passion d’Usha Oodit pour les animaux est telle qu’elle a converti des pièces de sa maison en refuge pour ces derniers. Pour s’assurer que les animaux bénéficient de soins urgents, elle est devenue conductrice dans son 4×4 d’animaux de compagnie.

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À bord de son 4×4, Usha Oodit sillonne les rues et apporte son aide aux propriétaires de chiens nécessitant des soins urgents chez le vétérinaire. Elle sensibilise aussi les gens à l’importance de la stérilisation des chiens et des chats.

« Je suis devenue Pet Driver car il n’y avait pas ce service à Maurice. J’ai commencé par le sauvetage de chiens errants et comme les gens sollicitaient mon aide, l’idée m’est venue de devenir une Pet Driver. J’ai un permis en règle et j’en ai fait mon métier. Il y a quatre ans, j’ai offert mes services en ce sens en étant la première femme dans ce créneau, et depuis, il y a trois autres femmes qui le font dans le sud, le nord et moi, à Plaines-Wilhems », lâche Usha Oodit.

Elle n’accueille pas plus d’un client par jour car tout dépend de l’attente chez le vétérinaire, du nombre de chiens et de la région où elle doit circuler.

Fière de son parcours dans ce domaine, Usha sent chez elle un devoir de se dévouer à cette cause. Pour elle, un chien errant a les mêmes droits qu’un être humain. Elle se souvient qu’à force d’avoir vu des chiens accidentés, affamés, errer dans les rues, elle a décidé de fermer son école maternelle, Pink Poney, après 22 ans. Elle a décidé en 2015 de devenir sauveteuse d’animaux. Et après s’être portée au secours d’une cinquantaine d’animaux, Usha Oodit a trouvé qu’il y avait une urgence de revoir la situation. « Ce qui m’attriste, c’est l’abandon des chiens avec des maladies de peau ou les chiens accidentés laissés pour morts sur les routes. »

À Moka où elle réside, Usha Oodit décide de transformer trois pièces de sa maison en refuge pour chiens. « C’est ce qui me différencie des autres “rescuers”. Ma maison est devenue un refuge pour chiens en détresse. Par contre, les autres sauveteurs ont des niches sur d’autres terrains. Tous les chiens sont vaccinés et stérilisés, car souvent lorsque je les recueille, je constate qu’ils ont des tiques, des lésions de peau. C’est ainsi que j’ai mis en place le Pink Poney Charity Trust. La plupart du temps, je sillonne les rues à la recherche d’un animal en difficulté, mais aujourd’hui avec la cherté de la vie et le Covid-19, cela devient difficile d’avoir les finances nécessaires et de tout retirer de sa poche. »
La mise en place de ce trust lui a été conseillée par un notaire afin qu’elle puisse avoir un numéro d’enregistrement auprès du gouvernement et être en règle. Selon elle, il faut au moins Rs 800 par jour pour nourrir les chiens. Usha Oodit emploie deux personnes, une pour la cour et une autre pour s’occuper des chiens de 9h à 16h.

Elle se souvient encore d’un sauvetage qui l’a le plus marquée, celui de deux chiens abandonnés dans une maison à Curepipe fermée pendant plusieurs semaines, leur propriétaire ayant été placé dans une maison de retraite. Les deux chiens, relate-t-elle, aboyaient et cherchaient désespérément de la nourriture. Sans l’aide des voisins et sans son véhicule, Usha Oodit n’aurait pu sauver les chiens qui, dit-elle, auraient connu un sort des plus atroces.

Elle reconnaît cependant que la situation des chiens errants à Maurice a connu un changement. « Cela, grâce au travail des Ong sur le terrain qui s’activent à stériliser les animaux. Il y a une légère amélioration, mais le plus gros travail reste à faire car le gouvernement ne fait aucune campagne de stérilisation, ni de programme d’éducation. Je lance un appel au gouvernement pour s’assurer du respect de l’Animal Welfare Act qui existe depuis 2013. Il faut aussi mettre de la pression sur les propriétaires de chiens pour qu’ils assument leurs responsabilités. Il faut imposer une pénalité aux coupables et rendre les lois plus sévères pour les gens qui ne sont pas responsables de leur animal. »

Selon Usha Oodit, le Covid-19 a remis en question pas mal de choses et les dons se font de plus en plus rares. « Je lance un appel, on a besoin de nourriture pour chiens et pour chats. Les aides sont les bienvenues sur la page Facebook Uha Bawani ou Pink Pony Charity Trust. Depuis le Covid, on a de moins en moins de dons et cela devient difficile pour faire rouler le trust. »

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