À Flic-en-Flac : L’appel de la plage plus fort que la peur du virus

De la foule, de l’ambiance festive, de l’alcool, de la musique, de la danse…mais sans masque et sans surveillance policière…C’est ce à quoi ressemblait la plage publique de Flic-en-Flac hier.

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Ils étaient nombreux hier à converger dans une ambiance festive vers la plage de Flic-en-Flac. Et pour beaucoup, sans aucun respect des consignes de sécurité malgré la présence du virus qui fait chaque jour de nombreuses victimes et la présence du variant Delta sur l’île.

Il est 16h30 et la musique joue à fond sous une tente plantée entre les kiosques et les aires de stationnement. Un couple se déhanche sur les rythmes du séga, canettes de bière posées par terre. Plus loin, plusieurs personnes attablées savourent l’ambiance festive, les yeux plongés sur la mer où baignent de nombreux enfants. Presque toutes les places sous les filaos sont prises. Les tentes sont plantées çà et là pour ceux venus profiter du week-end. Quelques touristes qui font une balade à bord de bateaux à fond de verre, un vendeur de bouées à la recherche de clients, des jeunes jouant au foot ou au volley, des enfants creusant dans le sable avec leurs pelles….Cela fait tellement longtemps qu’on n’a pas vu une plage aussi vivante. On a même le sentiment que les Mauriciens célèbrent en fait un retour à la vie normale. Pourtant, le virus et son variant sont bel et bien là.

« Nous nous tenons à l’écart »

Mais les habitudes semblent plus fortes que la peur du virus. Car, les Mauriciens comptent bien profiter de leur journée dominicale ensoleillée sans avoir à se couvrir le visage. Si la plage est relativement libre de toutes restrictions,  les piqueniqueurs n’hésiteront pas à se masser devant les foodtrucks sans masque et sans distanciation. Ce qui suscite des réactions chez certaines personnes moins insouciantes. Comme Sybille et Gérard, un couple de septuagénaires venu se détendre avec leur fils et la petite famille de ce dernier. « Nous nous tenons à l’écart de la foule car vu notre âge et nos problèmes de santé respectifs, nous sommes vulnérables et devons prendre des précautions supplémentaires. Il est regrettable de constater que les gens ont oublié que nous sommes tous très à risque. Pour moi, il est possible de profiter de la plage,  à condition de ne pas se masser comme beaucoup le font aujourd’hui », dit Gérard, ancien infirmier.

Cet homme n’est pas le seul à s’inquiéter. La plage bondée inquiète également Sarojini, qui a vu des scènes semblables dans le Nord. Elle affirme toutefois qu’elle non plus ne se mélange pas aux autres. « J’ai reçu ma deuxième dose de Sinopharm et cela prendra des semaines avant d’être efficace. J’ai également très peur de ce variant qui est très contagieux. Je constate que le port du masque sur les rues ou autour des vendeurs de boulettes et la distanciation ne sont pas respectés ici. On dit qu’il n’y a pas de risque à l’extérieur…pour moi, les gouttelettes sont peut-être diluées dans l’air mais il y a toujours des risques. L’attitude des Mauriciens me déçoit tellement. Ils ne semblent pas s’inquiéter des règles de santé publique », dit-elle.

Sur le muret qui longe la route côtière, Fabrice, un jeune de 17 ans, fume une clope en attendant que son roti acheté chez un marchand, soit prêt. Comme ses copains, il ne porte pas de masque. « On est en plein air », tend-il à se justifier.

« Ça craint », souffle Martine, une habitante de Roches-Brunes âgée de 46 ans. « Je suis écoeurée par la bêtise des gens. Il ne faut pas s’étonner que les cas continuent de grimper ».

Peu importe, à Flic-en-Flac cet après-midi là, certains n’étaient pas prêts de rentrer chez eux.

 

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